"Pour rien au monde, je ne serais allé jouer ailleurs"
Thomas Lavallée, acteur de l'épopée en Coupe de France en 1999
"Le stade, il est au milieu des cités ouvrières. Moi, j'habitais juste derrière. J'avais juste à sauter le mur pour me rendre sur le terrain. Pour avoir joué dans tous les clubs de la région, je peux vous dire que l'ambiance d’Heurtematte est vraiment particulière. Il y a de la ferveur à la hauteur de Dives. Bien sûr, il n'y a pas 10 000 spectateurs, mais le peu qu'ils sont, ils font beaucoup de bruit et ils savent donner de l'allant et permettre aux joueurs de se transcender. Les supporters sont proches des joueurs, avec cette main courante tout près du terrain. Du coup, il y a une vraie relation entre les joueurs et les supporters. On entend tout ce qu'ils se racontent, c'est particulier. Je ne sais pas combien de fois, on a retourné des scénarios où on perdait 2-0 ou 3-0. J'en ai vécu plein des scénarios comme ça avec Dives.
Quand il y a un peu d'ambiance, quand les supporters commencent à monter le ton un petit peu, forcément que ça transcende un peu les joueurs. Cette proximité y joue beaucoup. Moi, je l’ai connu à l'époque où il y avait une piste tout autour du terrain. Ça avait moins de charme. Comme il est situé au milieu de nos cités ouvrières, les jeunes du coin se retrouvent là-bas au moment du match. Il n'est pas déconnecté de la ville, il est vraiment au cœur de celle-ci. Cette ambiance-là, on ne la retrouve pas dans tous les clubs. Je ne sais pas si je suis le plus objectif pour en parler parce que je suis né à Dives et que j'ai toujours connu ce stade. Pour rien au monde, je ne serais allé jouer ailleurs. Si à l'époque, on m'avait proposé de jouer dans un autre stade, j'aurais répondu « Non merci »".
"C'est le stade de ma carrière"
Régis Petit, buteur décisif lors du 1/64e de finale contre Pontivy en 1999
"Mes grands-parents habitaient dans les Cités Rouges, c'est le quartier juste à côté d'Heurtematte. Quand on est assis dans les tribunes, c'est celui qui est situé juste derrière les balustrades, de l'autre côté du terrain. Quand on était gamin, j'ai commencé à venir jouer au stade en passant par-dessus les balustrades, justement parce qu'il fallait faire tout le tour, depuis chez mes grands-parents. Mon oncle, qui m'a appris à jouer au football, habitait face à l'entrée principale du stade. C'est le stade de ma carrière. Même si j'ai passé plus de temps à l’ASPTT Caen qu'à Dives, je suis revenu au SUDC parce que ce stade était important à mes yeux.
Toute ma famille a joué dans ce stade. En quelques sorte, ce stade représente la famille avant tout. Et puis on se souvient d'Heurtematte pour sa ferveur. Même si en championnat, on avait un petit peu de public, mais rien de débordant, il y a toujours eu autour de cette équipe dès qu'elle commençait à avoir des résultats une petite poignée de supporters présents à domicile comme à l'extérieur. C'était plutôt très sympathique de savoir qu'on était soutenus et accompagnés aux quatre coins de la Basse-Normandie".
"Les supporters peuvent presque toucher le mec qui fait la touche"
Philippe Clément, entraîneur du SU Dives-Cabourg depuis 1994
"Il y a 25 ans, il y avait une piste en sable autour du terrain, des arbres. Contre Pontivy (pour le 8e tour, en 1999), des spectateurs étaient montés dans ces arbres pour voir le match. Il y avait moins de proximité qu'aujourd'hui. Quand j'ai été nommé responsable des installations sportives à la ville de Dives, en 2000, j'ai vu avec le maire pour cette piste soit enlevée (une autre a été construite sur un autre stade de la ville), qu'on ajoute une main courante à proximité du terrain pour en faire un petit stade à l'anglaise. C'est aussi pour ça qu'on met la chanson de Liverpool quand les joueurs sont sous le tunnel. J'adore cette chaleur qui se dégage d'Heurtematte. Il y a une telle proximité que les supporters peuvent presque toucher le mec qui fait la touche ! C'est pourquoi j'aime ce stade. On a toujours eu un peu de public ; ce qui n'est pas le cas de tous les stades de la région.
Le foot, ça doit rester populaire. Nos supporters, ils ne sont pas au restaurant ou au casino, ils sont au stade, en train de manger une saucisse-frites. A Heurtematte, ça pue le foot. Récemment, un spectateur qui est y venu pour la première fois m'a confié qu'il avait eu des frissons quand les joueurs étaient entrés sur la pelouse. Un garçon comme Dub (Christophe Duboscq, l'entraîneur de la réserve du SUDC), qui connaît bien ce stade, il faisait partie de l'équipe de Pontivy qui s'est fait éliminer en 1999, a toujours prévenu lors de ses causeries ses joueurs quand il venait avec ses équipes, la réserve d'Avranches, l'Avant-Garde. « C'est une belle expérience de jouer à Heurtematte ». Et pourtant, il a connu des stades de D1".
> Coupe de France. 1/32e de finale - SU Dives-Cabourg (N3) / Saint-Denis FC (R1 Réunion), samedi 21 décembre à 15 H 30 au Stade Heurtematte.