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Pour les Havraises, la venue de Nantes ressemble à une première finale pour la montée

Joueuse la plus ancienne de l'effectif, l'Américaine Deja Davis va tenter de mener ses joueuses vers un retour immédiat en D1. ©Damien Deslandes

Joueuse la plus ancienne de l'effectif, l'Américaine Deja Davis va tenter de mener ses joueuses vers un retour immédiat en D1. ©Damien Deslandes

Plantons d'abord le décor. Etablie selon deux groupes de respectivement 12 et 11 équipes, la D2 féminine offre à chaque vainqueur de poule un ticket synonyme de promotion vers l'élite pour la saison suivante. Si les étonnantes promues de Rodez ont arraché le premier sésame dans le groupe B, tout reste à jouer dans le A. Présentement en tête, les Nantaises ne comptent que deux points d'avance sur les Havraises à trois journées du terme et...tiens, tiens, elles se déplacent justement au Stade Océane ce dimanche 24 avril (15h). Challenger, Le Havre AC a beaucoup à gagner dans ce duel.  "C’est un gros match qui nous attend, on a toutes conscience de ce qu’il représente", illustre l'historique défenseure américaine du club doyen Deja Davis.

"On avait beaucoup de talent au départ et on a vite réalisé qu’on avait un vrai potentiel""

Oui, cet affrontement entre Havraises et Nantaises a tout du rendez-vous à quitte ou double. "Si on ne gagne pas ce match contre Nantes, on ne montera probablement pas en D1", poursuit Deja Davis en toute simplicité, elle qui reconnaît par ailleurs que la promotion dans l'élite est désormais "clairement l'objectif" des Ciel et Marine. "Au début de la saison, après avoir été reléguées de D1, ce n’était pas vraiment notre but de remonter immédiatement. Mais au fil de la saison, on a commencé à réaliser qu’on pouvait se battre pour le titre".

Ce début de saison justement avait tout du piège pour le HAC. Fraîchement reléguées de Division 1 après y avoir goûté pour la première de leur histoire, Elise Legrout et ses partenaires ont dû faire avec un renouvellement massif de leur effectif et l'arrivée d'un nouvel entraîneur sur le banc en la personne de Frédéric Gonçalves. "Il ne restait que six joueuses de la saison dernière", résume Deja Davis. "On a accueilli de jeunes joueuses et on s’est très vite bien entendu. En fait, on a eu une meilleure cohésion que ce qu’on espérait. On avait beaucoup de talent au départ et on a vite réalisé qu’on avait un vrai potentiel". Si bien qu'après 19 matchs, les «Hacwomen», fortes de leur capacité à enchaîner les résultats positifs, n'ont perdu qu'une seule fois en championnat à Lens (J6. 3-1, le 17 octobre 2021).

Un recrutement d'intersaison qui a porté ses fruits

Cette reconstruction rapide et efficace, Deja Davis n'y est pas étrangère. Recrutée en 2017 par le président Vincent Volpe en personne, l'Américaine de 26 ans s'est peu à peu acclimatée à la vie normande au point de devenir une pierre angulaire du nouveau projet porté par le duo Frédéric Gonçalves/Laure Lepailleur. "Je suis la plus ancienne du groupe, pas en âge mais en temps de présence dans l'équipe", rappelle la Havraise. "C’était mon travail d’accueillir les nouvelles, de les aider à s’adapter et de leur apprendre comment fonctionne le club. J’ai aidé à créer un lien entre les jeunes et les anciennes, j’ai tâché de montrer mon expérience car j’ai évolué en R1, en D2 et en D1. C’était mon rôle d’être un leader sur le terrain".

"J’aime les ambitions que montre le club, je pense qu’on a ce qu’il faut ici pour évoluer au plus haut niveau"

Les nombreuses venues estivales qui ressemblaient parfois à de véritables paris ont pour la plupart fait mouche. Les jeunes Romane Enguéhard et Ali Nadjim par exemple ont su prendre leurs marques. Fanny Hoarau, ex-Nantaise qui vivra des retrouvailles ce dimanche, et Eva Sumo se sont pour leur part bien intégrées tandis que l'expérience de l'ex-Nancéienne Nora Coton-Pelagie (34 ans) a pesé, notamment offensivement. Enfin et surtout, les héritières de la saison de D1 ont su transmettre aux autres leur soif de renouer avec l'étage du dessus. "La plus grande chose que j’ai appris me concernant, c’est que j’ai le niveau pour évoluer au-dessus, je veux de nouveau y évoluer", martèle d'ailleurs Deja Davis.

Alors qu'elle a été la première de l'histoire de la section féminine (créée en 2014, on le rappelle) à passer la barre des 100 matchs, la native du New Jersey a récemment envoyé un signal fort à ses partenaires et à ses dirigeants en prolongeant son contrat jusqu'en 2024. "C'est devenu un vrai rêve de pouvoir continuer ici. Le fait d’être très à l’aise au club et d’avoir beaucoup de gens ici qui croient en moi, ça m’a décidé à prolonger. J’aime les ambitions que montre le club, je pense qu’on a ce qu’il faut ici pour évoluer au plus haut niveau". Celle qui aspire à voir le football féminin drainer encore plus de monde au stade dans les années à venir a d'ailleurs parfaitement conscience, aussi, que le match contre Nantes n'est pas une fin en soit. Lors de la journée suivante, il faudra en effet se frotter à des Lilloises  (3es) qui s'accrochent à 3 points derrière. Ce match-là n'aura toutefois vraiment de sens que si les Nantaises tombent à Océane ce dimanche. Y a donc plus qu'à...

> D2F. J20 - Le Havre AC (2e - 42 points) / FC Nantes (1e - 44 points), dimanche 24 avril à 15 heures au Stade Océane.

Aurélien Renault

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