On entre dans la troisième minute du temps additionnel au Stade Eugène-Cholet quand les hommes de Cédric Hoarau obtiennent un coup franc. A cet instant-là, Montlouis (N3) et Vire se dirigent tout droit vers la prolongation (1-1). Préposé à l'exercice, Stanley Boucaud pose le ballon. "A l'entraînement, on travaille pas mal les coups de pied arrêtés, surtout la veille des matches. Notre objectif est de toucher une zone bien précieuse. Juste avant de le tirer, j'avais demandé à Christophe (Lécuyer), qui était installé au bord de la main courante, combien de temps il restait", raconte le milieu de terrain. "C'est la dernière", lui répond son président.
"Du coup, je me dis qu'il faut absolument que je m'applique", poursuit le Guadeloupéen, arrivé en Normandie en 2011. "Je trouve la zone parfaite. Tout le monde coupe la trajectoire mais aucun joueur ne la dévie. Le gardien est déstabilisé par toutes les courses et il finit au fond". Une réalisation synonyme de qualification pour le 8e tour de la Coupe de France. "On est partis la fêter avec les supporters qui avaient fait le déplacement. C'est le plus beau moment de ma jeune carrière. Jamais je n'oublierai ce but", confie-t-il du haut de ses 23 ans.
Si sa précédente présence à ce niveau de la compétition remonte à 18 ans (défaite 2-1 contre Niort), l'AFV entretient une longue histoire d'amour avec la « Vieille Dame ». Du côté du Stade Pierre-Compte, personne n'a oublié ce 1/32e de finale en février 1992 face au Havre, évoluant à l'époque en D1 (élimination 3-0). Il y a bien moins longtemps, en 2017, le club du Bocage, alors en R1, avait atteint le 7e tour, battu sur la plus infime des marges (1-0) par Chambly (N1), futur demi-finaliste. Un rendez-vous que l'ex-pensionnaire du centre de formation du Stade Malherbe avait manqué. La faute à un carton rouge reçu le week-end d'avant contre La Mos.
Suspendu il y a deux ans pour le 7e tour contre Chambly
Et forcément, samedi dernier, à l'heure de pénétrer sur la pelouse de l'une des annexes de Venoix, pour affronter la réserve caennaise en championnat, Stanley Boucaud y a repensé. "Toute la semaine, même si on m'avait conseillé de ne pas trop le faire". Mais la nature humaine a pris le dessus. "Je voulais surtout éviter la blessure et les cartons afin de ne pas être privé de ce 8e tour". Mission accomplie. Ce qui ne l'a pas empêché, au demeurant, de réaliser une prestation pleine. Depuis son revers dans les arrêts de jeu face à la relève malherbiste (1-0), l'AF Virois est focus sur sa confrontation contre le FC Versailles.
Une formation francilienne qui constitue, sur le papier tout du moins, un gros morceau. Fréquentant le National 3 depuis trois saisons, les protégés de Youssef Chibhi, après avoir terminé deuxième lors de l'exercice précédent (à quatre points du champion Les Gobelins), occupent le fauteuil de leader (7V-1N-2D). Ayant déjà disputé un 8e tour il y a un an, ils avaient été éliminés par Lens, non sans leur avoir tenu tête pendant plus d'une heure (le score était toujours de 2-2 à la 60' avant de s'incliner 4-2).
Une affiche que Stanley Boucaud, resté un an sans jouer entre son départ du SMC et l'appel du président Christophe Lécuyer (en 2016-2017), envisage avant tout comme "une récompense pour l'ensemble du club, l'équipe, le staff, le président, les supporters...". Et pas question de se rajouter de pression excessive. "Je ressens plus de l'excitation. Jusqu'à présent, si ça se passe bien pour nous, c'est qu'on doit faire ce qu'il faut. On va essayer de le reproduire. On doit rester solidaires". Après tout, pourquoi changer une méthode qui gagne.
> CDF. 8e tour - Vire (N3) / Versailles (N3), dimanche 8 décembre à 14 h 30 au Stade Pierre-Compte.