C'est sous un soleil de plomb d'un dimanche de fin février qu'Adrien Leroy décroche son téléphone. En milieu d'après-midi, alors que ses coéquipiers savourent la troisième mi-temps, la réserve de l'AS Buchy vient de s'offrir un succès précieux aux dépens de Gournay-en-Bray (2-1), au troisième échelon départemental. "C'était serré. On était mené 1-0 à la mi-temps mais on revient dans le match grâce à une deuxième période plus sérieuse", analyse le capitaine de cette équipe à l'autre bout du fil. Le beau temps n'a pas uniquement brillé sur la pelouse du Stade municipal de Buchy, situé à une vingtaine de minutes de Rouen, puisque l'équipe fanion a aussi fait le travail du côté de l'Entente Motteville Croix-Mare, bon dernier du championnat de D1, s'imposant sur un score net, 4-0.
C'est donc un carton plein réalisé par les deux formations chez les seniors pour le plus grand bonheur d'Adrien Leroy, au club depuis une dizaine d'années et qui en est désormais le trésorier. "Il fallait des points ce week-end pour les deux équipes. La « B » était mal en point avec déjà quatre défaites cette saison. La « A » a un statut à conserver parmi les équipes de tête du championnat". Pour résumer, la réserve des « Vert et Blanc » a revu ses objectifs à la baisse à la suite de quelques faux pas au début de cet exercice 2024-2025. Deuxième la saison passée "en perdant des points bêtement face à des adversaires abordables", la « B » de Buchy ne fera pas mieux cette saison et devra se contenter d'aller chercher le Top 5 en D3.
"La « A » a un statut à conserver parmi les équipes de tête du championnat"
Quant à la première, quatrième de D1 à quatre points du leader, l'ambition ne peut pas être plus limpide : la montée en R3. Ce serait historique pour le club seinomarin que de rejoindre l'échelon régional. "Ça a toujours été un objectif mais on n'a jamais franchi le cap". S'il postule toujours aux premiers rôles, l'ASB semble mal gérer les moments les plus décisifs. "Je ne sais pas si on supporte mal la pression mais chaque saison, on craque dans les trois derniers matches", analyse Adrien Leroy. "On a des remords de ne pas monter". Cette fois, le club du Pays de Bray veut briser la malédiction. Cette bonne dynamique devra d'ores-et-déjà s'enclencher avec un premier défi de taille, celui de battre Canteleu, le deuxième (avec deux matches de retard), à la maison. De quoi affirmer son statut et ses ambitions dans un championnat très élevé selon le trésorier. "Saint-Etienne-du-Rouvray, Canteleu et Déville-lès-Rouen sont trois gros concurrents. La lutte va être acharnée jusqu'au bout". Soit le 15 juin, date de la dernière journée du championnat. D'ici là, toutes les troupes devront rester concernées.
Alain Soulet, un bénévole dévoué depuis 40 ans
Avec ses 290 licenciés, l'AS Buchy compte également des vétérans, des féminines à 8 et une école de football très fournie (des U7 aux U18) créée en groupement avec le club voisin de l'US Cailly (à partir des U11). Le club, né dans les années 1930, héberge trois équipes U11, autant chez les U13, deux chez les U15 et une en U18. "La génération U13 s'annonce très prometteuse", selon les dires d'Adrien Leroy. Sous la houlette d'Anthony Desoutter, entraîneur diplômé avec de l'expérience chez les U14 au niveau régional au Rouen Sapins FC, l'association met les petits plats dans les grands pour polir de futurs talents.
"On mise tout sur cette génération pour la compter parmi les seniors dans quelques années"
"Notre équipe U13 n'a pas perdu un seul match depuis le début de la saison. Les jeunes ont battu des mastodontes comme le HAC ou Dieppe. On mise tout sur cette génération pour la compter parmi les seniors dans quelques années". Autre satisfaction, s'il est difficile de batailler face à la concurrence de grosses structures de l'agglomération rouennaise, les enfants semblent se plaire dans ce club familial. "Des jeunes étaient partis dans de plus gros clubs comme Bois-Guillaume par exemple mais ils sont revenus d'eux-mêmes car ils n'avaient pas trouvé l'esprit de famille que l'on a ici. Ils sont revenus jouer avec les copains", se réjouit le capitaine de la réserve.
Les bambins n'étaient peut-être pas aussi bien bichonnés que par Alain Soulet, dixit "la mascotte du club". Agé de 70 ans, ce bénévole est l'un de ceux qui se font désormais rares dans les structures amateures. Dévoué depuis 40 ans au sein de l'AS Buchy, « Alain » côtoie toutes les générations, des U7 aux seniors. Si précieux aux yeux des licenciés et bénévoles, il est l'homme à tout faire. Un véritable couteau suisse qui "roule les terrains, trace les lignes, prépare les sacs, fait les machines. Il accompagne les gars en déplacement. Il taquine aussi très bien les joueurs", sourit Adrien Leroy, qui se targue bien de garder secret le surnom qui lui est donné au sein du club. Soutenu par la mairie, qui compte 3 000 administrés, l'association dirigée depuis l'été dernier par Christopher Mansois, va s'offrir un petit lifting d'ici deux ans. S'il n'est pas encore équipé d'un synthétique à 11 comme grand nombre de structures de l'agglomération rouennaise, l'AS Buchy attend avec impatience de nouveaux équipements. Quatre vestiaires flambant neufs vont voir le jour au Stade municipal en 2027. De quoi confirmer la montée en puissance et le dynamisme de ce club qui s'opèrent maintenant depuis trois ans.

Un rendez-vous important attend l'AS Buchy dimanche prochain avec la réception du FC Canteleu, deuxième au classement, mais avec deux matches de retard.