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Avant de penser à la montée, Diochon veut d'abord réapprendre à « kiffer »

En 2021, les supporters n'ont pour l'heure vu aucune victoire à domicile en championnat de leurs protégés. Ultime chance ce samedi 4 décembre.

En 2021, les supporters n'ont pour l'heure vu aucune victoire à domicile en championnat de leurs protégés. Ultime chance ce samedi 4 décembre.

Dans l'histoire du FC Rouen, difficile de trouver la trace d'une année civile bouclée sans victoire à domicile en championnat. Peut-être cela n'est-il d'ailleurs jamais arrivé, sans doute même. 2021 pourrait cependant briser la série si d'aventure le FCR ne battait pas Saint-Pryvé Saint-Hilaire ce samedi. Bien sûr, il convient de rappeler que les Rouennais n'ont disputé que trois rencontres chez eux en National 2 cette année, une véritable anomalie. "C'est particulier, on est début décembre et on ne comptabilise que trois matches à la maison, c'est du jamais-vu", observe le milieu de terrain de 35 ans Ludovic Gamboa qui en a donc pourtant vu d'autres. "Ça n'a pas dû arriver à beaucoup de joueurs de disputer si peu de matches devant son public après autant de journées de championnat".

"Trois matches à la maison début décembre, c'est du jamais-vu"

Qu'à cela ne tienne, contre Granville, Vitré et Saint-Malo, trois des quatre derniers au passage, les « Diables Rouges » ont eu trois chances d'arracher les trois points, trois chances qu'ils n'ont pas su (pu) saisir. "Peut-être qu'il y a une part de pression un peu négative, même si elle est inconsciente", suggère Ludovic Gamboa. "On sait qu'on a la chance de jouer au FC Rouen, il y a tout ce soutien, cet engouement. Il y a une âme qu'il n'y a pas dans les autres clubs de N2. Alors peut-être qu'indirectement, ça amène de la pression parce que ça crispe un peu l'équipe".

Si cette pression de bien faire et de ne pas décevoir le public peut parfois desservir les joueurs, les supporters, de leur côté, se défendent de faire peser un quelconque poids sur les épaules de leurs protégés. "Il y a toujours une très grosse attente chez les supporters du FCR", reconnaît, toutefois, Grégoire Meurice, président de la Fédération des Culs Rouges, l'association des amoureux du club. "On a cependant eu la chance de voir des gars qui se sont sortis les tripes à l'extérieur, notamment à Chartres (J3. victoire 2-1, le 21 août) ou à Plabennec (J12. victoire 3-1, le 20 novembre), on s'est rendu compte qu'il y avait un groupe qui joue très bien à l'extérieur et qui a su y prendre beaucoup de points. On a hâte de vivre maintenant la première victoire à Diochon". Le représentant des supporters insiste d'ailleurs : "Il n'y a pas de colère ou de tension, on a vraiment juste envie de voir le bon".

Réussir à faire le jeu sans le subir, une nécessité future

Si le bloquage actuel n'est pas contextuel, où le bât blesse-t-il alors ? La plupart des observateurs pointent du doigt l'incapacité chronique des « Diables Rouges » à faire le jeu sur leurs terres face à des adversaires calfeutrés dans leur coquille, prêts à contrer. Alors qu'il sera absent ce week-end, Ludovic Gamboa était toutefois des trois dernières rencontres à la maison, il possède donc un avis tranché sur la question. "On a gagné un match à Diochon cette saison, c'était en Coupe de France contre Cherbourg (6e tour. 3-0, le 30 octobre)", expose-t-il. "Je ne sais pas comment ils jouent en championnat mais ce que je peux dire, c'est que ce jour-là, ils sont venus jouer avec leurs idées et qu'ils ont cherché à jouer. Dans un sens comme dans un autre, il y a eu des occasions franches". Un profil de rencontres que les Rouennais n'ont jamais retrouvé en championnat à la maison. "Cherbourg nous a simplifié la tâche, entre guillemets", précise Ludovic Gamboa. "Pour le moment, aucune équipe de N2 n'est venue à Diochon pour jouer".

"Je pense que les dirigeants sont plus ambitieux que les supporters"
Grégoire Meurice

Les joueurs d'Arnaud Margueritte et Sarafoulé Mendy, avides de jeu, doivent donc semble-t-il gagner en maîtrise lorsque leurs adversaires explosent en contre. "Nous, on attend le même match que contre Cherbourg", avance Grégoire Meurice. "Il se trouve que Sarafoulé et Arnaud ont annoncé leur volonté de faire du jeu. C'est une année où les entraîneurs ont dû composer avec leur effectif. On a des mecs plein de promesses, comme Mondy Prunier qui n'a cependant pas encore confirmé son match de Caen (J8. victoire 2-5, le 25 septembre). En définitive, on a la sensation que la mayonnaise n'a pas encore pris et c'est bien dommage".

Pour les supporters comme pour les joueurs, il n'existe en tout cas pas de syndrome Diochon et c'est sans doute là l'essentiel. L'actuel septième du classement remportera tôt ou tard un succès dans son antre, c'est dans l'ordre des choses. Finira-t-il cependant par s'inviter dans la course à la montée ? "On verra ce que donneront les matchs qu'on jouera lors de la phase retour, il y aura des confrontations intéressantes, et beaucoup de rendez-vous à domicile", observe Ludovic Angoua sans se vouloir encore trop ambitieux. Pour Grégoire Meurice qui parle au nom des autres supporters, les choses sont en revanche limpides. "Au niveau de la montée, je pense que les dirigeants sont plus ambitieux que les supporters", lance-t-il. "Je vais vous dire ce dont on a envie à Diochon : on veut kiffer. On veut que ce soit la teuf et s'éclater. On veut voir des mecs qui taclent, qui évitent les touches, qui montent sur les corners... On veut de la bagarre ! La montée, nous, on s'en fout !" Alors, que la fête commence !

> N2. J13 - FC Rouen (7e - 16 points) / Saint-Pryvé Saint-Hilaire FC (4e - 20 points), samedi 4 décembre à 18 heures au Stade Robert-Diochon.

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