Vous auriez annoncé à la section féminine de l’ES Coutances qu’elle serait au 4e tour de Coupe de France il y a cinq ans, elle aurait signé de suite. Jean-Charles Fromentin aussi en début de saison. Compétiteur dans l’âme, l’entraîneur manchois vient tout juste de découvrir le public féminin sur le carré vert. Dévoué à son club de cœur depuis des années chez les garçons, il a été propulsé à la tête de l’équipe féminine depuis septembre. Un projet tout nouveau dans lequel on lui demande très vite des résultats. "On m’a confié un objectif : l’accession en R2", souffle-t-il. C’est plutôt bien lancé. Troisième la saison dernière, invaincue en championnat de district à 11 et toujours en lice en Coupe de France... « JC » ne pouvait pas rêver mieux comme début de mandat pour son équipe. "Voilà des années qu’il encadre des équipes de jeunes, des années qu’il le fait bénévolement avec passion, c’est une juste récompense !", le félicite l’un des présidents, Jean-Michel Leroy, sur les réseaux sociaux du club.
Seulement, voilà, l’ESC a hérité du plus gros poisson pour ce 4e tour : le Stade Malherbe. Fraîchement promues en D3 nationale, les « Rouge et Bleu » arrivent en terre manchoise avec le statut d'hyper-favorite. Trois divisions séparent les deux formations normandes. Mais la mission n’est pas impossible pour Jean-Charles Fromentin. "La Coupe de France, c’est avant tout des surprises !", se convainc-t-il, boosté à bloc. "Ce n'est que du bénéf’ de tirer le Stade Malherbe". Les deux clubs ont d’ailleurs une histoire commune puisque Nicolas Seube, l'actuel directeur du centre de formation du SMC Caen, est le parrain de l’école de foot de Coutances.
Le Stade Malherbe comme gros lot
En tant que petit poucet, l’ES Coutances ne veut pas changer ses habitudes. C’est même plutôt au Stade Malherbe d’avoir peur. "On sait ce qui nous attend. On est prêt à courir. C’est peut-être le seul match où l’on ne pourra rien dire aux filles", avance le « Hervé Renard local », comme il est surnommé au sein du club manchois. Sans donner trop de billes à l’adversaire, le Coutançais se montre confiant et ambitieux. "Je connais nos lacunes et je sais où il faut qu’on soit fort". Avant d’affronter l’ogre caennais, l’ESC s’est débarrassé de Carentan (7-2, dimanche 10 septembre) et de Bayeux (3-2, vendredi 29 septembre) lors des deux tours précédents. Le coach coutançais ainsi que son équipe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils veulent se laisser une chance d’y croire. "On ne va pas se contenter d’éliminer deux équipes de R2. On a de l’ambition", lance celui qui ne veut pas entendre parler de miracle.
Ce vendredi soir, l’ESC aura l’avantage du terrain et du public. Lors du tour précédent, 300 personnes avaient répondu présent dans les tribunes du Parc des Sports. Le club local en attend au moins le double pour cette rencontre historique. Affiches dans la ville, promotion sur les réseaux sociaux, restauration sur place… Une soirée de fête est prévue pour soutenir les Féminines. "L’ambiance autour va nous porter", espère le technicien de 53 ans. "Les filles ne sont pas habituées à jouer devant autant de monde mais ce qui va primer, c’est l’état d’esprit, l’envie, la combativité, et le mental". De là à créer l’exploit ? "On va peut-être écrire l’histoire de Coutances", se laisse le droit de rêver Jean-Charles Fromentin.
› CDF. 4e tour - ES Coutances (Dép) / SM Caen (D3), vendredi 13 octobre à 20 H 45 au Stade Paul-Maundrell.