Deux Normandes réunies sous le même maillot
"Si on nous avait dit ça il y a huit ans, on n’y aurait pas cru"
Trois jours après avoir obtenu son ticket pour les quarts de finale de la Coupe de France sur la pelouse du HAC, le Paris FC a rendez-vous contre Chelsea ce mardi pour espérer franchir la phase de poules de la Ligue des champions féminine. Une aventure à laquelle participent deux Normandes : Louise Fleury, originaire de L’Aigle (Orne), et Théa Gréboval, native de Dieppe (Seine-Maritime). Si elles ont vécu leurs meilleurs souvenirs sous le maillot Bleu lors de la Coupe du Monde U20 en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2016 et à l’Euro U19 remporté la même année, les deux jeunes femmes n’auraient jamais imaginé se retrouver sous les mêmes couleurs en club. "Si on nous avait dit ça il y a huit ans, on n’y aurait pas cru. La vie réserve des choses incroyables", n'en revient presque pas Théa Gréboval.
Voilà dix ans que la défenseure évolue au Paris FC, à la suite de la fusion avec Juvisy. Louise Fleury, de son côté, a rejoint l’un des plus gros clubs de D1 la saison dernière, après avoir passé neuf ans à l’En Avant Guingamp. "Le fait qu’il y est Théa et Clara (Mateo) avec qui j’ai été au Pôle Espoirs à Rennes, m’a aidé à faire un choix. Cela m’a rassuré de savoir que j’arrivais dans un groupe qui me correspondait", raconte l’attaquante. Coéquipières et amies, elles font de leurs racines normandes une fierté à la Capitale. "J’ai quitté la maison au lycée mais je n’ai pas la sensation d’être partie. La Normandie, c’est toujours chez moi", affirme Théa, qui assure revenir chez ses parents, en Seine-Maritime "dès qu’on a un week-end off". Depuis son départ en Bretagne, Louise Fleury savoure les moments avec ses proches. "Je rentre dès que je peux même si actuellement, on n’a pas trop le temps mais on a la chance de vivre des instants uniques avec ce club".
La Ligue des Champions : un rêve de gamine
"C’est magique. C’est le Graal pour toute joueuse professionnelle"
Ces moments uniques dont Louise Fleury parle, c’est évidemment la qualification pour la phase de poules de la Ligue des Champions depuis le mois d'octobre. Le Paris FC avait réalisé un premier exploit en éliminant les doubles championnes d'Europe : Wolfsburg, finalistes en titre. Puis, c’est cette aventure vécue à 100 à l’heure où elles ont affronté le Real Madrid, Chelsea et le club suédois du BK Häcken. Bref, des références du football sur la planète européenne. De leurs débuts à l’US Rugles et au FC Offranville à l’âge de 5 ans, les deux Normandes n’auraient pas imaginé une seconde se frotter à un tel niveau de jeu dans leur carrière.
"J’ai commencé à regarder des matches à 18 ans. Je ne savais même pas ce que c’était la Ligue des Champions", rembobine dans un sourire Théa Gréboval, qui a fait ses débuts en D1 à l’âge de 16 ans. "Quand on joue contre le Real ou Chelsea, ça me rappelle mes premiers entraînements à Offranville. Les gars avaient des maillots de ces clubs, et pas moi. Ça me fait rire". Louise Fleury, qui était loin de s’imaginer un avenir dans le monde professionnel, a toujours du mal à réaliser. "C’est le Graal. C’est ce que chaque joueuse professionnelle espère vivre un jour. En plus, on a eu la chance d’avoir de superbes affiches dans cette compétition", savoure l’Ornaise sous contrat jusqu’en 2025 avec le club parisien. "C’est un rêve de gamine qui se réalise !".
Croire en l’exploit
"Faire ce parcours est déjà une victoire"
Ce mardi, les Normandes auront encore des étoiles dans les yeux. Dans un Stade Charléty bien garnis (10 000 billets ont déjà été vendus), elles auront au bout de leur pied une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Pour continuer l’aventure, le Paris FC devra l’emporter contre le Chelsea de l’internationale Australienne Sam Kerr et compter sur un faux pas (nul ou défaite) du BK Häcken sur le terrain du Real Madrid. Théa Gréboval y croit. "On est capables de faire de grandes choses. Si on est solides défensivement, on va se procurer des occasions mais il n’y en aura pas 15", analyse-t-elle. "On n’a pas soulevé de trophées mais faire ce parcours, c’est déjà une victoire".
Louise Fleury, qui a vécu ses plus belles émotions contre Wolfsburg, se donne aussi le droit de rêver avec cette troupe menée par Sandrine Soubeyrand, détentrice du record de sélections en équipe de France. "Vivre une Ligue des Champions, c’est peut-être la première mais aussi la dernière fois. Il faut vivre le moment à fond". A quelques heures du coup d’envoi, les deux Normandes ne veulent qu’une chose : continuer de rêver à l’échelle européenne.
> Ligue des Champions féminine. Phase de poules. J6 - Paris FC (3e - 7 points) / Chelsea (1er - 11 points), mardi 30 janvier à 18 H 45 au Stade Charléty.
Ce qu'elles pensent l'une de l'autre
La toute jeune Louise Fleury (à gauche) sous le maillot de l'US Rugles dans l'Orne, son premier club.
> Théa Gréboval sur Louise Fleury : "Louise est quelqu’un de sincère, besogneux, jovial, qui aime être là pour les autres. Sur le terrain, c’est une coéquipière qui sait être décisive, persévérante et qui donne toujours le maximum".
> Louise Fleury sur Théa Gréboval : "Théa est une guerrière sur un terrain, un soldat sur qui on peut toujours compter. C’est une joueuse exceptionnelle. En tant que femme, elle est toujours à l’écoute et bienveillante. C’est plus qu’une coéquipière".