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Avec ses filles, l'USF Fécamp veut revivre une épopée comme dans les années 1990

Une belle ambiance attend les filles de Laurent Droniou dimanche, au Stade René-Gayant, pour le 4e tour de la Coupe de France. Seule interrogation ? Sur quelle musique les joueuses entreront-elles sur la pelouse.

Une belle ambiance attend les filles de Laurent Droniou dimanche, au Stade René-Gayant, pour le 4e tour de la Coupe de France. Seule interrogation ? Sur quelle musique les joueuses entreront-elles sur la pelouse.

Son port, ses maisons de pêcheurs, son Palais Bénédictine... C'est vrai, Fécamp est davantage connu pour son histoire et son art que pour le sport. Dans cette cité balnéaire de 20 000 habitants, on parle plus de tourisme que de résultats sportifs même si le club de foot local a côtoyé le National 1 dans les années 1990. L'USFF compte d'ailleurs trois 1/16e de finale de la Coupe de France à son actif : en 1991, 1995 et 1997. Ce dimanche, il pourrait bien refaire parler de lui. Cette fois, avec ses filles. Alors qu'elles évoluent en Régional 2, pour la deuxième saison seulement, elles réalisent un parcours exceptionnel en Coupe de France. Les joueuses de Laurent Droniou, coach et joueur emblématique du club fécampois, se sont hissées au 4e tour de la compétition. Elles y affronteront un adversaire réputé : l'Evreux FC 27.

Ici, on ne parle pas d'argent, ni de professionnalisme, mais juste de filles qui ont envie de taper dans la balle. Et ce depuis les années 1980, à l'époque où l'USFF vivait ses plus belles heures. Les féminines évoluaient dans un championnat de France, sous l'égide de la FFF. Autrement dit, l'ancêtre de l'Arkema Première Ligue. Après une dizaine d'années de disette, la section féminine a revu le jour en 2017, avec les jeunes. C'est seulement deux ans plus tard qu'une équipe seniors s'est créée, malheureusement freinée par la pandémie de la Covid-19. "On a senti un engouement avec la Coupe du Monde féminine en 2019. Puis, la section s'est développée", rembobine Laurent Droniou, ex-entraîneur dans le club voisin d'Angerville-la-Martel.

"La priorité, c'est que tout le monde joue. Il n'y a pas d'intérêt à laisser des filles à la maison le week-end"

Des U16 au niveau district la première année à deux équipes seniors (une en R2, l'autre en district) aujourd'hui, le club a bien grandi et appris. Mettre en place un projet viable n'a pas été toujours facile. "On a voulu développer l'école de foot mais malheureusement, ça ne s'est pas fait. On manquait d'un encadrant. C'est un échec personnel", reconnaît le technicien fécampois, peut-être un peu trop ambitieux. Le club a aussi dû faire face à l'exil de jeunes joueuses vers le Havre, qui ne se trouvent qu'à 40 km, ou Rouen, 70 km plus loin, pour poursuivre leurs études. Aujourd'hui, l'effectif a retrouvé de la stabilité avec 25 éléments disponibles. "La priorité, c'est que tout le monde joue. Il n'y a pas d'intérêt à laisser des filles à la maison le week-end", poursuit l'entraîneur.

En matière de Coupe de France, Laurent Droniou en connaît un rayon

Deux ans après une montée en R2 et un titre en Coupe Interdistricts, les Fécampoises goûtent à la joie de la Coupe de France en parallèle d'un début de championnat compliqué (2D-1N). Leur parcours relève, d'ailleurs, de l'exploit. Après avoir sorti Yvetot (3-2), les filles de Laurent Droniou ont éliminé l'un des cadors du football féminin normand l'US Alençon. Habituées à jouer les premiers rôles en R1, les Ornaises ont buté sur une équipe vaillante. Hasard ou non, c'est la fille du coach, Marie Droniou, qui a marqué l'unique but de cette rencontre (1-0). "On ne va pas se mentir, on a été dominé. Jouer sur herbe nous a aidé car nos adversaires s'entraînent sur synthétique. A force d'y croire, sur une contre-attaque, ma fille a réussi un exploit personnel", se réjouit le technicien de 58 ans. "C'était un jour particulier car notre gardienne (Léa Noël) a subi un traumatisme crânien. C'est notre deuxième gardienne, une gamine de 16 ans (Sarah Djaghati), qui est entrée et a participé à la fête".

"Il ne faut pas oublier de jouer, ni penser que les autres sont plus fortes. Il faut être sérieux sans se prendre au sérieux"

De quoi rappeler de bons souvenirs à celui que l'on surnomme « Tit bob », joueur fondamental de l'US Fécamp de 1985 à 2001. "J'ai eu la chance d'avoir de beaux parcours en Coupe de France. J'ai joué contre Nantes, Châteauroux et le PSG devant 15 000 spectateurs", se remémore-t-il. Alors au moment d'affronter Evreux (co-leader de R1 en compagnie du FC Rouen) ce week-end, l'entraîneur essaiera de nouveau de transmettre les valeurs de la coupe à ses joueuses. "Sur un match, tout est possible. Il ne faut pas oublier de jouer, ni penser que les autres sont plus fortes. Il faut être sérieux sans se prendre au sérieux. La notion de plaisir est prépondérante", explique l'ancien ailier.

Dimanche, les Fécampoises goûteront aussi au folklore de la Coupe de France. Buvette, speaker, public, banderoles... L'ambiance sera forcément particulière. "Les filles vont ressentir des choses qu'elles n'ont jamais vécues", poursuit Laurent Droniou. Cette "bande de copines" fera son entrée main dans la main avec des enfants des familles de joueuses. Sur quelle musique ? "C'est encore en négociation", sourit le technicien de l'USFF. Ça se joue entre « En rouge et noir » de Jeanne Mas (en référence aux couleurs de l'équipe) ou « Jump » de Van Halen. Le Stade René-Gayant pourrait alors prendre des allures de Vélodrome. A dimanche !

> Coupe de France féminine. 4e tour - USF Fécamp (R2) / Evreux FC 27 (R1), dimanche 20 octobre à 14 H 30 au Stade René-Gayant.

Léa Quinio

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