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Hérouville Futsal, plus qu’une équipe, un club en plein développement

Hérouville Futsal avait participé à l'inauguration du Palais des Sports de Caen, lors de la première semaine de septembre.

Hérouville Futsal avait participé à l'inauguration du Palais des Sports de Caen, lors de la première semaine de septembre.

Jusqu’à lundi, le Palais des Sports de Caen est en mode futsal. Leur billet en poche pour la Coupe du Monde pour la première fois de leur histoire (il se tiendra en Ouzbékistan, du 14 septembre au 6 octobre), les Bleus de la spécialité démarrent leur préparation en Normandie à l’occasion d’un tournoi qui réunit également la Belgique et les Pays-Bas. "Si on m’avait dit il y a quelques années que l’équipe de France viendrait chez nous, je ne l’aurais pas cru", lance, avec un grand sourire, Samir Alla. "Ce n’est pas parce qu’on est chauvin mais elle va évoluer dans la meilleure enceinte du pays. C’est digne de la NBA". Avec ses coéquipiers, l’emblématique capitaine d’Hérouville (39 ans) n’est pas totalement étranger à la présence des hommes du sélectionneur Raphaël Reynaud. Dans le cadre de la promotion de la pratique, la Fédération a souhaité que les partenaires d’Abdessamad Mohammed disputent leurs matches à domicile dans un territoire où un club de D1 est implanté. "En plus, le timing est parfait, juste après leur qualification", se délecte l’international aux 68 capes sous le maillot tricolore en l’espace de 12 ans (2009-2021) ! "Plus de la moitié des joueurs qui composent l’équipe actuellement était déjà là à mon époque (Souheil Mouhouddine, Sid Belhaj, Abdessamad Mohammed pour ne citer qu’eux)".

Club support pour l’organisation de cette triangulaire, Hérouville Futsal maîtrise particulièrement bien ce Palais des Sports. Et pour cause, l’ambassadeur de la discipline dans notre région a participé à son inauguration, début septembre, sur invitation de son directeur, Hervé Huet. "Dire qu’on est parti d’un city stade", rappelle le président Ayoub Benazzouz dont le leitmotiv a toujours été que son association "sorte du périphérique" pour reprendre une expression qui lui est chère. Sous son impulsion notamment, elle a connu une incroyable montée en puissance depuis quatre ans. Au point de compter aujourd’hui 140 licenciés ! "Au départ, on n’était que 34 en incluant les dirigeants"

"Montrer à nos licenciés qu'il y a des débouchés au-delà du futsal"

Ayoub Benazzouz, président

Longtemps résumé à son équipe fanion, Hérouville - qui s’apprête à souffler sa dixième bougie(1) - est désormais un club à part entière avec une école de futsal, des « gamins » dans toutes les catégories ainsi que des féminines. "On a revu notre feuille de route", commente Ayoub Benazzouz. "Si notre volonté est de se maintenir en D1(2), on s’est structuré autour d’un véritable projet". L’un des axes forts de celui-ci permet à des jeunes de bénéficier d’activités culturelles. "On les emmène à la bibliothèque, ils découvrent des instruments de musique, ils partent à la rencontre d’animaux comme des poneys…", énumère Samir Alla. "Ce n’est pas parce qu’ils sont issus d’un quartier qu’ils ne peuvent pas y avoir accès", ajoute le président pour qui son association constitue une solution d’insertion pour ce public. "Des professionnels qui travaillent en lien avec le sport vont nous présenter leur métier. Ça va montrer à nos licenciés qu’il y a des débouchés au-delà du futsal". Via un partenariat avec l’Apels (Agence pour l’éducation par le sport), une poignée de jeunes se sont déjà orientés vers des secteurs professionnels comme la banque. "On en est fier".

La création d’une section futsal dans les cartons

Pour se développer encore, Hérouville est soumis à deux écueils qui ne dépendent pas forcément de lui. Le premier, et non des moindres, est qu’il n’existe aucun championnat spécifique en Normandie pour les jeunes et les féminines ! "On est en retard par rapport à d’autres régions mais ça va venir avec le temps", espère Samir Alla, référence au Challenge interligues en U15 et en U18 ou alors au Challenge national (équivalent de la Coupe de France pour les femmes) sans oublier l’UNSS. "En France, le futsal est devenu le sport n°1 chez les scolaires". C’est pourquoi il n’est pas étonnant que les dirigeants hérouvillais, en lien avec le rectorat, ambitionnent de créer une section futsal au lycée Salvador-Allende. "Il y a eu une première tentative de sport-études avec l’Institut Lemonnier mais sans prolongement. Là, on entretient une proximité (géographique) avec le lycée. On veut écrire une histoire".

"Le gymnase Laporte ? On s'y entraînera quatre fois par semaine et on y jouera nos matches de D1"

Samir Alla, capitaine

Second obstacle mais de taille, le déficit de créneaux horaires pour les entraînements. Aujourd’hui, à l’exception des seniors, toutes les catégories se retrouvent le dimanche, entre 10 heures et 19 heures, au gymnase Allende. Si elle comprend incontestablement des inconvénients, cette formule comporte aussi un avantage, principalement pour les plus jeunes. "Ça leur permet de faire du foot le samedi et du futsal le dimanche. C’est complémentaire au niveau de leur emploi du temps", relève Samir Alla qui, parmi ses nombreuses casquettes au sein du club, endosse également, fort de son BMF de la spécialité, celle d’éducateur. Son petit frère, Abdellilah (deux sélections avec les Bleus) passe actuellement le même diplôme à Clairefontaine.

Toutefois, ce problème d’infrastructures devrait trouver une issue favorable dans les prochaines semaines. Début mars, Hérouville posera une partie de ses valises dans un tout nouveau gymnase, Laporte de son nom. A l’occasion de l’inauguration de ce complexe, une exposition conçue par les jeunes licenciés retracera l’histoire du club. "On s’y entraînera quatre fois par semaine et on y jouera nos matches en D1. A terme, pourquoi pas intégrer une ou deux catégories supplémentaires", explique le capitaine Samir Alla. Une véritable révolution pour l’association du président Ayoub Benazzouz contraint de délocaliser ses affiches à domicile dans « l’ancien » Palais des Sports depuis maintenant deux ans et demi, faute de salle répondant au cahier des charges de la FFF dans leur ville. "On tient vraiment à remercier la mairie de Caen, Aristide Olivier (adjoint chargé des sports), Rodolphe Thomas (le maire d’Hérouville), Sylvain Letouzé (conseiller régional) qui nous ont obtenu cette solution". Mais que ce soit au Palais des Sports ou à la salle Laporte, l’âme d’Hérouville Futsal restera à jamais au gymnase Allende, "là où Samir, Nabil (Alla) et tous les autres ont réalisé leurs exploits".

(1)Jusqu’en 2014, le futsal était une section du club du SC Hérouville, évoluant sur gazon à 11.

(2)Actuellement 10e/12 après 14 journées, Hérouville Futsal se trouve en dehors de la zone rouge (un point d’avance) puisque ce sont les deux derniers qui sont relégués à l’étage inférieur.

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