Tout sauf un néophyte de la Normandie
"C'est un secteur qui m'attirait, il y a beaucoup de jeunesse et beaucoup de talent dans cette zone"
Comment ne pas commencer par-là ? Lorsque le FC Saint-Lô a annoncé la nomination de Djilalli Bekkar au poste d'entraîneur, ce dernier s'est étonné (et amusé) de voir que nombreuses étaient les personnes à lui souhaiter la bienvenue en Normandie. "Je suis Normand", martèle le néo saint-lois. "Ce n'est pas une découverte pour moi". Le technicien s'est en effet installé à Rouen voilà un peu plus de dix ans, c'est d'ailleurs au Grand Quevilly FC qu'il a terminé sa carrière lors de la saison 2014/2015 avant d'embrasser pleinement sa vie d'entraîneur et même de travailler un temps au FC Rouen. Sa mission à Saint-Lô sera toutefois sa toute première dans l'ex-Basse-Normandie. "C'est un secteur qui m'attirait, il y a beaucoup de jeunesse et beaucoup de talent dans cette zone".
Un ancien attaquant prolifique au niveau fédéral
"J'ai souvent joué contre Thomas Vauvy que je retrouve ici"
Durant sa carrière chez les séniors qui aura duré un peu plus de dix ans, Djilalli Bekkar aura terrorisé bien des défenses et frustré beaucoup de gardiens de but dont le Saint-Lois Julien Fondraz qu'il a croisé comme adversaire et qu'il vient de retrouver dans la Manche. "Je lui ai collé quelques pions", sourit le nouveau coach manchois. "J'ai aussi souvent joué contre Thomas Vauvy que je retrouve ici. Il jouait à Saint-Lô et moi à La Vitréenne, je l'ai aussi affronté quand il était à Laval et que moi j'évoluais à l'US Changé". Alors qu'il a aussi porté les maillots de l'Entente Sannois Saint-Gratien, de l'AFC Compiègne ou encore du Poiré-sur-Vie, le technicien aujourd'hui âgé de 42 ans a passé l'essentiel de sa carrière entre les niveaux CFA et CFA 2. Il est en outre très souvent parvenu à passer le cap des 10 buts inscrits par saison. Une référence.
Il a coaché l'ex-gardien d'Avranches Brice Cognard
"Je suis toujours allé apprendre quelque chose que je ne connaissais pas"
S'il vient de faire ses valises après trois saisons passées sur les hauteurs de la baie du Mont-Saint-Michel, le désormais ex-portier de l'US Avranches Brice Cognard fait partie des joueurs que Djilalli Bekkar a eu sous ses ordres, en l'occurrence au club de Saint-Brice dans le Val-d'Oise où le technicien franco-algérien a passé de nombreuses saisons. "C'est là-bas que j'ai commencé à entraîner, au niveau sénior PH", rembobine l'entraîneur saint-lois. "J'ai une formation STAPS à la base et j'ai démarré le coaching à Saint-Brice à 30 ans, lorsque j'ai rejoint en parallèle Compiègne en tant que joueur". Brice Cognard a d'ailleurs suivi le natif de Sarcelles lorsque ce dernier est devenu l'adjoint de Thierry Bocquet à l'AS Poissy, alors en National 3. Si le nouveau coach du FC Saint-Lô ne s'est pas éternisé, c'est ses prestations à Poissy qui ont valu à Brice Cognard d'atteindre le niveau National à Avranches. Djilalli Bekkar a donc joué un vrai rôle dans la carrière du portier guadeloupéen.
Il a rendu ses lettres de noblesse à l'AFC Compiègne
"Je retiens que j'ai redonné de l'ambition et de la verve à un club qui était un peu moribond"
Si Djilalli Bekkar s'est retrouvé « sur le marché » des entraîneurs, c'est parce qu'il a pris la décision de quitter son précédent club, en l'occurrence l'AFC Compiègne (N3) après quatre ans de bons et loyaux services. Sous ses ordres, le club de l'Oise s'est extrait du Régional 1 avant de se maintenir au cinquième échelon, un niveau davantage taillé pour la ville. "Cela faisait huit ans qu'ils végétaient en R1 sans réussir à remonter", raconte le technicien. "Je suis arrivé au moment du Covid et sur ma première année pleine, on a réussi à monter en N3. Là, on vient de se maintenir". Dans l'Oise, où il s'est beaucoup plu, le Franco-Algérien n'a toutefois pas voulu faire la saison de trop, lui qui ne se retrouvait plus dans l'organisation de l'AFC. "Je retiens que j'ai redonné de l'ambition et de la verve à un club qui était un peu moribond. Ils voulaient me prolonger, je devais rester car ils étaient très contents du travail fourni. Je n'ai toutefois pas trouvé l'organisation qui me convenait, j'ai préféré mettre fin à l'aventure". Saint-Lô vient donc de miser sur un entraîneur qui sort d'une période faste dans une Ligue des Hauts-de-France très compétitive.
Saint-Lô, le coup de cœur immédiat et réciproque
"Ici, par rapport à l'idée que le club a de mettre en avant ses jeunes, je sens que je peux apporter mes compétences"
Il s'est écoulé à peine 48 heures entre l'entretien de Djilalli Bekkar avec les dirigeants saint-lois et l'annonce de sa nomination comme entraîneur sur les réseaux sociaux du club. Entre le technicien et le FC, le coup de cœur a été mutuel et immédiat. Le président Thibault Deslandes souhaitait insuffler de la nouveauté et pas forcément nommer un entraîneur vu et revu sur le bancs de la région. Son nouveau coach a vite sur le convaincre. "Ici, par rapport à l'idée que le club a de mettre en avant ses jeunes, je sens que je peux apporter mes compétences", se réjouit Djilalli Bekkar, conquis par son nouvel environnement et ses premiers contacts notamment avec le manager général Yann Mesnil-Letellier. "Je suis un travailleur, un compétiteur, j'ai besoin que le niveau s'élève au fil que mon travail avance [...] J'aime apposer ma patte et je sens qu'à Saint-Lô, je suis au bon endroit pour m'exprimer". Les premiers entretiens entre le coach et ses futurs joueurs ont d'ailleurs déjà eu lieu et nombreux sont ceux à avoir été tout de suite conquis. Alors qu'il n'est pas impossible que certains renforts saint-lois à venir proviennent directement du carnet d'adresse de l'ex-Compiégnois, reste à transformer ces premiers contacts positifs en victoires sur les terrains. Maintenu en N3 sur le fil il y a 20 jours, c'est encore et toujours sur les pelouses que le FC désormais made in Bekkar dictera ses futures vérités.