Mathieu Bouteloup, l'explosif gardien héros d'Angers
Les deux parades de Mathieu Bouteloup lors de la séance de tirs au but fatidique contre le SCO Angers au tour précédent (1/16e. 2-2, 4-2 tab, le 30 janvier) ont nettement contribué à écrire l'histoire enchantée de l'USAMSM dans cette Gambardella. Le plus symbolique, peut-être, c'est qu'il s'agit d'un gamin du cru. "Mathieu, c’est un local", confirme Jean-Noël Le Buzullier, son co-entraîneur en U18. "C’est quelqu’un qui habite à Avranches, tout près, au Val-Saint-Père. Il a toujours été licencié à l’US Avranches, c’est vraiment un enfant du club. Il y a fait toutes les catégories. C’est sympa que ce soit un local". Deuxième gardien chez les U19, appelé à prendre la relève de Nathan Bisson, le jeune portier a d'ailleurs disputé son premier match à ce niveau samedi dernier sur la pelouse du Stade Rennais (J18. défaite 3-1, le 12 février). Héros d'Angers, le gardien n'a pourtant pas spécialement une réputation d'expert des tirs au but. Il dispose juste d'une botte secrète,... qui le restera. "Il a son petit rituel, le coach des U17 Stéphane Royer lui a donné une petite recette", sourit son entraîneur.
À 17 ans, Mathieu Bouteloup est un portier décrit comme "explosif", capable de "bien sentir le jeu" par Jean-Noël Le Buzullier. "Il va vite au sol, sa relance au pied est intéressante mais doit être perfectionnée", poursuit le co-entraîneur des U18 Manchois. "J’attends aussi de lui qu’il prenne du volume au niveau commandement". Elève de Terminale au sein de la section sportive du lycée Littré, gardien scolaire au Challenge Jean-Leroy, le jeune Avranchinais a un profil prometteur mais il barbote pour l'heure dans un bassin très concurrentiel. "C'est difficile d'imaginer ce que sera sa carrière", déclare son coach. "Il y a des standards athlétiques, en dessous d’une certaine taille, c’est rédhibitoire pour le haut niveau mais il n’a pas fini sa croissance. Je suis convaincu qu’il peut jouer à un bon niveau amateur s’il travaille et qu’il est passionné. Aller plus haut, en équipe première à Avranches, c’est peut-être un peu tendu. Il devrait cependant pouvoir jouer en N3 chez nous". En attendant, le portier capable d'évoluer en quasi-libéro via son sens de l'anticipation est attendu au tournant à Strasbourg. "On lui avait dit et on lui redira samedi qu’on ne peut pas se qualifier à ce niveau-là si le gardien n’est pas décisif à un moment donné".
Thibault Simon, le gaucher à la tête bien faite
Contrairement à son gardien, le défenseur Thibault Simon n'est pas originaire d'Avranches mais il demeure tout de même Manchois de naissance. "C’est un Saint-Lois, il est arrivé au club par l’intermédiaire de la section sportive du collège de Brécey", explique Jean-Noël Le Buzullier. "Si je ne me trompe pas, il a dû arriver en U15". À 17 ans, le vice-capitaine de l'équipe est un rouage important du collectif, non seulement par ses prestations mais aussi grâce à son influence positive sur ses partenaires. "C'est un leader, il a du charisme et en plus, il s'affirme de plus en plus", se réjouit son entraîneur. S'il n'est pas le plus athlétique parmi les jeunes Avranchinais, ce pur gaucher a d'autres atouts à faire valoir, à commencer, justement, par sa patte gauche. "C’est intéressant pour nous d’avoir un gaucher et un droitier pour la relance. Il était latéral gauche encore récemment. Au-delà de ça, il est très intelligent dans le jeu. Il est très bon dans le placement, défend bien et possède un bon pied gauche". Une belle panoplie en somme.
Au-delà de toutes ces caractéristiques liées au football, Thibault Simon est loué depuis de nombreuses années tant pour sa maturité que pour ses aptitudes sur les bancs de l'école. "C’est un gros profil scolaire qui fera probablement de brillantes études", prédit Jean-Noël Le Buzullier. "On espère que ça s’accompagnera d’un beau parcours sportif". C'est justement l'une des grandes questions qui entoure le jeune homme de 17 ans : comment mènera-t-il tout de front lorsqu'il quittera la Terminale et le lycée Littré. "Quelle que soit l'orientation qu'il choisira, j’espère que ça pourra s’articuler avec nos entraînements. On n’a pas d'études post-bac à Avranches, le côté géographique constitue nos limites". Ce qui est certain, c'est que les éducateurs de l'USAMSM comptent sur leur jeune défenseur pour les prochaines échéances du championnat de U19 Nationaux, un niveau auquel le Saint-Lois a déjà goûté à deux reprises, semant au passage de belles promesses. "Pour l’avenir, notre meilleur recrutement, c’est encore de garder nos joueurs piliers", estime Jean-Noël Le Buzullier. Le vice-capitaine avranchinais sera en tout cas prépondérant, en première ligne, pour appréhender les attaquants strasbourgeois, ce samedi.
El Habib Boinali, le buteur attachant et ambitieux
L'attaquant qui portera l'estocade samedi en terres alsaciennes, c'est peut-être lui. Charismatique, frère jumeau du capitaine Elhad, El Habib Boinali est peut-être le plus compétiteur de tous si l'on en croit les propos de ses éducateurs. "Avec son frère, ils sont passionnés par le foot et très compétiteurs", détaille son co-entraîneur Jean-Noël Le Buzullier. "Quand on fait des choses à l’entraînement, il faut qu’il y ait un enjeu, une compétition. C'est ça qui les motive". Dans ce registre, le jeune artilleur de 17 ans va être servi ce week-end. Contrairement aux deux autres profils que l'on a choisi de mettre en avant, El Habib Boinali n'est pas Manchois mais Ornais. "El Habib et Elhad sont arrivés il y a trois ans, en U17 Nationaux", relate le coach. "C’est Stéphane Royer (l'entraîneur des U17) qui est allé les chercher par l’intermédiaire de la section sportive du collège de Gacé. On a régulièrement des Gacéens car on travaille bien avec ce collège". Natifs d'Alençon, les deux frères Boinali sont très estimés au sein de l'USAMSM. "Ce sont des gamins adorables, des crèmes, toujours le sourire, toujours la patate. Ils sont attachants l’un et l’autre, on a vraiment envie de les aider quand on les découvre, à tous points de vue".
Côté terrain, là encore, El Habib Boinali fait montre de vraies qualités même s'il a connu un bref retard à l'allumage - contrairement son frère - lorsqu'il a débarqué en U19 Nationaux, groupe dont il fait désormais pleinement partie. "El Habib a dû ronger un peu son frein. Il lui manquait un peu de technicité, cette capacité de bien garder le ballon en point d’ancrage, deux-trois petites choses. Il était souvent hors-jeu, il avait quelques lacunes", détaille Jean-Noël Le Buzullier. "Il a beaucoup appris depuis. Il commence à arriver à un très bon niveau". Au point de former aujourd'hui la doublette d'attaque des U19 aux côtés de Salim Masloh. S'il évoluera seul en pointe à Strasbourg samedi, vous pouvez compter sur l'attaquant de 17 ans pour faire le travail. "Il est extrêmement courageux, tactiquement il est toujours bien placé dans le pressing. Il emmène son équipe avec lui quand on essaie de jouer haut", explique son coach. Et le plus important bien sûr : c'est un buteur. "Il commence vraiment à comprendre la notion de finition et que l’important n’est pas de mettre des jolis buts mais d’en marquer plein". El Habib Boinali ou la preuve que l'on peut tout à la fois être une crème la semaine et torturer de jeunes défenseurs le week-end.
> Coupe Gambardella. 1/8e de finale - Strasbourg (Nat) / US Avranches MSM (Nat), samedi 19 février à 14 H 30 au Parc des Sports d'Ernolsheim-Bruche.
Quel avenir peut-on imaginer à ces U18 avranchinais ?
Il serait extrêmement réducteur de résumer l'historique performance manchoise dans cette Coupe Gambardella aux seules performances de Mathieu Bouteloup, Thibault Simon et El Habib Boinali. C'est en effet tout le groupe du duo Le Buzullier - Lucas qui a su se souder dans la compétition pour créer une véritable dynamique. Et c'est à l'arrivée la qualité de la formation « à l'Avranchinaise » qui est mise en évidence. Qu'à cela ne tienne, difficile d'affirmer que ces jeunes passeront un jour par la case senior au sein du club de la Baie du Mont-Saint-Michel ou ailleurs.
L'écart de niveau entre des U18 et des joueurs de National est en effet abyssal. Aussi, ce n'est pas le but poursuivi par les éducateurs du club. "L’idée, ça reste de former pour la réserve (N3) et plus si affinités", expose Jean-Noël Le Buzullier. Qu'à cela ne tienne, l'ancien joueur de Saint-Brieuc reste persuadé qu'il y a bel et bien des cracks au sein de son effectif. "Je suis convaincu que certains de mes joueurs pourront jouer en équipe première, s’ils bossent bien, sont bien conseillés et qu'on leur donne leur chance. Je suis convaincu qu’il y a de futurs Bastien Launay ou Mathis Lemeray parmi nos U18 et U19. Après, c’est un parcours…"
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Aurélien RENAULT