C'est un visage avec lequel il va sans doute falloir compter ces prochains mois dans le paysage du football normand. A 20 ans seulement, le défenseur Quentin Gallice court après le temps perdu du côté de l'US Alençon, lui qui a eu le malheur de voir sa saison ne commencer qu'à la fin du mois d'octobre. "Je n'ai pas eu de chance", confie le natif de Marseille. "Dès la deuxième minute du deuxième match (de préparation), je me suis blessé au genou. On a eu peur parce que je pensais aux croisés. Finalement, ce n'était pas le cas. C'était un cas rare, d'après ce qu'on m'a expliqué". Conscient qu'il manquerait néanmoins le début du championnat, le robuste défenseur a mis les bouchées doubles pour vite revenir, gagnant au final "un peu plus de deux semaines" sur son calendrier de reprise. Il a découvert les joies de démarrer en match officiel avec l'équipe première ornaise lors du 6e tour de Coupe de France (le 27 octobre) du côte de l'Olympia'Caux FC (R2), un adversaire redoutable que les « Vert et Noir » n'ont éliminé qu'aux tirs au but (0-0, 4-3 tab). "C'était quand même un bon match de retour", souligne l'intéressé, même si son équipe est passée par un trou de souris ce jour-là.
Pour nos lecteurs les plus anciens, le nom de famille du défenseur alençonnais est susceptible d'évoquer quelques souvenirs et pour cause, Quentin Gallice fait partie de la famille de Jean et André Gallice. "Ce sont les deux cousins de mon grand-père et c'est surtout Jean pour qui ça a bien marché". Essentiellement à Bordeaux, mais aussi à Lyon et à Angoulême, Jean Gallice a en effet joué plus de 300 matches en première division dans les années 1970. Il a aussi été sélectionneur des équipes de France jeunes, notamment les U19. "Il a coaché Hugo Lloris et Yoann Cabaye", détaille le joueur de l'USA. Même l'actuel entraîneur du HAC, Didier Digard, a évolué sous les ordres de cet ancien attaquant. Mais ce ne sont étonnamment pas ces liens du sang qui ont conduit le défenseur âgé de 20 ans à embrasser lui aussi une carrière dans le football. "Mon père, à la base, n'était pas du tout foot. J'avais un club qui était juste en face de chez moi et c'est ma mère qui m'a inscrit. Je jouais tout le temps au foot dans l'appartement. J'avais toujours un ballon. J'adorais ça". Au point de ne jamais plus pouvoir se passer de son hobby préféré.
Un rêve de devenir professionnel toujours vif
Après une enfance dans les Bouches-du-Rhône et des prédispositions balle au pied qui l'auront conduit au centre de formation de l'Olympique de Marseille, Quentin Gallice a opéré un surprenant virage dans sa vie d'adolescent quand, à l'été 2021, il a décidé de traverser la France pour poursuivre sa formation au Mans FC, à seulement 17 ans. "Je n'ai pas été conservé à l'OM parce que j'ai eu pas mal de blessures", détaille le néo-Alençonnais. "J'ai eu deux années où j'ai grandi très vite, donc j'ai eu beaucoup de blessures de croissance. Dès que je suis rentré en sport-études, j'ai vraiment commencé vraiment à vouloir devenir footballeur professionnel. Je savais donc que je devais retrouver un bon club. Avec mon père, on a envoyé mon CV sportif à plein de clubs en France. Le Mans l'a réceptionné et ce club a tout de suite été intéressé". Dès lors, le jeune homme est parti seul tenter une nouvelle aventure qui l'aura vu jouer trois ans pour le club sarthois, accumuler de l'expérience et obtenir entre temps un baccalauréat scientifique avant de commencer des études en STAPS.
C'est finalement après une prise de contact l'été dernier d'Arnaud Cormier, l'entraîneur de l'USA qu'il ne connaissait pourtant pas en personne, que l'ancien Marseillais a décidé de rejoindre les rangs « Vert et Noir ». Le club, il en avait entendu parler en bien, notamment grâce à son exploit en Coupe de France contre Le Havre il y a deux ans ou à travers le rayonnement de certains de ses joueurs clé comme Hakim El Hamdaoui. D'ailleurs, s'il a intégré une structure amateure, Quentin Gallice n'a pas perdu son principal objectif de vue. "Mon but, c'est toujours d'être professionnel et d'aller jouer au haut niveau", clame-t-il. "A Alençon, l'opportunité était très bonne pour que je continue à évoluer". Dans son évolution, le joueur espère d'ailleurs connaître un parcours mémorable dans une Coupe de France qu'il découvre. Ce week-end, le club ornais ira se frotter aux Briochins de l'AS Ginglin-Cesson, pensionnaires de Régional 1, au 7e tour. "Il faut faire un gros match. ! Mais il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas car pour l'instant, en Coupe de France, on passe les tours. On n'est plutôt pas mauvais". La perspective de recevoir le FC Rouen (N1) à Jacques-Fould n'a d'ailleurs pas échappé aux Alençonnais, mais comme il l'a toujours fait avec intelligence dans sa jeune carrière, Quentin Gallice compte bien continuer à avancer "étape par étape".
> Coupe de France. 7e tour - AS Ginglin-Cesson (R1) / US Alençon (N3), samedi 16 novembre au Stade de l'Europe de Saint-Brieuc à 14 heures.