Est-ce que vous vous sentez Normand ?
"Je le suis. J'ai même gagné une Coupe de Normandie à Quevilly. Je suis chez moi ici. Je suis né à Evreux. Même si ma famille habite maintenant sur Paris, j'y retourne souvent, dès que j'ai le temps. Ça me fait du bien de voir mes amis, mes cousins. Ça me donne du jus. Ça me motive".
Pour vous, tout a commencé à l'Evreux FC 27*…
"J'y ai joué pendant quatre saisons, en U13 et U15. Je n'oublierai jamais ces années. Il y a beaucoup de coaches qui m'ont aidé comme Romaric Bultel. Je l'ai eu comme éducateur pendant les quatre années que j'ai passées à Evreux. On a un très bon feeling tous les deux. Il me parlait beaucoup avant et après les matches".
Pour votre dernier match avec Evreux avant votre départ pour le centre de formation de Valenciennes, Romaric Bultel justement vous avait aligné en position d'attaquant…
"Je m'en souviens. C'était face au Havre. J'avais signé un doublé ! Quand il m'a dit que je jouerais attaquant et qu'il m'a donné le n°7, j'étais un peu choqué. Mais bon, je jouais partout où on me disait : au milieu, en latéral droit… C'est dans l'éducation que m'a transmise ma mère. J'ai toujours eu du respect pour mes éducateurs. Jouer attaquant m'a en plus aidé pour comprendre comment défendre. J'ai beaucoup progressé techniquement et tactiquement".
Il y a quelques mois, vous avez été accueilli comme une star dans votre ancienne école maternelle (Romain-Rolland à Evreux)…
"Je ne suis pas une star. Mais les enfants étaient contents de me voir et j'étais heureux d'y retourner. Beaucoup d'entre eux m'ont dit qu'ils voulaient devenir footballeur professionnel. Je leur ai répondu qu'il fallait travailler sur le terrain et aussi à l'école. Bon perso, je ne travaillais pas trop bien mais j'écoutais et j'essayais".
A 16 ans, vous aviez fait un choix que certains avaient qualifié de périlleux en vous engageant pour le club autrichien du RB Salzbourg (contre une indemnité de transfert estimée à 2,2 M€…
"Ce fut un choix difficile. On a énormément réfléchi avec ma famille. A l'époque, j'avais été accueilli par Peter Zeidler (ex-coach de Tours et Sochaux). Pour moi qui ne maîtrisais pas la langue, c'était important que l'entraîneur parle français. Aujourd'hui, je ne regrette pas mon choix. Je suis en Allemagne, dans un championnat très dur. Je me sens très bien à Leipzig. Je compte y rester".
Quand on est titulaire en Bundesliga, qu'on a déjà disputé la Ligue des Champions, qu'on est international espoirs, on pense obligatoirement à l'équipe de France, la vraie, les A…
"Pour l'instant, je suis concentré sur les Espoirs et mon club. Je ne sais pas si je suis proche de l'équipe de France. Forcément, ça fait rêver. Quand on voit Tanguy (Ndombélé, appelé pour le rassemblement d'octobre avec les A), on se dit que la porte est ouverte. Didier Deschamps (le sélectionneur) l'a dit. Ça nous motive encore plus".
> Match amical Espoirs. France - Turquie, vendredi 12 octobre à 20 h 45 au stade Robert-Diochon au Petit-Quevilly.
*Né à Evreux, Dayot Upamecano a grandi à Angers où il a notamment évolué à La Vaillante entre 2004 et 2007.
Dayot Upamecano
> Né le 27 octobre 1998 (19 ans) à Evreux (Eure).
> Défenseur central. 1,88 m pour 79 kg.
> Parcours : Evreux (2009-2013, U13-U15), Valenciennes (2013-2015, centre de formation), RB Salzbourg (2015-janvier 2017, Autriche), Liefering (2015-2016, D2 Autriche, p), RB Leipzig (janvier 2017-…).
> Palmarès : champion d'Autriche en 2016 et 2017, vainqueur de la Coupe d'Autriche en 2017, champion d'Europe U17 avec la France en 2015.
> International espoirs (3 sélections).