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L'Evreux FC 27 s'apprête à signer sa plus grande victoire

En marge de la conférence de presse, ce mercredi matin, l'EFC 27 a inauguré une fresque où l'on peut voir plusieurs joueuses et joueurs professionnels passés par la formation ébroïcienne.

En marge de la conférence de presse, ce mercredi matin, l'EFC 27 a inauguré une fresque où l'on peut voir plusieurs joueuses et joueurs professionnels passés par la formation ébroïcienne.

28 avril 2025. C'est une date à marquer d'une pierre blanche dans le calendrier de tous les amoureux du ballon rond à Evreux. Ce jour-là, le Tribunal de la cité euroise notifiera la levée de la mesure de redressement judiciaire appliquée à l'EFC 27 depuis septembre 2023. Une récompense pour tous les efforts consentis par l'ensemble des composantes du club sur 18 derniers mois. "Les bénévoles, les éducateurs, la ville... Tout le monde s'y est mis, pas seulement la direction", exprime Samuel Brigantino qui a annoncé l'heureuse nouvelle ce mercredi matin à l'occasion d'une conférence de presse. Deux ans et demi en arrière, en janvier 2023, quand ce chef d'entreprise a assumé la présidence des « Rouge et Noir », accompagné par Michel Krolak, en qualité de vice-président, et de Bénédicte Mombo, comme présidente déléguée, l'avenir de ce bastion du football normand apparaissait bien sombre. A leur arrivée, ces dirigeants ont hérité d'une association "avec des caisses vides", quasiment vouée à disparaître. Au total, avec de nombreuses factures qui se sont ajoutées dans les mois suivants, le passif avoisinait les 700 000 € dont 120 000 € rien que pour l'Urssaf !

Mais comment un club régional, quand bien même son équipe fanion fréquentait le championnat de National 2 à l'époque, a-t-il accumulé autant de dettes ? "Il n'y a pas eu de malversations financières", balaie Samuel Brigantino en réponse à une question de l'un de nos confrères. "C'est une très mauvaise gestion. L'ancienne direction (avec à sa tête Philippe Mongreville, qui a démissionné de son poste de président en décembre 2022) prévoyait des sommes exceptionnelles dans son budget liées à des transferts ou à des parcours en Coupe de France. Elle a fait en quelque sorte des paris". Des paris qui se sont avérés perdants. Tout sauf illogique car qui dit « exceptionnel » signifie qu'il ne se produit pas tous les ans. Forcément, avec une telle politique économique, à un moment, ça coince...

"L'ancienne direction prévoyait des sommes exceptionnelles dans son budget liées à des transferts ou à des parcours en coupe de france"

Après avoir survécu dans un premier temps grâce, notamment, à la générosité de partenaires privés, à des dons de joueurs professionnels passés par la très réputée formation ébroïcienne et à une subvention exceptionnelle de la municipalité d'Evreux (50 000 €), l'EFC 27 a, aujourd'hui, "accompli la moitié du chemin". Placé sous le contrôle financier d'un mandataire judiciaire depuis novembre 2023, le club dirigé par Samuel Brigantino a remboursé 50% de ses dettes. La transfert d'Ousmane Dembélé, du FC Barcelone au Paris SG, estimé à 50 M€, à l'été 2023, lui a donné un sérieux coup de main. En vertu du mécanisme de solidarité instaurée par la FIFA*, les « Rouge et Noir », où l'attaquant de l'équipe de France a évolué jusqu'à ses 13 ans, ont perçu un montant compris entre 150 000 et 200 000 €.

Plus rien ne semble s'opposer à la montée en R1

"En tout, on a traité sept transferts, des petites sommes, 1 000 €, des plus grandes, 20 000, 30 000 €...", explique le président. "Des sommes envoyées à la mandatrice qui nous ont permis de payer ce qu'on appelle les super-privilégiés, les dettes d'Etat (environ 55 000 € dans le cas de l'EFC 27)". Condition sine qua non pour sortir de la mesure de redressement judiciaire. A date, le club ébroïcien doit, tout de même, encore s'acquitter de 320 000 € auprès de différents prestataires, fournisseurs, débiteurs... C'est pourquoi, avec la validation du Tribunal judiciaire, un plan de redressement a été acté. S'étendant sur une période fixée à dix ans, il stipule que l'entité euroise rembourse chaque année un pourcentage de sa dette restante, déterminé à l'avance et de manière progressive (2% les deux premières années, le double les trois suivantes, 9% sur la sixième...).

"Dès qu'on touchera une somme sur un transfert, l'argent sera fléché vers notre mandatrice qui s'occupera de régler nos dettes"

"Mais l'idée n'est pas d'aller au bout de cette période", prévient Samuel Brigantino. "On va poursuivre notre travail avec la chambre des compensations de la FIFA. Dès qu'on touchera une somme sur un transfert (des joueurs tels les internationaux français Brice Samba ou Dayot Upamecano, issus de la formation ébroïcienne, peuvent être concernés, par exemple), l'argent sera fléché vers notre mandatrice qui s'occupera de régler nos dettes". Et s'il n'y a pas de transfert ? "Aujourd'hui, l'EFC 27 est en capacité d'absorber les premières échéances annuelles (de l'ordre de 6 000 - 7 000 €)", répond le président alors que son club a bouclé son budget la saison passée (380 000 €) avec un léger excédent de 1 500 € et bouclera celui de la saison actuelle (460-480 000 € dont un tiers de partenariat privé) avec un bénéfice entre 3 000 et 5000 €.

Dans ces conditions, rien ne semble s'opposer à la montée des joueurs d'Abdellatif Akdim et Thomas Maurey, solidement accrochés au fauteuil de leader de leur poule de R2 (six points d'avance sur leur dauphin avec trois matchs en moins), en Régional 1. L'été dernier, alors qu'ils avaient déjà gagné sur le terrain leur billet pour l'élite du football normand, leur accession avait été refusée par la CRCC (l'organe financier de contrôle des clubs régionaux) puis par la DNCG au niveau fédéral en appel ; cette instance estimant qu'un club en redressement judiciaire ne pouvait être promu. Dans ce cadre, la prochaine étape consistera à entamer le processus, certainement dès le mois de mai, de fusion entre l'EFC 27 et le FC Evreux ; une association parallèle qui avait été créée par les dirigeants « Rouge et Noir » principalement pour gérer la comptabilité, les recettes et les charges de la structure euroise le temps de la procédure de redressement judiciaire, mais qui n'est pas affiliée à la FFF. Fort par ailleurs de ses 750 licenciés et de sa soixantaine d'équipes, l'EFC 27 voit (enfin) son horizon s'éclaircir.

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