Si on peut se permettre de donner un petit conseil à La Mos (R1) avant son 6e tour de la Coupe de France, c'est d'éviter les tirs au but. Car la prochaine équipe à qui elle rend visite est redoutable dans cet exercice. "Si on arrive aux tirs au but, on sera favori", lance, avec un grand sourire, Jaouad Bouyahya, le milieu de terrain du FC Pays Aiglon (R3). C'est bien simple, les « Jaune et Bleu » restent sur trois qualifications consécutives à l'issue de cette séance de penalties. "En coupe, il n'en faut qu'un à la fin, peu importe la manière". Le club ornais peut notamment remercier Anthony Grandet. A chaque séance, son jeune gardien s'est montré à son avantage en repoussant des tentatives adverses. Le paradoxe du parcours du FCPA dans cette compétition, c'est qu'il n'aurait jamais dû en passer par cette épreuve si spéciale. Et pour cause...
Pour leur entrée en lice, les protégés du président Michel Allain comptaient deux buts d'avance dès le retour des vestiaires contre l'US Blainville (D1). Au 4e tour, ils menaient 3-0 aux dépens de l'US Percy (R3). Rebelote il y a deux semaines sur la pelouse du FC des Etangs (R2) avec un score de 4-1 en leur faveur à une vingtaine de minutes du terme. "Mais à chaque fois, on se fait remonter". Alors qu'on pourrait penser, à la lecture de ces scénarios défavorables, que les Aiglons s'écrouleraient durant les tirs au but, ils s'en sont toujours sortis. "C'est la preuve qu'on a un groupe solide mentalement, qui sait gérer ses émotions. Bon, pour nos supporters, mieux vaut ne pas être cardiaques", s'en amuse Jaouad Bouyahya qui n'a jamais tremblé quand il a été appelé pour poser le ballon sur le point de penalty. "Comme je suis le plus expérimenté, c'est normal que je prenne mes responsabilités".
Jaouad Bouyahya a joué avec les pères de certains de ses coéquipiers !
Il faut dire que du haut de ses 41 ans, Jaouad Bouyahya est le doyen de l'effectif « Jaune et Bleu ». A l'exception de quelques piges à Caen du temps où il était étudiant, il n'a défendu les couleurs que d'un seul club. "J'ai grandi ici, je joue ici, je suis éducateur avec les U13 ici", énumère-t-il. "Toutes mes aventures footballistiques, je les ai vécues avec L'Aigle. Et aujourd'hui, je suis toujours là, toujours en forme". Le milieu de terrain est présent dans le groupe seniors depuis tellement longtemps qu'il a évolué avec certains pères de ses coéquipiers actuels à l'image de Rafael Dos Santos, le latéral droit. "J'ai joué avec Mario, son papa". Au FCPA, il connaît tout le monde et tout le monde le connaît. "Mon premier éducateur, Dominique Mongiat, est encore membre du bureau. On a une grosse ossature de personnes qui sont fidèles depuis des années. C'est plutôt bon signe".
Samedi, Jaouad Bouyahya et ses partenaires ont la possibilité d'entrer dans l'histoire du FC Pays Aiglon en cas de qualification. La saison dernière, ils s'étaient justement arrêtés à ce stade, stopper par le FC Dieppe (3-1, pensionnaire de N3). "Le plus beau parcours du club, c'est un 7e tour contre Aubervilliers, en 1997", se souvient le n°5 des « Jaune et Bleu ». Pour égaler cette meilleure performance, encore faut-il franchir l'obstacle maladien. Tout sauf une mince affaire au regard des deux divisions qui séparent les deux camps. "Peu importe le niveau de l'adversaire, on se bat contre l'idée de perdre un match". Pour cela, le FCPA dispose de plusieurs arguments. "On a des gars qui ont joué en R1 comme notre avant-centre, Sinan Ergun (à Alençon), d'autres qui ont le niveau pour y évoluer. Je pense à notre capitaine, Paul Liagre qui a fréquenté le centre de formation de Laval". Le FCPA peut également s'appuyer sur un duo d'entraîneurs extrêmement complémentaire : Mehdi Afif et Hugo Dupont. "Mehdi, c'est un ami d'enfance. On le présente comme un meneur d'hommes avec cette volonté de transmettre. Il sait motiver ses troupes. Hugo, lui, c'est plutôt le tacticien". Et puis La Mos est prévenue, il y a ce fameux savoir-faire aiglon en matière de tirs au but.
> CDF. 6e tour - FC Pays Aiglon (R3) / La Maladrerie (R1), samedi 26 octobre à 16 heures au Stade René-Foisy.