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Le FC Troarn a offert une belle "leçon de vie"

Au moment de quitter la pelouse du Stade Michel-d'Ornano, les Troarnais ont eu le droit, de la part de leurs adversaires et des jeunes du club, à une haie d'honneur bien méritée.

Au moment de quitter la pelouse du Stade Michel-d'Ornano, les Troarnais ont eu le droit, de la part de leurs adversaires et des jeunes du club, à une haie d'honneur bien méritée.

Apéro, dégustation d'un plat de pâtes, le tout en musique

Trois ans quasiment jour pour jour après avoir poussé Saint-Lô, pensionnaire de N3, en prolongation, le FCT avait de nouveau gagné le droit de recevoir les honneurs de la Coupe de France. "Honnêtement, je ne pensais pas revivre des émotions comme celles-ci", reconnaît l'entraîneur-gardien Jessy Chambey, déjà dans les cages à l'époque. Auteurs de deux performances dans les tours précédents en éliminant successivement Mondeville (R1) puis Bretteville-sur-Odon (R2), les Troarnais ne devaient qu'à eux-mêmes de regoûter au parfum de cette compétition toujours si particulière pour les amateurs. Pour ne rien gâcher à leur plaisir, les hommes du président Florent Cordray avaient décroché le jackpot en tirant l'US Avranches, ni plus ni moins que le leader de N1 !

"Vous en connaissez des mecs qui se donnent rendez-vous au PMU..."

"C'est un peu David contre Goliath", résume le coach des « Verts » lors de sa causerie. "Il suffit de regarder sur les réseaux. On pronostique des six, sept, huit zéro. On ne nous donne même pas une chance, pas même un but. Face à Mondeville, j'avais dit que c'était du 50-50. Je ne vais pas répéter la même chose aujourd'hui. Ça serait vous mentir. Oui, sur le papier, c'est déséquilibré. Contre Avranches, peut-être qu'on n'a que 3% de chance de passer mais ça peut nous permettre de faire quelque chose. Ces 3%, je les prends volontiers. A Troarn, on est un club spécial".

Car pour les partenaires de Nathan Donatien, peu importe le pedigree de l'adversaire, la préparation reste identique. Et ça commence par un petit apéro dans le café de la commune à quatre heures du coup d'envoi. Puis, c'est le moment de déguster un plat de pâtes concocté par un bénévole du club. Le tout en musique. Malgré une moyenne d'âge de 24 ans, la bande-son est assez éclectique en témoigne le passage du tube italien des années 1980 Sarà perché ti amo qui enflamme la salle des fêtes où le repas est savouré. "Vous en connaissez des mecs qui pour un 5e tour se donnent rendez-vous au PMU, mangent, chantent, dansent, rigolent ensemble", lance Jessy Chambey à son groupe. "Pas moi. Il n'y a personne".

Un film avec des dizaines de messages d'encouragement

Car ce qui fait la force du FCT, au-delà de ses qualités footballistiques (et ceux qui ont assisté à la confrontation contre l'USAMSM peuvent attester qu'il en a, et de nombreuses), c'est son état d'esprit. "Aujourd'hui, on n'est pas des coéquipiers, on est des frères. Quand on rentre sur le terrain, on forme une famille. On ne fait qu'un", appuie le technicien troarnais durant sa causerie. "Peut-être qu'on va se prendre une leçon tactique, technique, physique mais là où je vous attends, c'est sur la leçon de vie. Est-ce que vous êtes prêts à vous sacrifier pour votre copain ?". Après les 90' livrées face au leader du National, Jessy Chambey peut être rassuré. En même temps, pas certain qu'il était spécialement inquiet dans ce domaine.

"On doit avoir des frissons, des yeux de gamins. On joue une National, le deuxième plus gros club de la région"

"Quand je vois les joueurs présents en face de moi, j'irais à la guerre avec vous. On me prend pour un fou mais je vous promets qu'on peut faire quelque chose. Si vous avez conscience de ça, il peut se passer un truc énorme. j'en suis persuadé". Avant de poursuivre : "Il n'y a que nous pour croire qu'on peut réaliser un gros match. A nous de le prouver quand on va rentrer sur le terrain, quand on voir le monde dans le stade, nos parents, nos amis, nos proches... On doit avoir des frissons, des yeux de gamin. On joue une National, Avranches, le deuxième plus gros club de la région (en Basse-Normandie), des pros qui s'entraînent tous les jours. ".

Un coach des « Verts » qui avait concocté une petite surprise à son groupe en projetant un film réunissant des dizaines de messages d'encouragement. Séquence émotion en perspective. Compagnes, enfants, membres de la famille, jeunes de l'école de foot... Ils ont tous tenu à adresser un mot à « leurs joueurs ». Avec en bonus, un clin d'œil à l'émission Koh-Lanta que le Caennais Denis Brogniart n'aurait pas renié. Et dans cette version troarnaise, le conseil a tranché, c'est Avranches qui est éliminé. Si la fiction n'a pas rattrapé la réalité, le FCT est pourtant bien ressorti gagnant de cette épopée en Coupe de France.

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