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Pour écarter le SU Dives-Cabourg, le FC Saint-Lô va, une fois de plus, miser sur l'excellence de sa formation

Le FC Saint-Lô version 2024-2025 donne la part belle aux joueurs issus de la formation du club. ©FCSL

Le FC Saint-Lô version 2024-2025 donne la part belle aux joueurs issus de la formation du club. ©FCSL

Une volonté du président Thibault Deslandes

Si vous scrutez minutieusement les feuilles de match du FC Saint-Lô ces dernières saisons, il va rapidement vous sauter aux yeux une spécificité du club manchois : sa propension à aligner des joueurs du cru. Qu'ils s'appellent Baptiste Fleury, Xavier Gallien ou Célestin Simonin, nombreux sont les footballeurs locaux alignés en équipe première à avoir réalisé leurs classes en interne, un état de fait qui, en plus de sourire au club préfectoral, fait désormais partie intégrante de son identité. "Quand je suis arrivé à la présidence, mon projet a été immédiatement celui de former le plus de joueurs possibles", confie Thibault Deslandes, qui fêtera dans un mois ses neuf ans à la tête du FC Saint-Lô. "L'idée, c'était que le plus de jeunes possibles qui commencent le football chez nous ou qui arrivent de manière assez rapide dans leur parcours ; c'est-à-dire sur les U11, U12 ou U13, puissent être amenés à jouer, à un moment ou un autre, en équipe première. Depuis que je suis arrivé, tout le projet est basé là-dessus".

Voilà quelques jours, quand le club de la Manche a tenu la dragée haute au leader de son groupe de National 3, la réserve de l'En Avant Guingamp (1-1), "près de 60 %" des joueurs alignés par l'entraîneur Guillaume Maillot émanaient directement du club. A ce niveau de compétition, rares sont les équipes de la région à proposer un tel ratio. Sur les 25 joueurs du groupe N3, 13 ont pour particularité d'avoir été formés dans la Manche et 11 directement à Saint-Lô. Pour l'expliquer, deux raisons principales se dégagent et on retrouve en premier lieu la politique de formation. "On n'a pas été les seuls, mais on a fait le choix avant les autres de mettre des éducateurs diplômés jusqu'aux plus petits. Pour moi, ça a été un vrai point de bascule", dévoile Thibault Deslandes. "Quand je suis arrivé, j'ai dit : « OK, maintenant dans chaque catégorie, le responsable, c'est a minima un B.E. (Brevet d'Entraîneur de Football) ». Et donc, on a vraiment travaillé là-dessus pour apporter des bases solides à nos gamins".

Des entraîneurs qui n'hésitent pas à lancer les jeunes

Former des jeunes est une chose, leur permettre d'accéder à l'équipe fanion en est une autre. Là encore, pour s'assurer que le cheminement puisse s'opérer, Thibault Deslandes a su s'entourer d'entraîneurs qui n'hésitaient aucunement à lancer les purs produits saint-lois dans le grand bain du monde senior. "Le deuxième axe, c'est de leur faire confiance en fait", résume simplement le président. "La problématique qu'ont beaucoup de clubs, c'est que quand ils ont des gamins qui arrivent à 17-18 ans, ils se disent : « Ah ben non, on ne va pas lui donner sa chance tout de suite ». Mais pourquoi en fait ? Si le gamin est bon, il est bon. Et donc nous, très vite, on a pris ce pli-là". Qu'ils s'appellent Mickaël Derouet, Matthieu Chevreau, Mathias Restout, Djilalli Bekkar ou, aujourd'hui, Guillaume Maillot, tous les coaches avec lesquels a travaillé la direction ont, à un moment ou à un autre, choisi de faire confiance à la jeunesse locale. Avec un certain succès puisque malgré les refontes du système pyramidal français ces dernières saisons, le club préfectoral en est à sa huitième saison de rang au cinquième niveau national, peut-être celle d'ailleurs où il tire le plus grand profit de sa politique de formation.

Tout ceci n'est d'ailleurs qu'un début, si l'on en croit les propos du président. S'appuyant sur un autre bel exemple de la formation régionale qu'est l'ASPTT Caen, Thibault Deslandes veut encore accroître les liens du FC Saint-Lô avec la jeunesse qu'il forme. L'idée ? Que des joueurs du cru qui ont connu des niveaux supérieurs voire professionnels ou des expériences extérieures n'hésitent pas, en fin de carrière, à revenir sur les terrains de leurs débuts. "Quand le joueur a fini sa progression, quand il sent que c'est l'heure pour lui de retourner dans un club de niveau N3, il ne faut plus qu'il se pose de questions. Il doit se dire : « Moi, je vais à Saint-Lô parce que c'est mon club »". L'objectif derrière tout cela est de créer un sentiment d’appartenance encore plus puissant chez les jeunes : "Je voudrais que les gamins s’identifient encore plus au FC Saint-Lô Manche".

De sollicitations extérieurs de plus en plus nombreuses

Qui dit formation de qualité, dit aussi inévitablement intérêts venus de l'extérieur. Il n'est ainsi pas rare que les meilleurs éléments préfectoraux se retrouvent sollicités. Les liens entre le FC Saint-Lô et le voisin de l'US Avranches, par exemple, ne datent pas d'hier. Face aux appels du pied de clubs de niveau supérieur, Thibault Deslandes s'évertue à adopter une approche équilibrée : heureux de voir ses jeunes progresser, mais frustré si le projet proposé ne leur garantit pas un réel épanouissement. "J'utilise toujours la même formule, mais si un club de National 2 arrive avec une vraie proposition pour mon joueur, je prends ma voiture pour l'emmener moi-même", répète le président, lequel, dans un vrai jeu d'équilibriste, se montre également vigilant à ce que ses jeunes ne partent pas trop tôt et soient bien accompagnés, afin qu’ils contribuent d’abord à ses équipes. "Tout bon joueur qu'il est, un jeune formé ici est aussi là pour faire avancer le club, pour faire avancer une équipe. J'attache donc beaucoup d'importance à ça".

Partenaire du Stade Malherbe, lequel possède une sorte de droit de regard prioritaire sur les talents que produit sa formation, le FC Saint-Lô n'en demeure pas moins proche d'autres entités professionnelles, comme l'EA Guingamp, le Stade Brestois ou même le SCO d'Angers et le Stade Lavallois. Chaque année, "deux ou trois jeunes du club sont sollicités par des centres de formation". Un phénomène en constante progression. Alors que la présence massive de joueurs formés au club en équipe première le rend "très fier", Thibault Deslandes, qui consacre près "des trois-quarts" de son budget de 450 000 € environ à la formation, espère désormais que son modèle lui permettra de franchir un nouveau palier, en Coupe de France cette fois, dès le week-end prochain. S'il rêve de retrouver Avranches (N2) au 8e tour, le FC Saint-Lô va d'abord devoir franchir l'obstacle que constitue le SU Dives-Cabourg (N3). Sur les 18 dernières saisons, le club manchois n'a dépassé ce tour qu'à une seule reprise (élimination en 1/16e contre Les Herbiers en 2017-2018) et il comptera entre autres sur sa jeunesse pour changer la donne.

> Coupe de France. 7e tour - FC Saint-Lô Manche (N3) / SU Dives-Cabourg (N3), samedi 16 novembre au Stade Louis-Villemer à 18 heures.

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