Deux ans après avoir volé au secours de l'équipe première de l'AG Caen en remplacement de Julien Le Pen, Félix Legras a de nouveau été placé sur le banc de l'Avant-Garde voilà près de deux semaines, en remplacement cette fois-ci de Christophe Duboscq, mis sur la touche. Celui qui occupe depuis le début de la saison le rôle de responsable technique et qui n'était en charge d'aucune équipe en particulier jusqu'alors a désormais pour redoutable mission de redresser la situation sportive d'une équipe malade et relégable en National 3 (13e/14 avec cinq points de retard sur le 10e, premier non-relégable, même si la 11e place pourrait suffire). "Je n'étais pas préparé à ça", reconnaît le principal intéressé. "Dès que l'info est arrivée, toutefois, je me suis mis au travail, je suis au service du club donc je lui donne un coup de main". Depuis sa ré-intronisation, le jeune technicien (36 ans) a opéré de manière ordonnée. "La première étape a consisté à échanger avec les joueurs pour avoir un diagnostic, comprendre ce qui ne va pas, ce qui fait qu'on en est là [...] Parmi mes méthodes, il y a la volonté d'impacter mentalement les joueurs, en allant les chercher, en ayant un groupe qui soit derrière moi, qui soit en mesure de retrouver un niveau de performance qui soit fidèle à ses capacités".
Voilà deux ans, Félix Legras avait déjà été placé en première ligne pour remplacer Julien Le Pen au pied levé (ce dernier avait fini par revenir). Son premier match avait bluffé tout le monde puisque les Caennais avaient offert un festival offensif contre le FC Saint-Lô (victoire 8-4) et au total, l'ancien joueur du club avait réussi à glaner sept points en quatre sorties. Son nouvel intérim a cette fois commencé sur un revers 3-1 chez l'US Alençon. "Le premier constat, c'est que l'AG Caen a un effectif de qualité, ça paraît évident, mais ça ne suffit pas à l'heure actuelle", analyse le coach. "C'est une équipe qui est fragile, qui a été impactée par des événements contraires durant la saison. L'idée c'est de retrouver une fraîcheur mentale !"
"On veut voir ce qu'il va se passer sur les trois-quatre matches à venir et voir comment on va se réorienter"
Fabrice Dartois, co-président de l'AG Caen
Le problème pour Félix Legras, c'est que le temps lui est compté. Non seulement, il ne reste plus que six journées à l'Avant-Garde pour se sauver, mais en plus, son intérim ne pourra pas s'étendre au-delà du 20 avril (et réception de... Saint-Lô) pour des questions de règlement et de diplômes. Sans quoi, le club s'exposerait à des sanctions pouvant conduire à un retrait de points. "On n'a qu'un mois de date à date", abonde le co-président Fabrice Dartois. "On est un peu dans l'expectative et actuellement, il n'y a rien d'acté au niveau du club. On veut voir ce qu'il va se passer sur les trois-quatre matches à venir et voir comment on va se réorienter". La réception de la réserve de Malherbe puis celle du FC Saint-Lô entrecoupé du déplacement au SU Dives-Cabourg apparaissent donc cruciaux pour l'avenir à moyen-terme de la formation caennaise. Félix Legras, lui, se concentre sur sa mission sans trop penser à l'après. "Je suis là pour apporter un regard neuf, de la fraîcheur. J'ai vécu de loin ce qui s'est passé dans l'équipe et ça ne m'a pas impacté autant que les joueurs". Une chose est sûre : pour Fabrice Dartois, personne ne peut mieux endosser ce rôle que cet entraîneur qui connaît si bien son club.
> N3. J21 - AG Caen (13e - 17 points) / SM Caen « B » (8e - 26 points), samedi 6 avril à 16 heures au Stade de Venoix-Claude-Mercier.