Comme chaque saison depuis qu'il est redescendu de National 3 (en 2019/20), le Pacy-Ménilles RC était encore et toujours attendu au tournant. Chaque semaine, sur les terrains de Régional 1, on lui attribue souvent le costume de favori eu égard, sans doute, à ses exploits du 21e siècle au niveau fédéral. Pourtant, alors que le sprint final est désormais enclenché, le club eurois navigue à 17 points du mano a mano que se livrent Gisors et Grand-Quevilly pour le gain de la première place. "On n'a plus grand chose à jouer, en effet", constate l'historique défenseur et capitaine Romain Tanty. "La semaine dernière, on avait un match pour le maintien à jouer, mais on a désormais une petite marge. Il fallait penser à se maintenir, a priori c'est chose faite, même s'il faudra voir s'il y a quatre ou cinq descentes dans notre groupe".
Victorieux samedi dernier du relégable Pavilly (3-0), Noé Kwin, Oumar Fall et leurs partenaires touchent au but et il faudrait un cataclysme pour les voir chuter en Régional 2 à l'issue du championnat. C'est donc bel et bien une nouvelle pige en R1 qui attend les joueurs de Franck Paillette. Mais peuvent-ils seulement s'en contenter ? "C'est une saison décevante parce qu'elle n'est pas à la hauteur des ambitions qu'on avait au début", juge Romain Tanty. Éducateur au club, le capitaine était – une fois n'est pas coutume – déjà notre interlocuteur lors de la chronique de la saison dernière. L'interroger de nouveau est l'occasion de mesurer combien ce club de premier plan est passé loin de ses ambitions de N3 déjà exprimées voilà un an. "Sur nos trois dernières saisons de R1, je pense qu'en plus, c'est l'année où on avait l'équipe avec le plus de qualité", regrette le défenseur.
Nouveau chapitre à venir pour les Eurois ?
Renforcé notamment par l'arrivée des ex-Ébroïciens Jean-Paul Mendy et Jonathan Bétin, ainsi que par Formoso Gomes (Oissel) ou encore Achraf Boutkhemt (ancien de Val-de-Reuil débarqué en janvier), le PMRC avait fière allure sur le papier. Son manque de constance ne lui a toutefois jamais permis de se sortir du ventre mou. "La mayonnaise n'a pas pris", constate tout simplement Romain Tanty. "Ça n'a jamais pris au niveau de l'état d'esprit et de la vie de groupe, malheureusement, on n'a jamais vraiment réussi à faire les choses ensemble". Cette saison, le groupe de Pacy-Ménilles a bien vécu, mais l'alchimie entre les différents joueurs, tant sur le terrain qu'en dehors, n'a jamais apporté ce soupçon d'énergie collective nécessaire à de grandes épopées. "Le football est un peu devenu individuel, chacun joue sa carte, chacun joue pour sa carrière, si on peut parler de carrière à ce niveau-là. Il n'y a pas toujours d'écoute".
Depuis leur descente frustrante de National 3 en raison du Covid-19, les Pacéens n'ont jamais changé leur fusil d'épaule, entamant chaque saison qui a suivi avec cette envie, même à demi-avouée, de retrouver l'échelon du dessus. Et si Romain Tanty garde l'ambition de ramener les Eurois en N3 un jour, le capitaine a l'impression que le club ne pourra parvenir à ses fins qu'en entamant pleinement un nouveau chapitre. "J'ai le sentiment que nous sommes en fin de cycle", analyse le défenseur. "Ce n'est évidemment pas moi qui décide, mais peut-être que nous devrions repartir avec des joueurs plus jeunes, qui ont un peu plus d'envie". Du talent chez ses jeunes, le club phare de l'Eure n'en manque pas et Romain Tanty, au club depuis 2001, se verrait bien encadrer la jeunesse montante. "J'aimerais bien transmettre ce que je connais, notamment l'identité et les valeurs du club". Ce n'est peut-être qu'au prix d'un profond changement que le club des bords de l'Eure retrouvera sa place au sommet du classement.
> R1. J21 - FC Rouen « B » (3e - 35 points) / Pacy-Ménilles RC (7e - 25 points), samedi 4 mai à 19 heures au Stade Pierre-Lefrançois.
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