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Avec Alexis Hanquinquant, le monde de l'handisport ne peut rêver d'un plus bel ambassadeur

Double médaillé d'or paralympique, sextuple champion du Monde et d'Europe, Alexis Hanquinquant rafle tout sur son passage. ©FFTRI et Vincent Armand

Double médaillé d'or paralympique, sextuple champion du Monde et d'Europe, Alexis Hanquinquant rafle tout sur son passage. ©FFTRI et Vincent Armand

Il n'y a pas que le foot dans la vie ! En partenariat avec la Région Normandie, la rédaction de FOOT NORMAND a décidé, tout au long de l'année, de mettre à l'honneur les athlètes de la Team Normandie en revenant notamment sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Alexis Hanquinquant n'oublie pas d'où il vient. Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques de Paris, le médaillé d'or en paratriathlon était déjà sur la route. Pas celle des vacances, mais de la maison. En direction de son fief d'Yvetot, le membre de la Team Normandie a décroché son téléphone pour nous répondre. Sans strass ni paillettes, on a retrouvé un homme sincère et incroyablement doux. "C'étaient les Jeux d'une vie ! On a tous vibré, c'est une belle page qui se tourne", nous lâche-t-il, encore un brin nostalgique.

"Cette médaille est encore plus belle qu'à Tokyo"

L'image, tout le monde s'en souvient. Seul au monde sur le Pont Alexandre III, avec les Invalides en arrière plan, Alexis Hanquinquant fait le show après 750 m de natation, 20 km de vélo et 5km de course à pied. Drapeau tricolore sur les épaules, main sur le cœur, traditionnel saut de cabris, le Normand franchit la ligne d'arrivée en patron. Il a décroché son deuxième titre paralympique dans la catégorie PTS4 (catégorie debout, handicap modéré), chez lui, à Paris, trois ans après Tokyo. "J'ai fait la course parfaite, celle dont je rêvais".

Comme lui, le public français ne pouvait pas rêver mieux. Trois minutes d'avance sur ses concurrents. Le paratriathlète a tellement surclassé ses adversaires qu'il a même ralenti dans la dernière ligne droite pour profiter de l'ambiance, acclamé par une foule qui scandait son nom. "Cette médaille est encore plus belle qu'à Tokyo. Cette liesse populaire change tout", s'enthousiasme le Seinomarin. "J'avais prévenu la Fédération qu'il fallait me laisser vivre cette émotion avec ma famille. C'est à elle que je dédie cette victoire". Et il ne s'est pas gêné. Après avoir levé les bras, le double médaillé d'or olympique a rejoint ses proches, sa compagne, Eva, et ses enfants, Enzo et Lola pour un immense moment de partage.

"Allumer la vasque, ce fut un moment hors du temps"

Souvent, quand Alexis Hanquinquant dit quelque chose, il le fait. Avant ces Jeux, il avait annoncé la couleur : repartir avec le titre olympique. Certains le pensaient un peu prétentieux, d'autres y croyaient les yeux fermés. "Certains ont trouvé ça un peu culotté. Tout le monde m'attendait, il ne fallait pas que je passe à côté", réagit l'athlète de 38 ans. "Pourtant, j'ai moins subi la pression à Paris qu'à Tokyo. Être porte-drapeau m'a sublimé encore plus. Le public était incroyable !" Car, en plus d'une médaille d'or autour du cou, le Normand a eu l'honneur d'être choisi comme porte-drapeau de la délégation française. Un honneur pour l'ancien maçon, amputé de la jambe en 2013 à la suite d'un accident du travail. Un "rêve éveillé" dont il a bien profité.

A sa grande surprise, le comité d'organisation lui a confié la tâche d'allumer la vasque le 28 août aux côtés de Nantenin Keita, Charles-Antoine Kouakou, Elodie Lorandi et Fabien Lamirault, quatre autres parathlètes déjà médaillés d'or et porteurs d'un handicap différent. Les jours passent mais le souvenir reste intacte. "On a su 30 minutes avant qu'on ferait partie des cinq derniers relayeurs de la flamme paralympique. C'était idyllique. Comme toujours, mes émotions restent à l'intérieur mais je n'en reviens toujours pas. Allumer la vasque, ce fut un moment hors du temps".

"On a marqué l'histoire en termes de billets vendus et de téléspectateurs"

Sextuple champion du Monde, autant de fois titré au niveau européen ; le dernier en date, le 22 septembre à Vichy, Alexis Hanquinquant est sur une autre planète. Pour lui, la réussite de ces Jeux tient aussi à l'héritage qu'ils laissent au handisport. "Avec la rentrée, j'avais peur qu'on ait moins de monde dans les stades pour les paralympiques qu'aux Jeux Olympiques. Au final, on a marqué l'histoire en termes de billets vendus et de téléspectateurs", se félicite-t-il. Toujours au premier plan en tant qu'ambassadeur du handisport, l'Yvetotais espère que l'intérêt des supporters tricolores pour les Paralympiques se prolongera.

"On a ressenti une ferveur que l'on n'a jamais vécu. Le parasport a explosé cet été. C'est de bon augure. On espère juste que ce n'est pas un « one shot ». Les Français ont vibré avec des athlètes qu'ils ne connaissaient pas. Les médias ont également leur part de responsabilité pour retransmettre des courses, des championnats d'Europe et du Monde". Le message ne peut être plus clair pour celui qui est encore plongé dans un tourbillon médiatique. Une médaille d'or, un bout de la Tour Eiffel, son rôle de porte-drapeau, son nouveau titre d'officier de l'ordre national du Mérite, une vingtaine de pin's et quelques vêtements australiens... La valise d'Alexis Hanquinquant est pleine de souvenirs. Dans sa tête, cette aventure restera gravée à jamais.

Léa Quinio

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