Après quelques mois de collaboration et un début d'exercice 2020-2021 rapidement tronqué par la Covid-19, les chemins d'Eric Ratsimbazafy et de l'AL Déville-Maromme se sont séparés dernièrement. Arrivé en 2019 après la relégation de l'ALDM du N3 vers le R1, l'ancien technicien de Romilly Pont-Saint-Pierre a en effet dû quitter la région en raison d'un nouveau projet professionnel. Pour le remplacer, le club de la banlieue nord de Rouen a choisi Khalid Fatmaoui, lequel dispose d'un vrai vécu d'éducateur dans l'agglomération pour avoir exercé 14 ans durant au FC Rouen. "Je n'avais aucun contact à Déville-Maromme", confie l'ex-joueur de Cléon. "Un ami m'a dit que le club cherchait un entraîneur et j'ai donc postulé assez tôt. Leur délibération a pris un peu de temps car ils ont vu beaucoup de coaches mais ils ont fini par revenir vers moi. J'ai été traité comme tout le monde".
En s'engageant à Déville-Maromme, le technicien quitte donc les « Diables Rouges », non sans émotions. "Ça fait un peu mal de partir", reconnaît-il. "J'ai eu toutes les générations ici. Le fait d'avoir trouvé un bon projet me permet toutefois de quitter le club plus sereinement. Après les U17, je voulais vraiment partir sur des seniors et la porte n'était pas ouverte pour moi au FCR".
Alors, qu'est-ce qui a convaincu le président Sylvain Deloignon et les autres dirigeants de jeter leur dévolu sur Khalid Fatmaoui ? "Ils attendent beaucoup de choses", tente de répondre ce dernier. "Depuis leur relégation en 2019, ils ont passé deux saisons assez difficiles. Le souhait du club est donc de repartir sur quelque chose de neuf avec un effectif qui change. Ils savaient que le départ d'Eric s'accompagnerait de celui de plusieurs joueurs qui étaient arrivés en fin de cycle". C'est donc un groupe régénéré de près de 40% que va prendre en charge le désormais ex-Rouennais, lui qui a par ailleurs été nommé référent senior en plus de prendre la tête du groupe R1 (Déville-Maromme possède une équipe en R3 et en D1). "On va reconstruire, l'objectif est tout simple pour la saison prochaine, il s'agira d'abord de se maintenir", poursuit le nouveau coach dévillo-marommais.
L'impossibilité de poursuivre au FCR sans Fabrice Tardy
Intronisé officiellement coach de l'équipe fanion le 1er juin, Khalid Fatmaoui, réputé très travailleur, n'a pas attendu cette date pour prendre contact avec son groupe et se lancer dans ses premières manœuvres. "J'ai pris tout le monde à l'entraînement, des joueurs de la A, de la B et de la C accompagnés de joueurs à l'essai pendant près de trois semaines avant de commencer à les diviser en différents groupes", raconte-t-il. Tout le monde à l'ALDM s'est donc retrouvé au même niveau, ou presque, sur la ligne de départ. "L'un de mes objectifs de toute manière, c'est de recréer une cohésion seniors-club. On m'a expliqué que la montée en N3 a rendu l'équipe première un peu plus « professionnelle » et qu'elle s'est éloignée du reste du club. Le bureau veut que je refasse vivre le lien, pour moi, c'est un objectif davantage social".
Une chose est certaine : Khalid Fatmaoui compte mettre toute l'expérience emmagasinée au FC Rouen au service de Déville-Maromme. "J'ai grandi avec la formation rouennaise, j'ai progressé avec les joueurs. Le fait de jouer en même temps m'a beaucoup apporté aussi. Je pense être arrivé à maturité. Le changement de projet au FCR allait un peu moins dans mon sens et le fait d'avoir vraiment envie de coacher en seniors fait que la passerelle s'est fait facilement".
Auteur de très bons résultats avec les U17 nationaux rouennais, notamment grâce à une belle 5e place conquise en 2019-2020, Khalid Fatmaoui fait partie de ces entraîneurs qu'on a envie de voir côtoyer un groupe senior. Aussi, avec le départ pour Angoulême du coach de la N2 David Giguel, lui-même ex-entraîneur de Déville-Maromme, une page se tourne au FCR, presqu'à la croisée des chemins. "Je tiens à préciser que ce qui m'a poussé vers la sortie à Rouen, c'est aussi le départ du président Fabrice Tardy, auquel j'étais très attaché", clame Khalid Fatmaoui. "Ça a toujours été lui quand j'étais au FCR, il s'était appuyé sur moi il y a neuf saisons. Ça a bien fonctionné, il était très présent, et le fait qu'il me dise que c'étaient ses derniers mois, non pas que les nouveaux présidents ne fassent pas le taf, ça m'a touché et ça m'a conforté dans mon choix de trouver un projet pour l'avenir". Et que les suiveurs de l'ALDM en prennent note : leur nouvel entraîneur veut clairement s'installer sur du long terme.
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Aurélien RENAULT