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Guillaume Buon : "J'ai réalisé que je voulais juste jouer et Granville me correspondait bien"

Passé par l'US Avranches, le défenseur Guillaume Buon a choisi de redescendre d'un niveau à l'US Granville pour mieux se relancer. ©Aurélien Renault

Passé par l'US Avranches, le défenseur Guillaume Buon a choisi de redescendre d'un niveau à l'US Granville pour mieux se relancer. ©Aurélien Renault

Guillaume, vous avez signé à Granville le 11 septembre. Comment s’est déroulée votre arrivée dans la Manche ?

"L’entraîneur Sylvain Didot m’a appelé. Il m’a proposé de venir deux-trois jours pour voir comment ça se passait à Granville mais aussi voir ce que je faisais. Tout s’est organisé très rapidement. Je me suis directement plu dans le groupe. L’ambiance était bonne, les séances se passaient bien et le projet m’a convaincu. J’ai joué deux matches, un à Versailles et un autre en Coupe de France. À l’arrivée, j’ai pu jouer très rapidement, c’est tout ce que je voulais".

Vous n’aviez plus l’opportunité de jouer depuis plusieurs semaines…

"Cela faisait quatre mois que je n’avais pas joué, depuis la dernière journée de National en fait (victoire 3-0 contre Créteil-Lusitanos sous le maillot Bastia-Borgo). Jouer me manquait vraiment. Le temps m’a paru long. J’imaginais que j’allais retrouver un club très vite mais en fait non. C’était un peu particulier pour moi. J’étais sans club au début de la saison, oui, et je m’entraînais avec le Stade Brestois, mon ancien club, pour m’entretenir".

Le Stade Brestois a joué un rôle important dans votre parcours, ce parcours, quel est-il ?

"Le temps m'a paru long. J'imaginais que j'allais retrouver un club très vite mais en fait non."

"Je suis resté à Concarneau jusqu’en U17. En fait, j’ai fait ma première saison de U17 Nationaux à Concarneau et ma seconde au Stade Brestois qui m’a recruté. J’avais 16 ans. J’ai enchaîné par les U19 brestois puis j’ai rejoint la réserve pendant deux ans. J’ai alors pu signer pro, le club est monté en Ligue 1 et j’ai pu prolonger deux années. Dans ma génération, il y avait notamment Pierre Magnon. Lui et moi sommes partis en même temps à Avranches en 2019. La saison dernière, j’évoluais à Bastia-Borgo en National, toujours en prêt de Brest".

Comment expliquez-vous que vous vous soyez retrouvé quelques semaines sans club ?

"Cet été, mon contrat est arrivé à son terme. C’est la première fois de ma carrière que je me suis retrouvé libre. C’était forcément particulier, c’est un été qui n’a pas été facile. On est dans l’incertitude et l’imprévu, il faut toujours se tenir prêt à aller faire un essai quelque part. Parfois, on te dit qu’un club se montre intéressé et juste après on t’annonce finalement que ça ne va pas se faire. Pendant l’été, j’ai aussi été faire un stage UNFP à Clairefontaine avec d’autres joueurs pros sans contrat. Il y avait un super groupe, on a fait des matches amicaux contre des clubs pros, c’était très sympa".

Aviez-vous le choix entre l’US Granville et d’autres projets au moment de décider de rejoindre le club maritime ?

"Comme je l’ai dit, c’est Sylvain Didot qui m’a contacté mais au préalable, j’avais eu d’autres pistes en National, National 2 et National 3. Au départ, clairement, je préférais continuer en National mais malheureusement ça n’a pas pu se faire. Pourtant, je sortais d’une saison à 25 matches titulaires. Mon début de saison s’était bien passé en Corse, les choses allaient bien tant sur le plan personnel que collectif. Après, on a un peu coulé malheureusement et dans la foulée, j’ai eu du mal à retrouver quelque chose. Mais je n’ai pas de regrets, ça reste une très belle expérience. Là-bas, je souhaitais réaliser de belles choses après ce qu’il s’était passé à Avranches".

Justement, l’US Avranches, on allait y venir…

"Oui, justement, j’attendais la question (sourire)".

La saison 2019-2020 n’a pas été la plus simple pour vous. Vous débarquez en prêt à Avranches mais à l’arrivée, vous ne participez qu’à deux rencontres de National. Qu’est-ce qui s’est passé ?

"J'ai aussi eu un peu de mal à m'adapter, à réussir la bascule entre le monde professionnel et le niveau National où c'est quand même plus amateur"

"Ça a été compliqué pour plusieurs raisons. Lorsque je suis arrivé, j’ai disputé tous les matches amicaux de préparation. Les choses se passaient plutôt bien et juste après, avec le coach Fred Reculeau, ça a été plus difficile. Sur le plan du football, je crois que ça allait mais à côté, dans ce qu’il me demandait, peut-être que ça ne correspondait pas à son profil. Il est exigeant avec ses défenseurs mais moi j’aime bien relancer court, j’étais avec Jean-Marc Furlan à Brest donc je travaillais ça. Cette saison-là, il y avait aussi Bradley Danger, Steven Séance ou encore Sega Coulibaly à mon poste, une vraie concurrence. J’ai aussi eu un peu de mal à m’adapter, à réussir la bascule entre le monde professionnel et le niveau National où c’est quand même plus amateur. Néanmoins, je pense avoir réussi de bons matches avec la National 3. D’ailleurs, j’ai rejoué un match en National à Béziers (revers 2-0) mais derrière la Covid est arrivée".

Vous avez joué de malchance avec la pandémie, sentiez-vous qu’il y avait la possibilité de changer de dynamique ?

"Je pense qu’il y avait une possibilité pour moi à ce moment-là. Il y avait quelques blessés mais je me sentais aussi plus à l’aise au club. Le coach commençait à me faire davantage confiance. Mais la saison s’est arrêtée et on ne pouvait rien y faire. Pour la petite histoire, j’ai retrouvé deux fois Avranches avec Bastia-Borgo la saison dernière et on a réussi à gagner les deux matches (rires). À Fenouillère, j’étais d’ailleurs titulaire. C’est le foot ! Il y a des hauts et des bas, parfois tu gagnes, parfois tu perds".

Est-ce un pur hasard que vous vous retrouviez à Granville, à quelques kilomètres seulement d’Avranches ?

"Je connais bien la Normandie mais ce n’est qu’une coïncidence. Pour la petite histoire, je disais en plus pour rigoler que je ne voulais pas remettre les pieds dans cette région parce que ça ne m’avait pas porté chance. Mais quand on m’a proposé Granville, j’étais très content. La ville me plaît bien, de manière générale, je m’y sens bien. Je ne suis pas très loin de chez moi et en plus je connais déjà des joueurs. Je connaissais le coach et il y a un très bon ami à moi ici, Sofiane Hamard. Il y a aussi Rémi Fombertasse. Franchement, dès mon arrivée, j’étais convaincu que j’allais me plaire ici. Tout est réuni pour faire une bonne saison". 

Vous avez signé pour un an…

"C’est ça, j’ai signé un contrat fédéral pour la saison. À mon arrivée, on a discuté de la possibilité que je reste plus longtemps mais au final, on n’a pas mis d’option. Je pense qu’on verra au fil de la saison comment les choses se passent". 

C’est un moindre mal pour vous d’avoir pu accrocher le wagon du National 2 ?

"Il faut toujours prendre le positif de chaque situation. Oui, Granville peut être un vrai tremplin pour la suite"

"C’est ça ! Moi au début, sincèrement, le N2 je n’en voulais pas trop. Je cherchais même plus à l’étranger. À un moment donné, j’ai réalisé que je voulais juste jouer et Granville me correspondait bien. Au début, c’est un peu difficile de redescendre du National mais après, quand je regarde les parcours de certains joueurs, c’est rarement linéaire. Il y en a plein qui passent par ce championnat avant de rebondir et vice versa. Tous les ans, on voit des gens de N2 signer en National voire même en Ligue 1 ou en Ligue 2. Dans le football, tout peut aller très vite. Un parcours en Coupe de France, ça peut tout changer aussi".

Justement, vous évoquez la coupe, avez-vous des ambitions particulières à titre personnel ?

"Oui, ici, ils sont adeptes des parcours en Coupe de France et c’est une compétition qui me motive beaucoup. Je peux comparer à ce que j’ai connu étant jeune, quand j’ai joué la Gambardella avec Brest. C’est ça qui m’a permis de signer professionnel et de me montrer. On avait atteint les demi-finales, j’avais pu me montrer. Jouer ce genre de matches devant du monde avec les émotions que ça comporte, c’est ce qu’il y a de mieux. À Avranches, la coupe, je ne l’avais pas jouée. Avec Bastia-Borgo, on s’était fait sortir aux tirs au but dès notre entrée en lice. Donc oui, ça me motive".

Au final, vous voyez Granville comme un vrai tremplin pour la suite de votre carrière ?

"Il faut toujours prendre le positif de chaque situation. Oui, Granville peut être un vrai tremplin pour la suite. Quand j’allais en National, je me disais la même chose en vue d’atteindre le monde pro. Après, c’est le football mais je ne me prends pas la tête, je réussirai peut-être à rebondir en National ou ailleurs. L’objectif reste le même : il s’agit de faire une bonne saison avec cette équipe. Il ne manque d’ailleurs pas grand-chose dans ce collectif pour que ça prenne. En tout cas, je le sens".

> N2. J9 -  US Granville (13e - 8 points) / US Saint-Malo (15e - 5 points), samedi 9 octobre à 18 heures au Stade Louis-Dior.

 

 

Aurélien RENAULT

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