Foot Normand

En 1999, Thomas Lavallée et Régis Petit avaient déjà conduit le SU Dives-Cabourg en 1/32e

L'équipe du SU Dives-Cabourg qui s'est qualifiée en 1/32e de finale de la Coupe de France en 1999 en battant la GS Pontivy (2-1 ap) avec le capitaine Régis Petit (tenant le fanion). Thomas Lavallée est également accroupi, en bas à gauche. Philippe Clément est au milieu des deux. ©SU Dives-Cabourg

Ce samedi, le SU Dives-Cabourg disputera le deuxième 1/32e de finale de la Coupe de France de son histoire, 25 ans après le premier. A cette occasion, la rédaction de FOOT NORMAND consacre une semaine spéciale au club de la Côte Fleurie. Premier volet de cette série de reportages avec une plongée dans l'épopée de 1999.

Avec les bonheurs des derniers jours, la boîte à souvenirs que le SU Dives-Cabourg n'avait jamais vraiment verrouillée s'est soudain réouverte. Qualifié pour les 1/32e de finale de la Coupe de France pour la deuxième fois de son histoire, le club de la Côte Fleurie, avant de se tourner vers son duel contre les Réunionnais du Saint-Denis FC (ce samedi après-midi), s'est replongé au cœur d'une saison 1998-1999 où il avait croisé le fer avec le LOSC, alors leader de D2, au même stade de la compétition. "On m'en parle toujours aujourd'hui", reconnaît l'un des joueurs de l'époque, Thomas Lavallée. "Je suis divais donc forcément je côtoie des Divais au quotidien. A l'époque, ça a vraiment marqué les habitants et le foot régional parce que des exploits comme celui qu'on a réalisé, il y en avait très peu". Si c'est le match contre Lille qui reste dans toutes les têtes, c'est plus encore l'épopée qui a précédé ce rendez-vous de prestige qui a marqué les principaux protagonistes.

"A partir du 6e tour jusqu'au 1/32e, on n'a eu que des équipes hiérarchiquement supérieures", se souvient Thomas Lavallée. "Donc à chaque fois c'était un exploit". La plus grande performance de ces épatants Divais, alors pensionnaire de DH (l'équivalent de la sixième division) fut assurément ce succès 2-1 après prolongation aux dépens de la GS Pontivy (CFA, quatrième division) au 8e tour. "C'est le point culminant de l'aventure, même si le 1/32e contre Lille nous laisse aussi de bons souvenirs", évoque l'ancien goleador de la maison divaise, Régis Petit. Lors de ce rendez-vous contre les Bretons, les Calvadosiens avaient concédé l'ouverture du score, mais Thomas Lavallée avait égalisé avant que le match ne bascule en prolongation. Voué à se finir aux tirs au but, le duel avait finalement basculé à la 119', sur un tir enroulé victorieux de... Régis Petit !

"Je pense qu'on était autour de 3000 personnes, dans un petit stade, c'est comme si vous jouiez avec 80 000 supporters autour, enfin pour nous à l'époque, c'était ça"

Thomas Lavallée

"Avec tout le contexte autour, un stade plein à craquer, une ambiance assez folle, je pense que nos plus fortes émotions, à tous, elles sont sur ce match", confie le héros de ce 3 janvier 1999. Au Stade Heurtematte, devenu une véritable forteresse, les joueurs de Philippe Clément, déjà en poste à l'époque avec un statut d'entraîneur-joueur, avaient écrit leur histoire et le succès face à Pontivy était tellement marquant qu'il aura fallu attendre 25 ans pour que le club se retrouve à pareille fête. Malgré le poids des années, Thomas Lavallée se rappelle parfaitement de son but. "Je pense qu'on était autour de 3000 personnes, dans un petit stade, c'est comme si vous jouiez avec 80 000 supporters autour, enfin pour nous à l'époque, c'était ça", glisse l'actuel adjoint aux sports à la ville de Dives. "Marquer un but avec un stade plein, l'émotion était vraiment forte et après, c'est dur de redescendre. C'est surtout dur de revivre des choses comme ça, c'est pour ça que je pense que les joueurs actuels doivent prendre conscience que dans une carrière d'amateur, ça n'arrive pas tous les ans".

Quand les Divais envahissent Venoix

Son 1/32e de finale contre Lille, vous l'avez sûrement déjà compris, le SU Dives-Cabourg ne l'a pas gagné et c'est ainsi que ce stade de la compétition est devenu le record du club. En face, avec un certain Vahid Halilhodžić à la baguette, le Losc avait fait parler sa supériorité (2-0). "On restait des amateurs et c'est très compliqué d'aller tutoyer le monde professionnel", analyse Régis Petit. "On l'a vu au travers du match contre Lille, à partir du moment où on rencontre des gens dont c'est le métier, il y a beaucoup plus de rigueur que dans le monde amateur. Il faut des concours de circonstances très exceptionnels pour aller les chatouiller". Malgré l'écart de niveau entre les joueurs de D2 et les Divais alors en sixième division, les Nordistes n'ont pas écrasé les Normands. S'ils ont nettement dominé la rencontre et que les locaux n'ont pas eu pléthore d'occasion, il a fallu attendre la 84' pour voir Fabien Leclercq débloquer le score et la 90' pour qu'un jeune Geoffrey Dernis ne mette fin au suspense. "On leur avait tenu la dragée haute jusqu'à dix minutes de la fin où là, physiquement, on a sombré un petit peu", poursuit Thomas Lavallée. "Sinon, je pense qu'on n'avait pas à rougir sur l'ensemble du match".

"Globalement, on a tous les feux qui se sont alignés au vert, sur une période donnée, ce qui nous a justement permis de relever quelques défis"

Régis Petit

Outre l'aspect purement sportif, l'élément marquant de cet inoubliable Dives - Lille, c'est le fait qu'il ait eu lieu non pas à Heurtematte, mais au Stade de Venoix, à Caen. "Moi, j'ai plus connu les Caennais quand ils jouaient à Venoix donc forcément, c'est une belle image", se remémore Thomas Lavallée, passé par le Stade Malherbe plus tôt dans sa carrière. "Jouer dans ce stade, c'est un très bon souvenir, tout le peuple divais était venu là-bas". "C'était un beau baroud d'honneur que de finir à Venoix", ajoute Régis Petit. "Même si on aurait tous préféré jouer notre dernier match à Dives, le contexte ne le permettait pas d'un point de vue sécurité". La réception des Réunionnais de Saint-Denis ne sera donc peut-être pas le premier 1/32e de finale de Coupe de France du club, mais ce sera donc le premier rendez-vous de cette ampleur dans l'iconique enceinte d'Heurtematte à laquelle on pourrait dédier un article complet.

Plus de deux décennies après leur épopée, il est évident que Régis Petit et Thomas Lavallée restent marqués par ce qu'ils ont vécu. "On a eu la chance de rencontrer et de battre des équipes de niveau supérieur, ce qui est toujours très agréable pour un club régional", expose le premier nommé. "Ça a mis du piment à l'aventure et c'est une période qui était pleine d'euphorie. Globalement, on a tous les feux qui se sont alignés au vert, sur une période donnée, ce qui nous a justement permis de relever quelques défis". Alors qu'ils sont toujours des pionniers, les Divais de 1999 ne seront bientôt plus les seuls à avoir disputé un 1/32e de finale de Coupe de France. Ils pourraient même voir leur record être effacé des tablettes, sans le moindre pincement au cœur toutefois. "Ça peut amener du bonheur aux supporters et à tous les joueurs", conclut Thomas Lavallée sur une éventuelle qualification du SUDC, samedi. "Ce serait une juste récompense pour Philippe (Clément) et son staff parce que c'est une compétition qui lui tient à cœur. On sait combien c'est difficile d'aller à ce niveau-là parce que c'est un exploit d'aller en 1/32e avec la possibilité d'atteindre les 1/16e pour une ville de la taille de Dives. C'est un exploit".

> Coupe de France. 1/32e de finale - SU Dives-Cabourg (N3) / Saint-Denis FC (R1 Réunion), samedi 21 décembre à 15 H 30 au Stade Heurtematte.

Le 3 janvier 1999, le SU Dives-Cabourg, alors pensionnaire de DH, avait signé un authentique exploit en éliminant la GS Pontivy (CFA) du duo d'attaquants Cyrille Watier et Christophe Duboscq. Clin d'œil du destin, ce dernier est actuellement l'entraîneur de la réserve du SUDC. ©SU Dives-Cabourg

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