Sans trop trembler mais sans non plus une assurance débordante, les dirigeants de l'EFC 27 ont fait passer une première étape d'importance au club eurois, ce lundi 18 septembre. Dans la matinée, ils ont été reçus par le Tribunal judiciaire d'Evreux où ils ont pu déposer un dossier de redressement et ils en sont repartis avec ce qu'ils étaient venus chercher : de l'espoir et du temps. "La seule chose qui a été mise en avant, c’est le fait qu’ils veuillent bien étudier la procédure de redressement", résume sobrement le président Samuel Brigantino. "Ils auraient pu nous mettre en liquidation judiciaire directement, mais ce n'est pas le cas, c’est donc une première étape de franchie". En grave difficulté sur le plan financier, endetté jusqu'au cou, l'EFC 27 est sous assistance respiratoire depuis plusieurs mois mais peut fermement croire en une sortie d'impasse.
Le 18 septembre passé, il faut maintenant se projeter sur une autre date d'importance, celle du 27 octobre. "Ils nous convoquent à cette date pour un délibéré", poursuit le président ébroïcien. "D'ici là, on aura encore des éléments à leur fournir". Parmi ces derniers, il y aura assurément le cas Ousmane Dembélé. Le transfert de l'ancien de la maison du FC Barcelone au Paris Saint-Germain est un véritable cadeau du ciel pour l'EFC 27, car en tant que club formateur, l'association normande va récupérer par ricochets quelques deniers qui pourraient absolument tout changer. "Ils attendent qu'on leur donne des informations sur tout le mécanisme qui est mis en place par la FIFA sur les contributions de solidarité, l'indemnité de formation et les indemnités compensatrices".
La nouvelle association répond aux attentes
En attendant d'en savoir plus, l'EFC 27 a repris une vie presque normale en apparence. Alors que le nombre de licenciés dépasse toujours les 600, l'équipe première, reléguée administrativement en Régional 2, a commencé sa saison tambour battant et occupe déjà le sommet de son groupe à l'heure d'aller défier dimanche une autre équipe à six points, le FC Saint-Julien. Les hommes de « Titif » Akdim sont en plus toujours en lice en Coupe de France. Pour continuer à faire vivre l'EFC 27, le dirigeants ont eu une idée rare puisqu'ils ont créé le Football Club Evreux, une association parallèle. "Tout a été remis en place", détaille Samuel Brigantino. "On a un nouveau fonctionnement avec tout ce qui est partenariat, c'est mieux que l'année dernière. Largement. Au sein de mon groupe (Glass Express), j'ai détaché deux personnes pour gérer la partie commerce et communication. J'ai aussi mon service juridique qui travaille beaucoup sur les différentes choses qui tombent. Au sein du club, Romaric Bultel occupe désormais un rôle de directeur sportif. Tout fonctionne mieux qu'avant".
Ce qui est certain en ce milieu de mois de septembre, c'est que le club eurois n'a pas été abandonné et que la justice a conscience des efforts consentis pour sauver l'association et ses équipes. "On est en train de redresser la barre mais ça ne veut pas dire qu'on a payé le passif", rappelle toutefois Samuel Brigantino. "On a toutes nos dettes sur l'EFC 27, mais avec la nouvelle association, on a un fonctionnement qui est beaucoup plus stable". La procédure de redressement ouverte, il reste évidemment des écueils à passer pour s'éviter une fin de parcours soudaine qui, si elle venait arriver, a au moins été repoussée loin dans le temps. "Un mandataire va être nommé le 27 octobre, à cette date on ne craindra pas une liquidation. Par contre, c'est au cours de la procédure de redressement qu'ils peuvent déclarer qu'ils n'y arrivent plus. En 2023, il n'y aura donc pas de liquidation, d'autant plus avec une indemnité de transfert qui devrait tomber selon moi en décembre en ou janvier". Malgré le contexte, l'Evreux FC 27 verra donc 2024. Vu les circonstances, c'est déjà une grande victoire.
Aurélien Renault
> R2. J3 - Saint-Julien (3e - 6 points) / Evreux FC 27 (1er - 6 points), dimanche 24 septembre à 15 heures au Stade Gambade.