Il y a huit mois en arrière, Gilles Fouache ne s'attendait pas à fouler la pelouse du Stade Océane avec le maillot frappé du coq sur le dos. Mais un coup de téléphone a fait basculer sa carrière. "Corinne Diacre (la sélectionneure des Bleues) m'a appelé en mai pour me demander d'intégrer son staff. J'ai été séduit par son discours. Elle sait où elle veut aller et comment". Malgré un attachement profond à sa région natale où il a toujours exercé auparavant, l'ex-conseiller du district Maritime n'a pas hésité avant de dire oui. "Ce n'était pas du tout programmé. Mais une si belle proposition, ça ne se refuse pas".
Surtout que sa mission dépasse le cadre de l'entraîneur des gardiennes de l'équipe de France. "J'ai intégré la DTN avec un rôle de formateur pour développer la filière gardien, filles et garçons confondus, au sein de la Fédération". S'il n'avait jamais collaboré avec l'ancienne coach de Clermont, le Normand est loin d'être un inconnu pour la Direction technique nationale. "J'avais déjà travaillé avec différentes sélections de jeunes chez les garçons (des U16 aux U20) sous la direction de Patrick Gonfalone, Lionel Rouxel et Francis Smericki". Avec comme point d'orgue, deux quarts de finale aux Mondiaux U17 en 2011 au Mexique et en 2016 en Inde.
Mais là, le défi est encore plus grand, plus beau, plus impressionnant. "Participer à une Coupe du Monde, un événement majeur de notre sport, qui plus est, en France, c'est exceptionnel", n'en revient toujours pas celui qui fut la doublure de Christophe Revault au HAC au début des années 1990. A domicile, les Bleues tenteront d'imiter leurs homologues masculins sacrés en juillet en Russie. Pour atteindre cet objectif, les joueuses de Corinne Diacre auront besoin d'un ultime rempart de haut niveau. Ça tombe bien, elles possèdent, avec Sarah Bouhaddi (32 ans, 134 sélections), l'une des meilleures spécialistes.
Arrêter la comparaison avec les gardiens masculins
Pour la troisième année consécutive, la Lyonnaise figure en tête du classement publié par l'IFFHS (Fédération internationale de l'histoire du football et des statistiques). Depuis le début de la saison, Gilles Fouache supervise toutes les prestations de la n°1 dans la hiérarchie tricolore mais aussi celles de ses poursuivantes qui briguent une place dans les « 23 » : Solène Durand (Guingamp), Karima Benameur (Paris FC), Laëtitia Philippe (Rodez), Pauline Peyraud-Magnin (Arsenal)...* "On continue de se déplacer sur le terrain mais l'énorme avantage, aujourd'hui, c'est que tous les matches de D1 sont télévisés", lance l'ex-entraîneur d'Honfleur et de Gacé.
Autrefois décrié, le poste de gardienne de but a considérablement progressé ces dernières saisons. Une évolution qui a accompagné la professionnalisation de la discipline. "Chaque club possède, désormais, un référent spécifique dans son staff", se félicite Gilles Fouache. "Le problème, c'est la comparaison avec les hommes. Elle est mauvaise. Si les dimensions des cages restent identiques (2,44 m x 7,32 m), les filles mesurent en moyenne une vingtaine de centimètres de moins. Elles possèdent des qualités athlétiques différentes".
Une progression dont sera témoin le (très nombreux, lire ci-dessous) public du Stade Océane. Pour leur premier match de préparation de l'année 2019, les partenaires de Wendy Renard défient les Etats-Unis. Une rencontre forcément particulière pour Gilles Fouache qui a effectué toutes ses classes au centre de formation du Havre. "C'est un beau clin d'œil". En espérant en vivre un autre en juin prochain en 1/8e de finale du Mondial. Si elles terminent de tête de leur groupe, les filles de Corinne Diacre poursuivront leur aventure en Normandie.
*Dans sa liste de 23 joueuses pour affronter les Etats-Unis, Corinne Diacre a retenu Sarah Bouhaddi, Solène Durand et Pauline Peyraud-Magnin.
Vers un guichets fermés à Océane
Alors qu'elles connaissent désormais l'identité de leurs adversaires au premier tour de « leur » Coupe du Monde :
> Corée du Sud le 7 juin au Parc des Princes à Paris,
> Norvège le 12 juin à l'Allianz Riviera à Nice,
> Nigéria le 17 juin au Roazhon Park à Rennes,
les Bleues lancent l'ultime ligne droite de leur préparation au stade Océane. Et quoi de mieux qu'une affiche de prestige contre les Etats-Unis, n°1 au classement FIFA et tenants du titre (la nation la plus titrée chez les féminines avec trois victoires). Un adversaire que les filles de Corinne Diacre pourraient retrouver dès les quarts du finale du Mondial.
Une affiche qui pourrait bien se dérouler dans un Stade Océane à guichets fermés. Mardi soir, il ne restait plus que 1 000 places disponibles (pour une capacité de 25 000 spectateurs) ! Pour vous procurez les derniers tickets, cliquez sur ce lien.
Nos 3 gardiennes ont pris part à une séance spécifique intense à Clairefontaine ! ?
France?Etats-Unis
? Samedi
⏰ 20h45
? @W9
? Le Havre pic.twitter.com/2laTRWrNIe— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) January 17, 2019