Foot Normand

Ella Palis, de Verson aux Bleues

Pour son deuxième rassemblement avec les Bleues, Ella Palis va retrouver un Stade d'Ornano qu'elle connaît particulièrement bien. Et pour cause, plus jeune, elle y était abonnée. ©FFF

Les débuts à Verson

"J’étais la seule fille. J’avais mon petit vestiaire pour moi toute seule"

"Dans le lotissement où j’habitais, j’étais très proche de l’un de mes voisins, Arthur. Il aimait bien le foot. Du coup, on jouait tout le temps ensemble, dans la rue, chez lui, chez moi. Et un après-midi, il m’a proposé de l’accompagner faire un essai à Verson. Depuis, je n’ai jamais arrêté. C’est toujours une fierté de dire que j’ai commencé là-bas. C’est à Verson où j’ai appris le foot, où j’ai aimé le foot pour la première fois. J’ai tellement de bons souvenirs. Je me souviens des stages pendant les vacances où on pratiquait plusieurs activités. Pour mon départ, le club m’avait réservé une surprise. Je suis arrivée au stade avec mes parents. Tout le monde m’attendait, mes coéquipiers, mes entraîneurs… Ils m’ont réservé une petite haie d’honneur. A Verson, je jouais avec les garçons (en mixité jusqu’en U15 et son départ pour Guingamp). J’étais la seule fille. J’avais mon petit vestiaire pour moi toute seule, j’étais tranquille (sourire)".

Sa première sélection avec les Bleues

"Toute petite, je racontais à mes parents que je voulais aller en équipe de France"

"L’équipe de France a toujours été un objectif dans un coin de ma tête, déjà quand j’étais à Guingamp. Même toute petite, je racontais à mes parents que je voulais y aller. Je regardais les matches. Certaines fois, j’y pensais toute la journée. J’avais envie d’y être. Pareil pendant la Coupe du Monde (en 2019, en France) où j’ai assisté à quelques matches. Je voulais faire partie de ce groupe. En signant à Bordeaux (l’été dernier), je me suis dit que je bénéficierais peut-être d’un peu plus de visibilité. Mais je ne m’attendais pas forcément à être appelée, surtout à ce moment-là (en février, lors du précédent rassemblement). Ce fut autant une surprise qu’une satisfaction. Je me suis dit que le peu de temps de jeu que j’avais eu avec Bordeaux avait été bénéfique. Ça m’a montré que j’étais sur la bonne voie. Le fait d’honorer ma première sélection a été une grande joie (elle est rentrée à la 84’ lors du succès 2-0 aux dépens de la Suisse, le 23 février). Tu rends fière ta famille. Ça me montre aussi qu’il ne faut pas que je lâche. C’est bien beau d’avoir une sélection mais ce n’est pas une fin en soi. Maintenant, je veux participer à des grandes compétitions".

Ella Palis copie

©FFF

Ella Palis

> Née le 24 mars 1999 (22 ans) à Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne).

Milieu défensif-relayeur. Droitière. 1,64 m.

Parcours : Verson (2006-2014, équipes de jeunes), Guingamp (2014-2020, U19-D1), Bordeaux (2020-…, D1).

Sous contrat avec Bordeaux jusqu’en 2023.

International : 1 sélection.

A d’Ornano en habituée

"Vincent Planté m’avait signé un ballon. Je l’ai toujours"

"D’Ornano, c’est un stade que je connais bien. J’y ai passé beaucoup de temps, dans les tribunes. A l’époque où je jouais à Verson, j’étais abonnée. Avec les copains de mon équipe, on y allait à chaque fois. Quand j’étais vraiment toute petite, j’ai eu l’occasion de rentrer sur le terrain en accompagnant un joueur, j’avais aussi fait le jeu à la mi-temps. C’était l’époque des Titi Deroin, Nicolas Seube, Vincent Planté… Vincent Planté, je l’avais rencontré avec mes parents dans un restaurant. Il m’avait signé un ballon. Je l’ai toujours dans ma chambre. Forcément, c’est dommage de se dire qu’il n’y aura personne (en raison du contexte sanitaire, la rencontre se déroule, bien entendu, à huis clos). Ça laisse un petit goût amer. J’aurais aimé qu’il y ait du public et surtout ma famille. Ça aurait été grandiose. Les circonstances ne le permettent pas. Ça sera pour une prochaine fois".

En quête de temps de jeu avec Bordeaux

"Une grosse concurrence à mon poste avec des joueuses d’expérience"

"A Bordeaux, il y a une grosse concurrence à mon poste avec des joueuses d’expérience comme Charlotte Bilbault (internationale), Inès Jaurena… Du coup, je n’ai pas beaucoup de temps de jeu (352’ seulement en championnat). Mais rien que de prendre part à des entraînements de qualité, avec une bonne intensité, je sens que j’apprends. Mes coéquipières me donnent des conseils. En signant à Bordeaux, je savais que ça risquait d’être un peu compliqué, surtout la première année (Ella Palis est sous contrat jusqu’en 2022). A moi, désormais, d’en faire plus pour gratter des minutes tous les week-ends. Je ne baisse pas les bras. J’ai la chance de pratiquer le sport que j’aime, de vivre de ma passion".

Trois « Normandes » en équipe de France

Non qualifiée pour le Jeux Olympiques de Tokyo cet été et donc privée de compétition internationale jusqu’en 2022*, l’équipe de France féminine, qui enchaînera ensuite avec l’Euro, la Coupe du Monde 2023 et les J0 2024 à Paris, doit se contenter, pour le moment, de matches de préparation. Des rendez-vous amicaux certes, mais de prestige puisque les Bleues, qui ont établi leur camp de base à Deauville début avril, affrontent successivement l’Angleterre et les Etats-Unis, respectivement sixième et première nation au classement FIFA (les Tricolores sont troisièmes). Deux rencontres qui se déroulent à d’Ornano à Caen, ce vendredi soir, contre les « Lionesses », et au Stade Océane au Havre, mardi, face au USA.

Pour ce rassemblement en Normandie, Corinne Diacre est privée de nombreuses joueuses ; un cluster de la Covid-19 ayant été détecté à Lyon. Testées positives, Amandine Henry, Amel Majri et Wendie Renard (pour ne citer qu’elles) n’ont pas pu y prendre part. A l’inverse, la sélectionneuse a convoqué trois « Normandes ». Outre Ella Palis, la gardienne du HAC Constance Picaud (son portrait à retrouver dans le prochain numéro de FOOT NORMAND) et l’attaquante du Bayern Munich, Viviane Asseyi, passée par le FC Rouen et l’US Quevilly, figurent dans la liste.

*Initialement programmé cet été, le championnat d’Europe féminin prévu en Angleterre a été décalé d’un an, soit en 2022, pour faire de la place à son homologue masculin, lui-même reporté la saison dernière à cause de la pandémie de la Covid-19.

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