La Normandie vit aussi son rêve olympique

Les nageurs canadiens à Caen, les lutteurs américains au CSN à Houlgate, une délégation chinoise à Deauville (basket 3x3, boxe, tennis de table)... Cette liste est loin d'être exhaustive. D'ici au 26 juillet, date de la cérémonie d'ouverture, la Normandie va vivre au rythme des Jeux Olympiques et Paralympiques. 22 équipes internationales de 13 nationalités différentes dont quatre françaises (basket masculin, judo paralympique, taekwondo olympique et paralympique) s'apprêtent à venir se préparer sur une quinzaine de sites répartis dans le Calvados, l'Eure, l'Orne et la Seine-Maritime. D'autres pourraient encore les rejoindre d'ici au jour J. "Des discussions sont, par ailleurs, en cours avec une dizaine d'autres délégations toujours à la recherche de leur lieu d'entraînement", fait savoir la Région.

Les judokas cubains, qui poseront leurs valises au dojo de Forges-les-Eaux début mai, ouvriront le bal. Derrière, des centaines d'athlètes en provenance des quatre coins du globe suivront. Si la proximité avec l'Ile-de-France constitue incontestablement un atout non-négligeable pour convaincre des sportifs de préparer le plus grand événement d'une carrière sur son territoire, la Région a entamé dès 2017, année où Paris s'est vu attribuer les JO, un important travail de promotion de ses installations. Une opération conjointe avec l'ensemble des collectivités : départements, métropoles, EPCI. "Nous sommes les premiers à avoir lancé cette démarche pour devenir base arrière", rappelait le président Hervé Morin lors de la conférence de presse qu'il a tenue fin mars.

La délégation des athlètes réfugiés à Bayeux

Pour séduire un maximum de délégations, la Région n'a pas hésité à sortir les grands moyens. 70 M€ ont été investis ces sept dernières années pour rénover et créer plus de 160 équipements. 83 ont été retenus et présentés sur une plateforme spécifique. Parmi ceux-là, 69 ont obtenu du Comité d'organisation la labellisation « Centres de préparation aux Jeux ». En parallèle, un mouvement politique s'est progressivement formé, chargé de traiter avec les fédérations, les ambassades, les comités olympiques et paralympiques... Si les élus normands consacrent autant d'efforts autour de cet événement, c'est parce qu'ils espèrent également des retombées. "C'est une belle façon de faire rayonner notre territoire mais aussi de créer de l'activité économique. Ce sont des dizaines de millions d'euros qui pourraient être générés", estime le président Hervé Morin.

Parmi toutes les délégations qui ont choisi la Normandie comme terre d'accueil avant les JO, certaines suscitent un peu plus la curiosité que d'autres. A commencer par celle des réfugiés qui s'établira à Bayeux et à Caen à la mi-juillet (aviron, athlétisme, cyclisme...). Sous la bannière olympique depuis 2016, elle réunit des athlètes qui, en raison de la situation de leur pays, ne peuvent ou ne veulent pas appartenir à leur sélection nationale. Une présence forcément lourde de signification alors qu'on commémorera le 80^e anniversaire du D-Day au mois de juin. Dans un tout autre contexte, la ville de Rouen aura le privilège de recevoir l'équipe de France masculine de basket-ball. Pendant cinq jours, du 28 juin au 3 juillet, les coéquipiers de Victor Wembanyama, révélation de la saison NBA, débuteront leur préparation au Kindarena avant de disputer un match contre la Turquie. Quand on vous disait qu'un parfum olympique flottait au-dessus de la Normandie.