En matière de Coupe de France, l'USFF en connaît un rayon. Et pour cause, dans son histoire, le club du Pays de Caux a disputé quatre 1/16e de finale (ainsi que trois autres 1/32e) : contre Strasbourg (D1) en 1981 (0-3, 0-4), Nantes (D1) en 1991 (1-1, 3-4 tab), Châteauroux (D2) en 1995 (2-3) et le Paris SG (D1) en 1997 (0-2). "Au PSG, il y avait des joueurs comme Bernard Lama, Paul Le Guen ou bien encore Leonardo", se souvient le président Sylvain Guérin qui avait assisté à cette affiche, délocalisée à Jules-Deschaseaux au Havre. "Tout le monde y était. Il ne restait plus personne en ville". A cette époque, les « Rouge et Noir » étaient pensionnaires du championnat de National (ils y ont joué entre 1993 et 1997 après avoir fréquenté pendant neuf ans le groupe Nord de la D3).
Depuis, Fécamp a vécu une lente descente aux enfers avec notamment un dépôt de bilan au tournant des années 2000. Au point qu'aujourd'hui, la formation entraînée par Fabien Fournier lutte pour sa survie en... R2 ! "Mais on a énormément progressé chez les jeunes", lance Sylvain Guérin. "Dans toutes les catégories, on évolue au niveau Ligue. On a plusieurs garçons qui frappent à la porte de l'équipe première. C'est pour ça qu'il faut être encore sérieux cette saison en assurant notre maintien car je pense qu'ensuite, on pourra viser la montée". Des équipes de jeunes qui seront toutes présentes samedi, au Stade René-Gayant, pour soutenir leurs aînés ; leurs rencontres ayant été décalées exprès.
En attendant que cette relève pointe le bout de son nez, c'est par l'intermédiaire de la Coupe de France que l'USFF renoue avec (une partie de) son prestigieux passé. Pour la première fois depuis 19 ans (!), le club normand s'est qualifié pour le 6e tour. Alors que le tirage au sort s'était montré relativement clément avec eux (ils n'ont affronté jusqu'à présent aucun adversaire hiérarchiquement supérieur) ; "pour aller loin en coupe, il faut forcément un peu de chance, surtout quand vous êtes en R2", les Fécampois ont arraché leur billet pour ce stade de l'épreuve à l'issue notamment d'une séance de tirs au but complètement dingue face l'ES Plateau Foucarmont (R3).
Avec le retour de Thomas Bontemps
"On l'emporte 12-11. La séance a duré 45' ! On ne vit pas ça tous les ans", n'en revient toujours pas le président. Une séance au cours de laquelle le portier Arnaud Cavelier s'est mué en héros. "Au huitième tireur, il nous maintient en vie alors que notre joueur avait manqué sa tentative juste avant", raconte Sylvain Guérin. "Au 11e tireur, il réalise un nouvel arrêt. On croît être qualifiés mais l'arbitre donne le penalty à retirer car il estime qu'Arnaud n'était pas sur sa ligne". Toutefois, ce bonheur ne sera que partie remise pour les « Rouge et Noir » ; Arnaud Cavelie détournant le 13e essai adverse.
Samedi, contre l'AG Caen (septième de N3 avec un match de retard), Fécamp aura encore bien besoin d'un grand gardien dans ses cages (entre autres). "Au premier abord, on pourrait penser que ce tirage n'est pas attrayant car on ne connaît pas du tout cette équipe caennaise. La ferveur aurait été certainement plus importante si on avait accueilli Dieppe ou le FC Rouen, nos voisins. Mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu'on va défier un très bel adversaire, composé d'excellents joueurs".
Pour tenter de mettre au tapis un club qui avait atteint le 7e tour l'an dernier (éliminé par les professionnels d'Orléans, L2), l'USFF bénéficiera d'un atout supplémentaire par rapport à ses précédentes sorties en la personne de Thomas Bontemps. Alors qu'il avait décidé de tenter sa chance à Dieppe en N3 cet été, ce milieu de terrain a décidé de revenir à ses premières amours (il a pris part à son premier match ce week-end). "Même s'il n'a que 22 ans, Thomas est un véritable meneur d'hommes. C'est ce qu'il manque à l'équipe", ne cache pas Sylvain Guérin. Avec le retour de l'un des enfants du pays, c'est tout Fécamp qui se prend à rêver d'un exploit.
> Coupe de France. 6e tour - Fécamp (R2) / AG Caen (N3), samedi 26 octobre à 15 heures au stade René-Gayant.