Le lycée Littré d'Avranches s'attaque à la finale du Challenge Jean-Leroy à Clairefontaine

Dans le football, c'est à chacun son Graal. Pour la section sportive du lycée Emile-Littré d'Avranches, ce dernier prend la forme du Challenge Jean-Leroy, une compétition pilotée par la Fédération française qui attaque cette semaine sa phase finale dans un lieu iconique : Clairefontaine. Six sections sportives de l'Hexagone vont ainsi s'y affronter l'espace d'un jour et demi dans une formule "en échiquier" qui en laissera cinq sur le carreau. Evidemment, la formation manchoise espère être celle qui fera échec et mat. "L'objectif était déjà d'arriver à Clairefontaine mais ce n'est jamais facile", glisse le coach et responsable de la section Jean-Noël Le Buzullier, toujours ambitieux. "Nous aurons deux matches à jouer ce mercredi et un jeudi". C'est toute la spécificité de ce challenge qui détonne avec d'autres formats de compétition plus lisibles. Mathieu Bouteloup et ses partenaires n'affronteront en effet que trois des cinq autres finalistes sur des matchs de 60 minutes où de multiples changements seront autorisés. Leur premier adversaire, ils ne le connaîtront d'ailleurs qu'à leur arrivée dans les Yvelines, après tirage au sort.

Pour tenter de remporter un challenge déjà glané par Littré en 2017, à une époque où le défenseur Bastien Launay était encore sur les bancs de l'école, Jean-Noël Le Buzullier a convoqué 18 joueurs qui devraient se partager les 180 minutes de temps de jeu. Parmi eux, l'ancien Virois Elouan Labadie Vincent qui brille avec les U17 de l'US Avranches. "Cette compétition est une très bonne découverte, c'est la meilleure qu'on puisse avoir avec la section", explique l'élève de première. "Je dirais même que c'est un honneur de la jouer, on est très fiers. La section est bien réputée dans ce challenge, on n'a donc pas le droit de décevoir notre lycée".

Pour sortir vainqueur, il faudra déjouer de nombreux pièges. En face, Valence, Toulouse, Aulnoye-Aymeries, Dunkerque et Le Mans auront de gros arguments à faire valoir mais Avranches aussi. "On a une grosse force, un groupe qui vit bien, on travaille vraiment tous ensemble à la section", abonde le milieu défensif Mathis Lemasson, capitaine des U17 nationaux de l'USAMSM. Surtout, Jean-Noël Le Buzullier va pouvoir s'appuyer sur un vivier de joueurs qui connaît une année plutôt faste. Même si les éléments issus des U19 nationaux ne sont pas au meilleur de leur forme en ce début de printemps, beaucoup de joueurs viennent de vivre un 1/8^e de finale de Coupe Gambardella à Strasbourg (défaite 2-1, le 19 février). Les U17 Nationaux, eux, viennent de s'offrir à René-Fenouillère le Paris Saint-Germain (J21. 2-1, le 26 mars), leader du groupe. "Je n'ai pas de restriction d'âge, je peux piocher parmi mes secondes, premières et terminales", explique le coach.

Après s'être offerts le PSG, certains vont découvrir Clairefontaine

On le sent clairement dans le discours des uns et des autres : le lycée Emile-Littré se rend à Clairefontaine avec une vraie soif de vaincre. Et si ses jeunes joueurs mettent autant d'énergie sur le terrain qu'ils en ont mis contre le PSG samedi, alors l'établissement avranchinais aura de fortes raisons d'y croire. "On ne peut pas être plus en confiance qu'après cette victoire contre Paris, c'était une belle préparation pour Jean-Leroy", reconnaît Elouan Labadie Vincent. "Ils ont fait en sorte qu'on puisse jouer le samedi afin d'avoir un jour de récupération en plus. J'espère que les jambes vont tenir pour mercredi et jeudi". "Tout le monde a terminé avec des crampes après Paris", complète Mathis Lemasson. "Là, chacun récupère comme il veut. Moi, je sais que j'ai bien dormi après le match et là, je fais en sorte de boire beaucoup d'eau et de faire quelques étirements".

Au-delà de la compétition qui demeure marquante à jamais (demandez donc aux vainqueurs de 2017 quel souvenir ils en gardent), la jeunesse de Littré va devoir dompter un terrain de jeu qui peut forcément impressionner au premier abord. "Je suis très excité par cette finale et pressé d'être à Clairefontaine car je n'y suis jamais allé", évoque Mathis Lemasson. "Je pense que la découverte des lieux va être incroyable". Sur ce plan, Elouan Labadie Vincent a un temps d'avance. "Clairefontaine, j'y suis déjà allé avec l'AF Virois mais j'ai évidemment hâte d'y retourner, je pense que ce sera tout de même impressionnant".

Pour arriver jusqu'à leur phase finale, les Avranchinais ont déjà fait montre de leur talent en sortant d'une poule où figuraient notamment Amiens, Boulogne-sur-Mer et Laval. Lors de la rencontre que Jean-Noël Le Buzullier se plaît à qualifier de "match couperet", les jeunes Normands ont disposé de Niort à domicile sur le score de 3-0. Désormais, s'il vise la gagne, il a aussi conscience des autres voies possibles pour son équipe. "Les quatre premiers sur les six engagés seront qualifiés pour la phase finale UNSS en mai qui aura lieu à Saint-Nazaire, l'enjeu est donc double !" En termes de football, la difficulté sera-t-elle différente sur les terrains de Clairefontaine que sur ceux foulés en U17-U19 Nationaux ou de Gambardella ? Elouan Labadie Vincent tente de quantifier. "Pour être honnête, ça peut être équivalent, le niveau des sections est toujours bon et gagner un match en Challenge Jean-Leroy, c'est toujours compliqué". Cela dit, dans cette saison lumineuse, les jeunes Avranchinais ne seront sûrement plus à un exploit près.

Aurélien Renault