Quand il a suivi le tirage au sort du 5e tour de la Coupe de France mercredi soir dernier, l'entraîneur de l'AS Courteille, club basé au coeur même de la ville d'Alençon, l'entraîneur Christophe Demarres a croisé les doigts. Si une confrontation avec le petit-Poucet Mouen (D3) n'aurait pas été pour lui déplaire, c'est surtout une autre affiche qu'il appelait de ses voeux. "J’aurais bien aimé un petit derby entre l’US Alençon et l’AS Courteille", reconnaît-il, lui qui a longtemps été éducateur dans le club phare de sa ville avant de s'asseoir dernièrement sur le banc de l'ASCA. "Au final, on a hérité de l'US Ducey-Isigny, un club de Régional 2 et tout le monde pense que ça reste jouable pour nous".
Christophe Demarres, entraîneur
Le niveau Régional 2, Courteille le connaît bien puisqu'il en a tout juste été relégué au printemps après une saison cauchemardesque. "On est descendu car on a eu des soucis, notre entraîneur est notamment parti en cours de saison et on a terminé sans personne sur le banc", relate le président Philippe Cheradame, 22 ans d'exercice à la tête de l'association ornaise. "Sans entraineur en R2, c’est difficile. On a fait ce qu'on a pu mais avec 4 descentes en fin de saison, on s'est retrouvé dedans". Autant de raisons qui expliquent l'intronisation d'un nouveau chef d'orchestre à l'intersaison en la personne, donc, de Christophe Demarres. "Il avait été joueur chez nous, je savais qu'il était libre donc je l'ai relancé et il a accepté", détaille le président.
Avec le natif d'Alençon à leur tête, les joueurs de Courteille ont dû se résoudre à repartir en début de mois par la case Régional 3 avec l'ambition première d'y rester sans se faire peur. "La remontée immédiate ne fait pas partie de nos objectifs", assure Philippe Cheradame. "Avec la réforme des championnats en plus, il y aura beaucoup de descentes cette saison". La Coupe de France n'est pas non plus un objectif en tant que tel, Christophe Demarres rappelant avec le sourire que "Courteille ne va pas la gagner". "J'aime cependant plaisanter sur le fait qu’on a pris rendez-vous au stade de France avec le PSG", glisse-t-il avec sourire. "Pour moi, la Coupe, ça soude les joueurs. Ca permet d’avoir un groupe qui entre dans une cohésion. On a tout à y gagner". Et finalement très peu à perdre.
Un club majeur alençonnais en plein boom
Baptisé du nom du quartier dont elle est issue, l'AS Courteille Alençon cohabite sereinement avec l'US Alençon, le club phare de la cité ornaise et évidemment le plus connu. Si Philippe Cheradame concède que des tensions ont sans surprise existé par le passé, notamment après la création de son club en 1979, tout est vite rentré dans l'ordre. "Nos meilleurs joueurs viennent du quartier", précise-t-il. "Après, dès qu’on a des jeunes qui sont bons, ils partent à l’US Alençon, c’est le nerf de la guerre". Le stade Jacques-Fould de l'USA n'est par ailleurs distant de Courteille "que de 200m à vol d'oiseau". Les ambitions et la politique de développement du pensionnaire de National 3 sont néanmoins différentes de celles de Courteille qui se maintient avec contentement dans son statut de "club de quartier".
Philippe Cheradame, président
Par ailleurs, chaque club disposant de son fonctionnement et ses offres propres, aucun ne fait vraiment d'ombre à l'autre au coeur d'une agglomération qui compte près de 40 000 habitants. À chacun de choisir les propositions qui lui conviennent le mieux. "Je nous compare un peu à La Maladrerie à Caen", développe Philippe Cheradame, par ailleurs très heureux de la dynamique actuelle de l'AS Courteille. "Je ne sais pas comment l'expliquer mais on a explosé en termes de licenciés, notamment chez les jeunes". Le prix de la licence fixé entre 60 et 90 euros est sans doute une raison mais certainement pas la seule. "On n'avait jamais été au-dessus de 200, l'an passé on comptait plus de 250 licenciés, ça devrait être la même chose à peu près cette saison", s'étonne l'ancien boucher de profession qui se retrouve même contraint désormais de refuser des jeunes, la plupart de ses catégories affichant déjà complet.
Au coeur de ce tableau pour le moins lumineux vient donc s'imprimer le majestueux coup de pinceau de la Coupe de France. La possibilité le week-end prochain de s'inviter au 6e tour de l'épreuve n'est en effet pas si commune. "On avait déjà atteint ce stade en 2010/2011, on évoluait alors en PH et on s'était fait sortir par l'US Granville (1-7)", se souvient Philippe Cheradame. "Là, contre Ducey, on va dire que tout est jouable, que le ballon va juste choisir son camp. Nous, en tout cas, on va tout mettre en place pour faire en sorte d’avoir une belle fête et se qualifier". Et qui sait, peut-être que derby de la ville d'Alençon dont beaucoup rêvent en silence sortira des boules de tirage lors d'un potentiel 6e tour.
> Coupe de France. 5e tour - AS Courteille Alençon (R3) / US Ducey-Isigny (R2), dimanche 09 octobre à 15 heures au stade de Courteille.
► RENDEZ-VOUS TRÈS PROCHAINEMENT SUR WWW.FOOTNORMAND.FR POUR DÉCOUVRIR LA SUITE DE NOTRE CHRONIQUE DÉDIÉE AU PARCOURS DES CLUBS DE LA RÉGION DANS LA COUPE DE FRANCE 2022-2023.
À LIRE EGALEMENT :
► DANS LE CALVADOS, LE TUBE DE L'ÉTÉ, C'EST INDÉNIABLEMENT LE CL COLOMBELLES (D2)
► DANS L'OMBRE DU FC ROUEN ET DE QRM, LE ROUEN AC EST EN TRAIN DE RENAÎTRE
► À L'US SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS SAINT-JEAN-DE-LA-HAIZE (D2), L'UNION FAIT LA FORCE
► DOUCE RIVALITÉ, FÊTE ENTRE AMIS : CONTRE LE FC DIEPPE, L'ES TOURVILLE VEUT PROFITER
► LE FORMIDABLE COME-BACK DE RODRIGUE TREMORIN AVEC LE FC MOUEN
► AVANT DE RECEVOIR L'US AVRANCHES (N1), LA JS AUDRIEU (D1) SAVOURE SA RÉUSSITE ENTRE AMIS