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Depuis ce week-end, les matches du Départemental 1 de l'Orne sont diffusés en direct

Le lundi 28 août dernier, les présidents de club du Départemental 1 de l'Orne ont tous reçu le matériel qui va leur permettre de filmer et de diffuser leurs matches en direct sur les réseaux sociaux. ©FO

Le lundi 28 août dernier, les présidents de club du Départemental 1 de l'Orne ont tous reçu le matériel qui va leur permettre de filmer et de diffuser leurs matches en direct sur les réseaux sociaux. ©FO

C'était Noël avant l'heure, le lundi 28 août. Réunis par le District de l'Orne, les clubs de Départemental 1 ont déballé de sacrés cadeaux, en l'occurrence des caméras automatiques destinées à chacun d'entre eux afin qu'ils puissent filmer l'intégralité de leurs matches de la saison 2023-2024 et les diffuser sur leurs réseaux sociaux. Déjà rare voire compliqué à mettre en œuvre même aux niveaux nationaux et régionaux, ce système de captation pour l'entièreté d'un championnat de neuvième échelon est autant inédit en France qu'en Europe. Si l'on en croit les décideurs, ce projet novateur a pour but d'accompagner les clubs alors même que le football français, du monde professionnel à l'univers amateur, est rentré dans une période de mutation. "L’idée était de se dire qu'aujourd’hui, on est dans une ère du digital et du numérique donc il faut qu’on ait un projet qui aille dans l’air du temps en se disant qu'on fera du novateur", détaille Frédéric Ortiz, le directeur du District de l'Orne. "On fait une première européenne en captant et en diffusant tous nos matches de première division du district".

"une fois présenté par la société, c’est vrai que l'outil est assez simple à mettre en place", Christophe Jehannin

Concrètement, comment mettre en place un tel projet ? Financièrement d'abord, il a évidemment fallu que le District investisse afin de pouvoir prêter le matériel au club. "C’est un projet financé par les fonds du District de l’Orne", assure et rassure Frédéric Ortiz. "Ça n‘impacte pas les clubs, on met à disposition les caméras, avec une dotation qui coûte 4 000 € par club, mais ça n’impacte pas les autres actions. On n’a pas mis un impôt ou une taxe spéciale caméra, on n’a pas sacrifié les autres actions pour financer ce projet vidéo. C’est un investissement pour le football".

Evidemment, chez les clubs en question, on a forcément été surpris de voir germer un tel projet. "Il y a toujours une appréhension quand on se fait bouger dans nos habitudes, mais une fois présenté par la société, c’est vrai que l'outil est assez simple à mettre en place", réagit le président de l'US Mêloise Christophe Jehannin. Lors de la distribution des appareils, l'entreprise française Pix4Team, partenaire du District, a évidemment mis les dirigeants au parfum, de sorte que chacun d'entre eux soit formé et en mesure de placer avant chaque rencontre sa caméra sur un mat afin de capter les actions. Ils auront toute la phase aller pour s'approprier leurs nouveaux « jouets ». "On a forcément mis un cahier des charges en place avec des obligations parce que si on met un outil de 4 000 € à disposition de chaque club, il y a des sanctions prévues, des amendes en cas de non diffusion", précise Frédéric Ortiz. 

Quel bilan pour la première journée ?

Le dimanche 3 septembre a donc marqué la grande inauguration du projet ornais. Désormais mieux équipés que certains de leurs homologues de niveau fédéral, les clubs ornais ont fait leur maximum pour jouer le jeu même si en l'état, toutes les rencontres n'ont pas été retransmises. Et quand elles l'ont été, toutes n'ont pas pu l'être en intégralité. Ces problèmes, Frédéric Ortiz et ses acolytes les avaient cependant anticipés. "On va fournir un boîtier 4G/5G à tous les clubs", précise-t-il. "Avec dedans une puce multi-opérateurs de façon à ce qu’ils puissent se connecter sur le meilleur réseau selon l’endroit où ils sont. On a baroudé un petit peu pour tester et il y a au moins un réseau qui est capté sur tous les terrains". Une fois la question de la connexion réglée, tout devrait fonctionner et les clubs devraient être en mesure de proposer tous leurs matches sur leur page Facebook.

"On a baroudé un petit peu pour tester et il y a au moins un réseau qui est capté sur tous les terrains", Frédéric Ortiz

Malgré les couacs de départ, ce week-end inaugural a déjà fait des heureux, notamment le capitaine de l'AS Berd'huis Matis Riet. "Nous les joueurs, on est plutôt satisfaits, le fait d'être filmés rend les choses plus professionnelles, on peut désormais voir comment jouent les autres équipes", témoigne-t-il. "Sur le côté humain, c'est toujours plaisant de voir ses vidéos, ses buts, ses passes, comment on joue. Moi, j'aime bien analyser mes matches, c'est quelque chose de novateur". Pour l'anecdote, celui qui est aussi éducateur à l'ASPTT Caen a marqué lors du revers des siens 4-2 à l'Espérance de Condé-sur-Sarthe, dimanche. "Il n'y a eu que la première mi-temps de diffusée mais j'ai quand même pu revoir mon but", sourit-il.

Le fait d'être diffusés en direct pourrait au fil des week-ends apporter un surplus de motivation aux joueurs, aider chaque acteur dont les arbitres à revoir ses choix sur le terrain et donc à corriger certaines erreurs. En plus de l'impact géant en termes de communication, c'est le niveau global du Départemental 1 de l'Orne qui pourrait se retrouver positivement impacté, d'autant que les clubs peuvent utiliser leurs caméras à leur guise en entraînement et en match dans toutes leurs catégories dès lors qu'ils assurent leur part du contrat le dimanche après-midi. "Je pense qu'à la fin de la saison, on devra rendre le matériel", anticipe déjà Christophe Jehannin. "Je ne sais pas si on sera sur la liste la saison prochaine pour l'avoir encore mais si on arrive à bien s'en servir cette saison et qu'on n'en dispose plus l’année prochaine, il manquera selon moi quelque chose". À quand alors un Débrief 100% D1 ornaise sur les réseaux sociaux ?

Aurélien Renault

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