Neuf points : c'est l'écart qui sépare le leader virois de son dauphin caennais. Incroyable quand on se souvient que les deux camps étaient dos à dos il y a un mois, même si les partenaires d'Axel Flucher comptaient une journée de moins. Mais depuis les protégés d'Olivier Meurillon ont enchaîné deux défaites consécutives, la dernière en date sur la pelouse de l'AS Cherbourg (2-1), tandis que dans le même temps, ceux de Cédric Hoarau ont réalisé un sans-faute. Deux semaines après la confrontation retour qui a vu le club du Bocage s'imposer à l'ultime minute à Venoix (2-1), c'est l'heure des retrouvailles à l'occasion du... match aller ! Une énième facétie d'un calendrier pas toujours évident à décrypter. Au regard de son retard, on a envie d'écrire que tout autre résultat qu'une victoire sonnerait le glas des chances d'accession de l'Avant-Garde.
Ce n'est pas l'avis de Sabri Toufiqui. Selon le milieu offensif, tout est toujours possible. "Est-ce que c'est le match de la dernière chance pour nous ? Pas du tout. La saison est encore longue, il restera derrière beaucoup de rencontres". Pour s'accrocher au mince espoir qui lui reste, le club des présidents Fabrice Dartois et Bruno Belas peut s'appuyer sur son n°10. Arrivé l'été dernier, l'ex-joueur de Rennes, du Havre et de Laval s'est intégré dans le collectif caennais. "J'apporte mon expérience à l'équipe et je suis décisif", souffle le grand frère d'Azzedine (professionnel en D1 néerlandaise, à Emmen), auteur de cinq buts (dont celui de l'aller il y a 15 jours) et de trois passes décisives en championnat. Pour ce « gamin » d'Hérouville, ce duel caennais-virois aura une connotation particulière puisque la saison passée, c'est du côté de Pierre-Compte qu'il évoluait.
Il aurait pu rester à Vire cette saison
"Je garde d'excellents souvenirs de mon passage. Je suis toujours en contact avec plusieurs potes qui jouent là-bas : Nathan (Illand), Erwan (Kawczynski), Stanley (Boucaud) que j'ai côtoyé au centre de formation de Malherbe". D'ailleurs, Sabri Toufiqui aurait pu encore défendre les couleurs viroises lors de cet exercice 2022-2023. "Au départ, c'était convenu que je parte. Je devais trouver un club qui jouait plus haut mais les propositions financières que j'ai reçues n'étaient pas intéressantes. J'avais dit au président (Christophe Lécuyer) que si je ne trouvais rien, je reviendrais. Mais quand je l'ai appelé, il avait déjà bouclé son recrutement". L'Avant-Garde a sauté sur l'occasion. Dans un avenir proche, le principal intéressé ne désespère pas de pouvoir de nouveau goûter à un niveau supérieur. "Peut-être avec Caen", lance celui qui, aujourd'hui, donne un coup de main dans l'entreprise de maçonnerie de sa belle-famille.
Alors qu'il a été formé au SMC avant de signer « pro » à Rennes ; un départ qui avait fait un peu de bruit à l'époque dans le microcosme « Rouge et Bleu », il n'a pas manqué grand-chose à Sabri Toufiqui pour franchir la dernière marche. "A Rennes, je m'entendais super bien avec Christian Gourcuff. Et puis un nouveau coach est arrivé (Sabri Lamouchi), il ne comptait pas sur moi. Il m'a mis dans le loft avec Morgan Amalfitano et Clément Chantôme", rembobine le milieu offensif qui estime qu'il n'a pas toujours été bien conseillé. "Quand j'étais au Havre, je devais prolonger, je m'étais mis d'accord. Mais mes anciens agents m'ont dit que j'allais signer dans un autre club de Ligue 2 (Valenciennes). Au final, ça ne s'est pas fait et je suis resté un an au chômage". Preuve, une nouvelle fois, qu'une carrière ne se joue pas uniquement sur le terrain.
> N3. J2 (match en retard) - AF Vire (1er - 35 points) / AG Caen (2e - 26 points), samedi 18 février à 18 heures au Stade Pierre-Compte.