A sept mois du championnat d'Europe (16-30 juin en Italie et à Saint-Marin) pour lequel ils se sont qualifiés pour la première fois depuis 12 ans (!), les Espoirs tricolores passaient un sérieux test en recevant à d'Ornano leur homologue espagnol. "Cette équipe représente quelque chose sur la scène européenne dans cette catégorie. Elle est finaliste de l'Euro en 2017. Elle atteint régulièrement le dernier carré. C'est un gros adversaire. On le sait. Et c'est très bien. C'est un beau match pour se jauger", en salivait d'avance Sylvain Ripoll en conférence de presse dimanche midi. Sauf que ses Bleuets prenaient une douche froide d'entrée ou presque.
Sur une touche de Jorge Esmoris, Alfonso Pedraza profitait de la passivité de la défense locale pour s'infiltrer dans les 16,50 mètres avant d'être déséquilibré par Nordi Mukieke. M. Clancy n'hésitait pas en désignant le point de penalty. Une sanction transformée sans trembler par Mikel Oyarzabal (0-1, 11'). Il fallait attendre une dizaine de minutes pour assister à la réaction de la France. Profitant d'un service en retrait d'Ibrahima Sissoko suite à un corner joué à deux, Martin Terrier voyait sa frappe croisée sauvée quasiment sur sa ligne par Jorge Saen de Miera (21').
Percutants dans les couloirs grâce à la qualité de ses excentrés : Jeff Reine-Adélaïde à droite, Allan Saint-Maximin à gauche, la jeune garde de Sylvain Ripoll peinait toutefois à se procurer des situations dangereuses. Tout le contraire des Ibériques qui par deux fois manquaient de faire le break : le tir de Carlos Soler heurtant le sommet de la transversale de Paul Bernardoni (35') alors qu'une perte de balle dans le rond central du pourtant si serein Dayot Upamecano aurait pu coûter cher. Heureusement pour les Bleuets, le gardien de Nîmes s'interposait sur la frappe de Jorge Esmoris avec une parade certes, peu académique mais efficace (39').
Dans le sillage d'un Allan Saint-Maximin intenable
Au retour des vestiaires, l'équipe de France - dans le sillage d'un Allan Saint-Maximin décidément intenable (le public ne s'y trompait d'ailleurs pas en lui réservant une mini-ovation à sa sortie) - mettait sous pression la Rojita. Mais ni la volée de Nordi Mukiele (52') ni la tentative du gauche de Dayot Upamecano une minute plus tard (53') n'attrapaient le cadre. Alors que les Tricolores monopolisaient le « cuir », Dayot Upamecano se rendait coupable d'une nouvelle absence. Sa passe à dix mètres directement dans les pieds d'un adversaire débouchait sur un renversement de jeu sur Jorge Esmoris dont le centre était dévié par Moussa Niakhaté sur son propre montant (67').
Alors que la partie s'enlisait dans un faux rythme, pas aidée par les multiples changements de part et d'autre, les coéquipiers de Lucas Tousart revenaient au score au moment où on l'attendait le moins. Sur une longue ouverture de Moussa Niakhaté, Jean-Philippe Mateta se jouait avec un peu de réussite du capitaine espagnol Jorge Mere avant de surprendre le portier Unai Simon d'une frappe au premier poteau (1-1, 79'). La deuxième réalisation en quatre capes de l'ancien avant-centre du Havre qui avait fait son apparition à l'heure de jeu.
"Comme contre la Croatie jeudi dernier, on a senti que l'opposition était montée d'un ton (la Croatie et l'Espagne ont également validé leur billet pour l'Euro)", soulignait le sélectionneur Sylvain Ripoll. "On peut tirer des enseignements positifs qui vont nous servir pour la suite. Il y a des choses qu'il faudra répéter et d'autres qu'il faudra corriger. On va faire une bonne analyse de ce qu'on a produit depuis quelques mois. L'état d'esprit du groupe est bon. Il permet de travailler et d'avancer. Mais il faudra monter le volume sur le premier semestre 2019. Il faut qu'on progresse encore". Prochain rendez-vous pour les Bleuets désormais en mars.
Match amical Espoirs. Lundi 19 novembre 2018
France - Espagne 1-1
Stade Michel-d'Ornano à Caen. 7 731 spectateurs.
Mi-temps : 0-1.
Arbitrage de M. Kevin Clancy (ANG).
Buts : Mateta (79') pour la France ; Oyarzabal (11') pour l'Espagne.
Avertissements : Pedraza (44'), Saen de Miera (72'), Jorge Mere (74') en Espagne.
> France : Paul Bernardoni (g) - Nordi Mukiele (Kelvin Amian, 76'), Dayot Upamecano, Moussa Niakhaté, Fodé Ballo-Touré - Jeff Reine-Adélaïde (Jonathan Ikoné, 72'), Lucas Tousart (cap), Ibrahima Sissoko (Mattéo Guendouzi, 63'), Allan Saint-Maximin (Marcus Coco, 78') - Jonathan Bamba, Martin Terrier (Jean-Philippe Mateta, 63'). Remplaçants : Gautier Larsonneur (g), Maxence Prévot (g) - Issa Diop. Sélectionneur : Sylvain Ripoll.
> Espagne : Unai Simon (g) - Sergi Palencia, Unai Nunez, Jorge Mere (cap), Jorge Esmoris (Rafael Mir, 76') - Jorge Saen de Miera, Fabian Ruiz (Carlos Fernandez, 92'), Carlos Soler (José Angel Pozo, 91') - Mikel Oyarzabal (Pape Cheikh, 76'), Borja Mayoral (Aaron Martin, 76'), Alfonso Pedraza (Daniel Olmo, 62'). Remplaçants : Ivan Villar (g), Antonio Sivera (g) - Martin Aguirregabiria, Mar Roca, Ajendra Pozo. Sélectionneur : Luis De La Fuente.