ISSU DU MAGAZINE. Alors qu'il avait enchaîné deux exercices extrêmement compliqués avec une relégation en National 3 en 2018 suivie d'un sauvetage à la dernière journée la saison passée, le FCD a pris un virage à 180°. "Un changement radical a été opéré en se basant sur l'identité locale, un recrutement essentiellement territorial avec des joueurs qui ont la fibre dieppoise et en misant sur la formation", expose Guillaume Gonel (36 ans), l'homme qui incarne ce renouveau. "Je me retrouve dans ces valeurs". Ancien de la maison à l'époque des Jacky Colinet et André Auzoux ; "je suis arrivé quand j'étais un minot et je suis resté une quinzaine d'années", l'entraîneur qui a fait ses armes à Eu, en R1, pendant cinq saisons, a répondu favorablement à l'appel du président Patrick Coquelet.
"Je n'ai pas réfléchi trop longtemps avant d'accepter cette proposition. Revenir ici où j'ai été formé, c'était important à mes yeux. C'est mon club de cœur. Et puis, je voulais être là dès le début de ce projet", explique-t-il. L'engouement populaire autour de l'équipe de la ville aux quatre ports n'est pas non plus totalement étranger à son retour. "Tous les 15 jours, nous jouons quasiment devant 1 000 spectateurs. Dieppe est vraie une terre de football". Confronté à une quinzaine de départs et à une réduction budgétaire de l'ordre de 30% (de 600 000 à environ 400 000 €), Guillaume Gonel a entamé l'opération reconstruction en ramenant dans ses bagages plusieurs éléments estampillés du cru : Frédéric Burel, Théo Letombe (Eu, R1), Jimmy Garnier (Grand-Quevilly, R1), Corentin Hébert (Luneray, R2), Tony Joly et Jonathan Mortoire (Tourville, R2)... "Je sais à qui j'ai à faire. Ce sont des garçons sains. Ils ne sont pas juste venus pour six mois-un an, rebondir et essayer d'aller voir au niveau supérieur. Ce ne sont pas des mercenaires. Ils ne sont pas dépendants financièrement du football. Ils travaillent tous en dehors. Leur ambition est de s'épanouir à travers une aventure humaine", décrit le coach normand. "On se trouve vraiment dans le monde amateur avec l'exigence du N3".
Retrouver le National 2 d'ici 2021
Une recette qui a parfaitement fonctionné durant la phase aller puisque les Harengs pointaient à la deuxième place à la trêve de Noël. Un succès aux dépens du leader rouennais au début de l'année 2019 aurait même pu les installer en tête du championnat (revers 1-0). "Je ne pense pas qu'on était en surrégime mais c'est vrai que nos résultats ont été extraordinaires (7V-1N-3D)", souligne le technicien dieppois. De quoi nourrir des espoirs de montée chez les partenaires de Florian Levasseur. "Il ne faut pas se tromper de combat", met en garde Guillaume Gonel. "Je peux comprendre que les joueurs se prennent au jeu mais n'oublions pas d'où on vient. On est presque repartis de zéro. Rome ne s'est pas bâti en un jour. Bien que nos recrues possèdent de l'expérience et qu'elles aient connu ce niveau par le passé, elles évoluaient dans des divisions hiérarchiquement inférieures ces deux-trois dernières saisons".
Toutefois, après une série de trois matches sans victoire en janvier (2D-1N), les Dieppois se sont parfaitement ressaisis en enchaînant deux victoires dont un à Jean-Dasnias aux dépens de la B de Quevilly-Rouen. "Dans les moments difficiles, notre 12e homme nous transcende", rappelait Guillaume Gonel il y a quelques semaines. S'il se montre prudent dans un premier temps, le technicien - qui s'est engagé jusqu'en 2021 avec le FCD - n'en reste pas moins ambitieux à moyen terme. "D'ici trois ans, on veut retrouver le National 2 (une division que le club a fréquentée, à l'époque où il s'appelait encore CFA, pendant 11 saisons, de 2000 à 2007 puis de 2012 à 2017). On doit gravir palier par palier. C'est la mission que m'a confiée le président". Elle est plutôt bien partie !
Guillaume Gonel, un éducateur dans l'âme
Le coach Guillaume Gonel n'a pas hésité trop longtemps pour favorablement à la proposition du président Patrick Coquelet cet été de reprendre les rênes du FC Dieppe.
Revenu cet été dans son "club de cœur" comme il le définit, Guillaume Gonel n'a pas seulement en charge la responsabilité de la formation de N3. Le technicien s'investit également auprès de la relève dieppoise. "On travaille en binôme avec Alexandre Delarue qui s'occupe de la réserve (en R3) et d'équipes de jeunes. De mon côté, j'interviens également sur l'école de foot avec les U7 le lundi soir et le mercredi après-midi", détaille l'éducateur normand. "C'est une volonté de ma part. Quand j'étais petit, ça me faisait plaisir que les joueurs et le coach de l'équipe première interviennent sur les terrains. Je rends tout simplement ce dont j'ai bénéficié quand j'étais plus jeune".