Nouvelle douche froide pour l'Evreux FC 27 ! Un an après avoir été exclue des championnats fédéraux, l'équipe première du club eurois est de nouveau en proie à des difficultés. Alors que ses joueurs ont réalisé une formidable saison en remportant leur poule de Régional 2 tout en mettant la main sur la Coupe de Normandie, il leur a été signifié ces dernières heures par la Commission Régionale de Contrôle des Clubs (CRCC) qu'ils ne pourront pas évoluer en Régional 1 en 2024-2025, bien qu'ils aient acquis ce droit sur les terrains. En première ligne, le président Samuel Brigantino qui se démène depuis un an et demi pour maintenir le club à flot, ne comprend pas cette décision. "C'est quelque chose que nous ne pouvions pas anticiper car la Ligue de Normandie n'avait pas communiqué là-dessus", déplore-t-il. "La situation du club est cadrée, ça se passe bien avec le Tribunal judiciaire, il n'y a pas de situation de risque aujourd'hui. Nous avons un budget qui est très bien tenu, on a un arrêté des comptes à 1000 euros de résultats excédentaires".
Toute cette argumentation n'a manifestement pas convaincu la CRCC. En cause notamment, le fonctionnement on ne peut plus singulier du club de l'Eure qui s'appuie non pas sur une mais sur deux associations, comme nous l'avions déjà évoqué à plusieurs reprises dans nos colonnes. "Ce que n'apprécie pas aujourd'hui la CRCC, c'est qu'il y a deux associations et ça, apparemment, les textes de la Fédération ne l'autorisent pas", poursuit Samuel Brigantino. "Mais encore une fois, cela a été fait sous validation de la Ligue. Au service juridique, ils n'ont peut-être jamais eu le cas de figure, et nous on ressent qu'au sein de la Ligue, il y a des divergences d'opinions et notamment d'opinions politiques".
"La situation du club est cadrée, ça se passe bien avec le Tribunal judiciaire, il n'y a pas de situation de risque aujourd'hui"
SAMUEL BRIGANTINO
Évidemment, l'EFC 27 ne compte pas en rester là. Si les dirigeants sont totalement en phase avec le fait qu'il faudra que le club sorte de sa tutelle judiciaire et de son redressement pour pouvoir prétendre de nouveau à basculer dans le monde fédéral, ces derniers estiment que l'équipe première ébroïcienne mérite sa place au sein de l'élite régionale. "On est dans une situation atypique et pour nous, jouer en R2 ou R1, cela n'a pas vraiment d'impact financier pour un club comme le nôtre", argumente le président. "Ici, il y a des efforts partout, les joueurs font des efforts, les éducateurs font des efforts, le staff également, et on se fait plomber par une instance de contrôle. On est passés devant le tribunal au mois de juin avec la mandatrice, ils ont émis un avis favorable sur la continuité du plan d'observation. Les dettes sont déterminées à un peu moins de 400 000 euros et on est en train de préparer la manière dont elles se rembourseront grâce aux indemnités qui arriveront dans le futur". Puisque la CRCC et l'EFC 27 ne sont clairement pas du même avis, le club ayant fait appel, la balle est désormais dans le clan de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), décidément très occupée cet été encore. Sa décision sera rendue sous une dizaine de jours.
Romaric Bultel quitte le club pour Villefranche-Beaujolais
L'autre information d'importance liée à l'actualité de l'Evreux FC 27 concerne l'un de ses visages historiques en la personne de Romaric Bultel. Ancien joueur de l'institution euroise, éducateur notoire du club et surtout connu pour avoir été l'entraîneur de l'équipe première trois années durant, il est surtout celui qui a permis au club de monter du National 3 au National 2 en mai 2022. Le technicien opérait la saison dernière comme directeur sportif, ayant laissé les clés de l'équipe première au duo Abdellatif Akdim - Thomas Maurey, et il a pris la décision de s'en aller du côté de Villefranche-Beaujolais, un club en passe d'être repêché en National, où il sera l'adjoint de Laurent Combarel.
S'il mesure la perte pour Evreux, Samuel Brigantino est ouvertement heureux pour le technicien. "C'est compréhensible, il a une vraie formation, des compétences, il avait des envies de retrouver les terrains, mais on ne proposait pas ça en interne", réagit le président. "Je lui avais demandé de me filer un coup de main sur la direction sportive pendant une année et il l'a fait. Il a eu une belle proposition, on ne peut pas se mettre face à la proposition d'un club de National qui vient chercher quelqu'un de compétent. Objectivement, c'est une bonne pioche pour eux. Si j'étais égoïste, je dirais que ce n'est pas bien, mais comme je ne le suis pas, je sais que c'est bien pour lui. Ça va lui faire du bien de voir un monde plus professionnel avec de vrais moyens".