Quand on parle de football dans l'agglomération de Rouen, on pense tout naturellement à la place-forte qu'est le FC Rouen sans occulter bien sûr le seul club professionnel du secteur qu'est Quevilly-Rouen Métropole. Pourtant, dans la cité aux cent clochers, bien des associations dédiées au ballon rond construisent leur histoire en toute discrétion. Parmi elles, on retrouve le Rouen Athletic Club. Créé dans les années 1920, ce dernier s'était fait plus que discret ces dernières années. "Avant, on était situé au Champ de Course donc les gamins qui n'allaient pas au FCR venaient chez nous", retrace Michel Gastal, président depuis cette année. "Maintenant, on est sur l'Île Lacroix et il y a moins de bus qui s'y rendent. Il faut déjà le savoir qu'il y a un club là-bas. Depuis deux ans, on travaille donc beaucoup sur les réseaux sociaux avec Nicolas Breleur pour faire changer les choses".
Michel Gastal
Les choses ont justement beaucoup évolué depuis plusieurs mois. À une montée en Départemental 2 au printemps dernier vient de s'ajouter pour le RAC une qualification au 3e tour de la Coupe de France. Depuis l'arrivée en tant qu'entraîneur de Redah Zerd, les ambitions ont ainsi fait leur retour dans le club du centre rouennais. "J'ai rejoint le Rouen AC sur l'initiative du vice-président Hamed (Diarra)", détaille le coach de 29 ans. "C'est lui qui m'a appelé et qui m'a dit : « Ça te dit qu'on remonte une équipe au RAC avec des copains ? ». Moi, j'étais sceptique, je lui ai directement répondu : « Au RAC, tu es sérieux ? ». J'avais connu ça petit, ce n'était pas terrible mais il a su me convaincre".
Avant l'arrivée de son actuel entraîneur et ce nouvel élan qui l'a accompagné, le Rouen AC n'existait en fait plus qu'à travers son équipe de vétérans. Il dispose désormais de deux équipes, une en D4 et donc celle de D2 qui défiera dimanche l'ogre Pacy-Ménilles. Les deux formations ont en commun d'avoir été créées sous l'impulsion de groupes de potes qui souhaitaient tout simplement jouer ensemble en championnat. Elles ont fortement contribué au renouveau du RAC. "Aujourd'hui, on est 90 licenciés et on a une vingtaine de gamins", précise Michel Gastal. "Si les jeunes de Rouen choisissent notre club, c'est surtout grâce au bouche à oreille car chez nous, les licences ont la particularité d'être gratuites". Une offre attractive qui n'est évidemment pas sans séduire dans la capitale normande.
Le 4e tour est un rêve, le niveau ligue est en revanche un objectif
Dimanche, le petit club rouennais va donc défier Pacy-Ménilles, une formation de Régional 1 qui la domine de quatre divisions. Le Petit Poucet s'attend logiquement à souffrir. "L'idée, c'est de ne pas trop penser à rallier le 4e tour, le but, c'est avant tout de jouer et de se faire plaisir", glisse Redah Zerd. "Ce n'est pas parce que c'est Pacy en face qu'on va rentrer sur le terrain la tête dans les épaules, au contraire, il faudra avoir la tête haute et jouer notre football". De mémoire, le président Michel Gastal qui œuvre au club depuis plus de 20 ans ne croit pas avoir vu le RAC aller si loin en Coupe de France. "Je suis trop jeune pour me rappeler d'un éventuel parcours, il faudrait que je demande à l'ancien président mais je ne pense pas que ce soit déjà arrivé". C'est donc somme toute un vrai baptême que va vivre l'association rouennaise dimanche.
Redah Zerd
En guise d'ultime répétition, les hommes de Redah Zerd n'ont pas disputé la partie idéale le week-end dernier. En ouverture du championnat de D2, ils se sont lourdement inclinés sur le score de 7-2 face à un autre discret rival rouennais, le Rouen Sapins FC. Son équipe réserve en l'occurrence. "En deuxième mi-temps, les gars ont un peu lâché physiquement et mentalement, je crois qu'ils avaient déjà la tête à la Coupe car ils en parlaient pas mal dans les vestiaires", confie le coach, agacé par cette entame mais compréhensif. "J'ai un peu de rancoeur mais je ne peux pas vraiment leur en vouloir. On verra bien après ce troisième tour comment les choses vont évoluer".
Entendons bien que ce tour de Coupe de France est en effet un bonus, un vrai plus mais à peine plus qu'une étape sur le chemin que s'est tracé le Rouen AC pour ces prochaines années. Le club a en effet devant lui d'autres batailles à livrer pour poursuivre sa progression. "On veut avancer mais on veut rester un club familial", assure Michel Gastal. "Je suis Redah dans ses idées, notamment pour les licences des jeunes, j'ai beaucoup d'ambitions pour le RAC. On a quelques projets en développement". S'il n'en dira pas plus pour le moment, le club a affirmé son souhait de voir son équipe première atteindre le niveau ligue "d'ici quatre ans". "Je pense que c'est envisageable", assure Redah Zerd qui sait aussi que le niveau régional demande bien des évolutions y compris personnelles. "J'aimerais passer mes diplômes d'entraîneur. Viser les premières places dès cette saison en D2, ce sera notre objectif". Et à l'avenir, un 3e tour de coupe pourrait devenir somme toute banal pour l'équipe du centre de Rouen.
> Coupe de France. 3e tour - Rouen Athletic Club (D2) / Pacy-Ménilles RC (R1), dimanche 11 septembre à 15 heures au Stade Saint-Exupéry.
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