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Matthieu Chevreau, le nouveau visage du FC Saint-Lô

Matthieu Chevreau

Matthieu Chevreau a succédé au duo Mickaël Derouet - Yann Mesnil-Letellier à la tête du FC Saint-Lô.

Les années bonheur à Granville

"Pas prédestiné à découvrir ce niveau"

Natif de Cherbourg, ayant réalisé ses armes à l’ASPTT Caen et passé par Ouistreham, c’est à Granville, en CFA2 (l’ancienne appellation du N3) que Matthieu Chevreau s’est révélé. "J’ai vécu trois magnifiques années là-bas, mes plus belles. J’étais dans un cadre où je me suis totalement épanoui. A chaque fois que j’y retourne, j’éprouve une sensation un peu spéciale", ne cache pas le nouveau coach du FC Saint-Lô. "A l’époque, je n’étais qu’un modeste joueur de DH. Une opportunité s’est présentée à moi notamment grâce à Christophe Duboscq (l’entraîneur de l’USG). Je n’étais pas prédestiné à découvrir ce niveau", confie celui qui a porté le brassard de capitaine lors de sa troisième et dernière saison à Granville (2010-2013).

Seul regret : que son aventure dans la cité corsaire se soit terminée sur une fausse note. Pour un mauvais geste sur un attaquant de La Chapelle-des-Marais, il a écopé d’une suspension de… dix matches ! "On jouait le maintien (l’USG sera reléguée en DH au terme de l’exercice 2012-2013). Comme je suis quelqu’un d’entier, j’ai très mal vécu la situation. J’ai pété un plomb. Je n’étais pas assez mature, pas assez posé. J’ai été absent au moment où mes coéquipiers avaient besoin de moi. Je m’en suis énormément voulu".

L’exil à Louhans-Cuiseaux

"La pire blessure de ma carrière"

A la suite de sa suspension avec Granville, Matthieu Chevreau a ressenti le besoin de vivre une expérience en dehors de la Normandie. C’est ainsi que l’ex-défenseur a atterri à Louhans-Cuiseaux (CFA2). Il y restera un an et demi. "J’ai voulu découvrir une autre mentalité, une culture footballistique différente". Mais cette aventure va très mal démarrer. "Dès mon premier match amical, j’ai connu la pire blessure de ma carrière avec une entorse de la cheville qui a nécessité une opération. Derrière, j’ai effectué une longue rééducation. J’ai notamment côtoyé les basketteurs de Chalon-sur-Saône (dont l’équipe évolue en Pro A)". Si sportivement, cette saison fut loin d’être la meilleure de son parcours, le jeune technicien estime avoir beaucoup appris en Bourgogne "sur le plan humain et mental". "Je me suis ouvert à de nouveaux horizons", poursuit-il.

Une reconversion sur le banc envisagée depuis longtemps

"Un parcours me tendait plus les bras"

Pour ceux qui le connaissent particulièrement bien, la nomination de Matthieu Chevreau à la tête du FC Saint-Lô n’a pas été une surprise. Et pour cause, l’ex-défenseur a continuellement mené de front un double cursus. "A partir du moment où j’ai eu la possibilité de vivre du foot en tant que joueur, j’ai passé mes premiers diplômes", rappelle celui qui a eu la responsabilité des U17 presque partout où il a évolué. Au terme de sa 28e année, il a définitivement opéré la bascule. "J’ai senti qu’un parcours me tendait plus les bras. Ma dernière saison comme joueur a été délicate pour pas mal de petites raisons qui me sont propres. Je ne m’y retrouvais plus. Et entraîner a toujours constitué ma bulle d’oxygène. Je souhaitais apporter ma patte".

Un choix qu’il n’a absolument pas regretté. "Je n’ai jamais ressenti le besoin de rechausser les crampons". Quand le projet de reprendre la réserve saint-loise lui a été présenté en 2016, le principal intéressé n’a pas hésité. "Cette idée de rebâtir en s’appuyant sur des jeunes m’a motivé. Pour avoir travaillé avec elles auparavant, je savais qu’on disposait de deux super générations de U17. Je croyais beaucoup en ces jeunes". Visiblement, le coach avait vu juste. En l’espace de cinq ans dont deux tronqués par le contexte sanitaire : la « B » du FCSM a été promue à deux reprises (passant de R3 à R1) sans oublier une victoire en Coupe des réserves en 2018.

Les entraîneurs qui l’ont marqué

"Jean-Marc Alexandre a transformé tous ses joueurs en jeunes hommes"

En officiant sur le banc, Matthieu Chevreau ne manque pas de sources d’inspiration. A commencer, donc, par Christophe Duboscq, à Granville. "C’est lui qui m’a permis de vivre toutes ces émotions au niveau national, en CFA2 comme en Coupe de France avec notamment ce 8e tour face à Laval, à Francis-Le-Basser (en 2010)". Avant l’actuel responsable de la réserve de l’US Avranches (N3), d’autres éducateurs avaient marqué le technicien saint-lois comme Jean-Marc Alexandre, son entraîneur pendant deux saisons en U19 à l’ASPTT Caen.

"Une personne très valeureuse et très attachante. C’est un coach à l’ancienne mais qui a transformé tous les joueurs qu’il a eus sous ses ordres en jeunes hommes. Sur le plan humain, il m’a beaucoup apporté", se souvient l’ex-défenseur qui n’a pas non plus oublié Christophe Desbouillons à Ouistreham. "Il m’a appris énormément de choses sur le plan tactique et technique". Bien sûr, Matthieu Chevreau n’a pas entretenu que des relations idylliques avec tous ses entraîneurs. Mais avec le recul, le nouveau patron sportif du FC Saint-Lô tente de garder le positif de chaque expérience. "Je ne citerais pas de noms mais je les en remercie. Ils ont aussi contribué à mon évolution. Ça m’a été bénéfique".

Avec la volonté de s’appuyer encore plus sur les jeunes du cru

Aux commandes de la réserve depuis cinq ans, Matthieu Chevreau a donc succédé au duo Mickaël Derouet - Yann Mesnil-Letellier* en poste depuis 2018. "Il y a deux ans, j’avais choisi de nommer un binôme mais ça n’a pas eu les résultats escomptés, pas uniquement sur le plan sportif. On a voulu revenir à un fonctionnement avec un seul entraîneur. Et je ne me voyais pas favoriser l’un plus qu’un autre. A partir du moment où on a décidé de changer, le choix de Matthieu m’a paru naturel", justifie le président Thibault Deslandes.

Le nouveau technicien sera à la tête d’une équipe de N3 où une grande confiance sera accordée aux jeunes du cru. Cette relève sera accompagnée par quelques cadres comme Xavier Gallien et Tony Lambard. Mais pas Thomas Vauvy qui a décidé de ranger ses crampons (il reste au club comme éducateur). "Compte tenu de la période qu’on traverse (référence au contexte sanitaire et financier), c’est le projet le plus idéal pour nous. Il faut qu’on s’appuie sur une réelle identité saint-loise. Et cela passe par la formation. Vous savez, des bons joueurs, il y en a partout et notamment chez nous", explique Matthieu Chevreau.

*Alors qu’il avait reçu une proposition pour devenir responsable du pôle jeunes (U7-U16), Mickaël Derouet a pris une autre orientation. Il s’est engagé à Coutances (R2). A l’inverse, Yann Mesnil-Letellier conserve, lui, sa casquette de manager général du FC Saint-Lô.

> Arrivées : Edouard Leroy (attaquant, Avranches, N3-R2), Alexis Alibert (défenseur, Grand-Quevilly, R1), Antoine Gesnouin (latéral, libre)

Départs : Thomas Vauvy (attaquant, arrêt), Florian Guénerie, Antoine Graux, Trevis N'Tsikassissa

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