Il n'a pu s'empêcher d'essuyer quelques larmes. Quand le coup de sifflet final de la rencontre contre Le Puy (N2) a retenti, scellant la qualification du SU Dives-Cabourg pour les 1/8es de finale (1-0), Laurent Glaize s'est jeté dans les bras de Philippe Clément. Les deux hommes se connaissent depuis qu'ils sont gamins, à l'époque où ils fréquentaient l'école de foot du Stade Malherbe, dans les années 1980 ! "Je vis cette épopée avec beaucoup d'intensité. Le jour où Philippe m'a demandé de l'accompagner à Dives, je lui ai dit que je voulais ressentir des émotions que je n'avais plus eues dans le foot depuis longtemps. Il m'a répondu : « Viens avec nous, tu en auras »". Le moins que l'on puisse affirmer, c'est que le technicien normand n'a pas menti. "Ce parcours en Coupe de France, c'est vraiment quelque chose de magnifique. Avec Philippe et Julien (Le Pen, le bras droit du coach sur le plan sportif), on est extrêmement liés. On communique beaucoup entre nous. Je suis tellement content pour eux".
Ayant rejoint le SUDC en février 2022, une poignée de mois après le terme de son aventure à l'USON Mondeville, Laurent Glaize en est, aujourd'hui, l'un des deux vice-présidents : une fonction qu'il partage aux côtés de Cyrille Lannois. "Quand je suis arrivé, l'idée était d'aider Philippe. A l'époque, on l'appelait pour tout, même pour un robinet qui fuit", s'en amuse le dirigeant divais. Recrutement de joueurs, à l'image d'Arthur Marut la semaine dernière, organisation des matches, avec jusqu'à 2 000 spectateurs accueillis à Heurtematte pour la Coupe de France et 70 bénévoles encadrés en collaboration avec Benjamin Bazeille, le coordinateur sportif et administratif, recherche et fidélisation des partenaires, avec cette part du budget qui a grimpé de 87 000 à 117 000 € en l'espace de trois ans... Ses champs d'intervention sont multiples.
"Quand je suis arrivé, l'idée était d'aider Philippe (Clément). A l'époque, on l'appelait pour tout, même pour un robinet qui fuit"
Laurent Glaize
Au même titre que le président Stéphane Gilquin ou que la trésorière Virginie Clément, Laurent Glaize est l'une des preuves de la structuration du club de la Côte Fleurie. "Avec les autres membres du Conseil d'administration, on a un groupe WhatsApp qui brûle", lâche l'ancien du Stade Malherbe. "Je suis super content de pouvoir compter sur un mec comme Laurent", ne tarit pas d'éloges Philippe Clément. "Il a un regard sur le foot, un réseau... Il accomplit aussi un travail de l'ombre important au niveau administratif, en relation avec Benjamin (Bazeille). Avec Julien (Le Pen), tous les trois, on se complète bien. Il règne une belle harmonie entre nous. Au-delà de sa compétence, c'est surtout un vrai bon mec".
La situation du Stade Malherbe ne le laisse pas insensible
Pour la petite histoire, au départ, au sein de la famille Clément, ce n'est pas avec Philippe que Laurent Glaize était venu collaborer, mais avec Virginie, son épouse. "Je l'ai appelé pour Form'EOL, l'organisme de formation que j'ai créé avec ma soeur (Géraldine Setzer). Laurent intervenait déjà dans ce domaine sur Paris", raconte la trésorière du SU Dives-Cabourg. Entre les deux, le courant passe rapidement, à tel point qu'aujourd'hui, il occupe la fonction de directeur administratif de l'entreprise. Dans la foulée de cette rencontre avec sa compagne, Philippe Clément tâte le terrain, cette fois-ci sur le plan footballistique. "Je lui explique que Bertrand Baron (qui sera nommé par la suite président du SU Dives-Cabourg ; un poste qu'il a quitté en mars 2024) a un projet sur Bayeux. Il veut que j'en devienne le directeur sportif. J'ai également été contacté par Villers", rembobine l'un des deux vice-présidents du SUDC. "Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi ?", lui propose alors comme alternative l'emblématique entraîneur divais, réputé pour sa capacité à convaincre les joueurs de signer.
"Toute proportion gardée, le SU Dives-Cabourg me fait penser à Lens avec des gens qui vivent pour leurs couleurs"
Laurent Glaize
Sur la Côte Fleurie, Laurent Glaize a découvert un club "atypique". "Toute proportion gardée, il me fait penser à Lens avec des gens qui vivent pour leurs couleurs, qui attendent le match du week-end avec impatience", compare-t-il. "Les gens sont amoureux de ce club ou de... Philippe. Mais de toute façon, l'un ne va pas sans l'autre". Avec le SU Dives-Cabourg, l'ex-Malherbiste a retrouvé "un foot populaire, dans le bon sens du terme". "Ce sont pour des clubs comme celui-ci qu'on vibre pour ce sport", lance, en guise de déclaration d'amour, le dirigeant normand. "En plus, on a des joueurs qui dégagent une humanité. On n'a jamais eu à régler un problème de vestiaires. Nos cadres, Théo Becherel, Max Verrier, Aurélien Thoris, Bryan Botuly aussi, dégagent une force tranquille".
Le principal intéressé l'assure : pour rien au monde, il ne retournera dans le monde « pro », lui qui a passé plus de 35 ans au SMC ; dix en tant que joueur (il s'entraînait avec la réserve et évoluait avec l'équipe « C », dirigée par un certain... Vincent Laigneau, l'actuel coach de l'US Alençon) et 26 comme salarié, avec notamment le rôle de responsable administratif et du recrutement du centre de formation. "Depuis que j'ai rejoint Dives, je me suis aperçu que je me suis peut-être perdu dans le foot pro. Je ne suis pas fait pour ce milieu. Ça ne me correspond pas. Si tu ne veux pas gicler, tu es obligé de ne pas être toi-même. C'est tout le contraire au SUDC", témoigne-t-il. Toutefois, la situation des « Rouge et Bleu » (lanterne rouge de Ligue 2 et fortement menacés de relégation en National) ne le laisse pas de marbre. Loin de là. "J'éprouve un sentiment ambigu car j'ai envie d'aider, mais sans quitter ce que j'ai actuellement, que ce soit avec Form'EOL ou le SU Dives-Cabourg. Je l'ai dit à Philippe, ça sera mon dernier club en tant que dirigeant". Sur la Côte Fleurie, on espère que Laurent Glaize restera le plus longtemps possible.
> Coupe de France. 1/8e de finale - AS Cannes (N2) / SU Dives-Cabourg (N3), mercredi 5 février à 20 H 45 au Stade Pierre-de-Coubertin.