Site icon Foot Normand

L'hypothèse d'un passage à 14 en R1 embrase la Ligue de Normandie

L'assemblée générale élective de la Ligue de Normandie se tiendra de façon dématérialisée samedi 7 novembre.

Lors de son prochain comité directeur, mercredi (3 juin), la Ligue de Normandie devra trancher sur la question du passage des deux poules de R1 à 14 équipes. Les débats promettent d'être enflammés.

Décidément, les décisions prises par la Ligue de Normandie (LFN) suite à l'arrêt des championnats lié à la pandémie de Covid-19 ne cessent de provoquer des crispations. Pour ne pas dire plus. Dernier sujet brûlant en date : l'élargissement des deux groupes de R1 à 14 formations pour le prochain exercice. A partir des règlements édictés par la Fédération française pour les montées et les descentes(1), ils sont actuellement 26 sur la ligne de départ(2), soit 13 par poule. Dans son PV du 11 mai, le Comex de la FFF laisse la possibilité aux instances régionales « de faire passer les groupes de 13 à 14 équipes pour la saison 2020-2021, cette 14e équipe ne pouvant être qu'un accédant supplémentaire ».

"Pour le sponsoring, le niveau de la compétition de l'équipe A est essentiel"

Des lignes qui n'ont pas échappé à Villers-Houlgate. "On a fini premiers avec une meilleure différence de buts générale et une meilleure différence de buts particulière (par rapport à Alençon avec une victoire 11-0 à l'aller mais une défaite 2-1 au retour)", rappelle Victor Granturco, le secrétaire général de l'ASVH. Mais après l'application du classement par quotient, les hommes d'Erick Ledeux ont été devancés par leurs homologues ornais(3). Du coup, une extension à 14 serait synonyme de « repêchage » pour le club de la Côte Fleurie. Idem pour Bolbec (les deux meilleurs deuxièmes des quatre poules de R2 étant promus avec ce scénario).

Alors que les dirigeants villersois ont déjà prévu d'intenter des recours devant le CNOSF et le Tribunal administratif si la LFN n'allait pas dans leur sens, Thierry Granturco met en avant le préjudice économique dans le cas où son club n'accéderait pas à l'étage supérieur. "Pour le sponsoring, le niveau de la compétition de l'équipe A est essentiel. Par ailleurs, passer en division nationale génère le versement par la FFF d'une dotation conséquente qu'un club de R1 peut légitimement vouloir obtenir en montant d'un niveau", indique l'ex-président des « Jaune et Vert » et principal soutien financier via sa société d'investissement Dodécagone (100 000 € par an jusqu'en 2023).

Une pétition des clubs de R1 s'y oppose

"A une très grande majorité, le passage à 14 équipes s'est produit dans beaucoup d'autres ligues. Certaines ont même créé des groupes supplémentaires. Il y a une tendance qui se dégage avec une augmentation du nombre d'équipes en R1", assure Victor Granturco. Sauf que tout le monde ne l'entend pas ainsi. Loin de là. D'ailleurs, lors de la dernière assemblée générale de la LFN en décembre 2019, cette motion avait été rejetée par deux tiers des clubs (60,5 %). Bien qu'à l'époque, la question portait sur un agrandissement de 12 à 14. "Il faut respecter le vote des clubs", ne décolère pas Lionel Chandelier, l'un des deux membres du Comité directeur de la Ligue qui a démissionné la semaine passée.

"La décision du bureau va à l'encontre de l'intérêt général au profit de quelques arrangements"

Président de la commission régionale des règlements et contentieux, Michel Bellet les a imités. D'autres pourraient (devraient ?) suivre. "Il me semble que la décision de la commission et du bureau va à l'encontre de l'intérêt général au profit de quelques arrangements", ajoute Lionel Chandellier dans des propos rapportés par Foot Amateur. Une pétition a même été lancée au sein d'un collectif de clubs de R1. 15 clubs sur 26 l'ont déjà signé. Les frais en plus (organisation, déplacement, arbitrage...) et la saturation du calendrier constituent deux des principaux griefs face à ce passage à 14. "Car il s'effectuera au détriment des petits clubs de cette division", prévient Romain Féret, le président du Mesnil-Esnard.

Mais ce qui inquiète le plus les futurs pensionnaires de ce niveau concerne l'augmentation du nombre de relégations (quatre au minimum contre deux habituellement). A moins que "l'AG de la Ligue pérennise le R1 à 14", précise Thierry Granturco. Bien que ses détracteurs l'accusent du contraire, Pierre Leresteux assure que rien n'est encore actée. "La définition du nombre d'équipes qui constitueront les groupes pour la saison 2020-2021 n'a pas été arrêtée. Seules des propositions ont été réalisées et présentées", s'est défendu le président de la LFN dans un communiqué paru vendredi (28 mai). Réponse attendue ce mercredi (3 juin) à l'occasion du prochain Comité directeur de la Ligue de Normandie. Quelque chose nous dit que ça risque d'être tendu.

(1)Avec trois descentes de N3 en R1 (Grand-Quevilly, Pacy-Ménilles et Gonfreville), autant de montées de R1 en N3 (Bayeux, Romilly et Dives-Cabourg), deux descentes de R1 en R2 (Douvres et Le Madrillet), quatre montées de R2 en R1 (Cherbourg B, Alençon B, Mont-Gaillard et Gisors).

(2)Sous réserve des différents appels en cours, voici la liste des équipes engagées en R1 pour la saison 2020-2021 : Alençon B, Argentan, ASPTT Caen, Cherbourg B, Ducey, Flers, Granville B, La Maladrerie, Mondeville, Saint-Lô B, Tourlaville, Trouville-Deauville, Bois-Guillaume, Déville-Maromme, Gisors, Gonfreville, Grand-Quevilly, Le Mesnil-Esnard, Mont-Gaillard, Municipaux du Havre, Oissel B, Pacy-Ménilles, Pavilly, Sotteville, FC Rouen B, Yvetot.

(3)A égalité de points avec Villers-Houlgate à l'arrêt des championnats, la réserve d'Alençon comptait un match de moins ce qui explique son meilleur quotient. A noter que si la saison avait été à son terme, les Ornais, en cas de succès lors des neuf dernières journées (ce qui est plus que probable au regard de leurs parcours, 11V-2D), auraient terminé en tête de leur poule.

Quitter la version mobile