De tous les changements de coach de l'été sur le territoire normand, le passage de Valentin Chaufray du banc de Briouze à celui de l'AG Caen est loin d'être le moins porté sur l'émotion. L'entraîneur de 30 ans qui va à l'avenir rester un des grands acteurs du Régional 1 féminin de la région vient de refermer un chapitre long de dix ans. "Franchement, l'émotion est énorme", glisse l'intéressé. "Ça a vraiment été très dur de faire le choix de partir. Briouze, c'est ma deuxième famille, j'y ai rencontré des joueuses qui sont devenues des amies. On a vécu plein de moments forts ensemble, sur et en dehors du terrain. Nous étions très proches". Responsable financier la semaine, le technicien devait enchaîner les aller-retours entre Caen et la cité ornaise (environ une heure de route), une des réalités dont doivent s'accommoder bien des acteurs sur le territoire. Un vrai sacrifice.
Ce qui a décidé Valentin Chaufray à quitter une association devenue son club de cœur, c'est la venue au monde de sa fille voilà deux ans. "Parfois, je ressentais que pour Briouze, je me privais du temps avec elle et c'est quelque chose que je ne veux pas", exprime-t-il. "En fait, je pense que j'ai fait tout ce que je pouvais, je suis arrivé au maximum de ce que je pouvais apporter au club. Il fallait que je me recentre sur ma famille".
La première raison de ce changement de poste marquant pour le football féminin de Normandie est donc avant tout familial. Car à Briouze, les choses allaient plutôt bien, une fois le désordre sanitaire laissé sur la touche. Parties en trombe à l'automne, les Briouzaines affichaient un encourageant 4/4 et en leaders de leur poule, elles attendaient de pied ferme de Coupe de France un Stade Malherbe qui n'est finalement jamais venu. "On était au top du top, j'aurais préféré finir différemment", regrette Valentin Chaufray avant de dresser son bilan. "Je retiens beaucoup de choses au final. Avec Briouze, on a gagné la Coupe de Basse-Normandie en U18, on a gagné des coupes de l'Orne, on a eu l'opportunité de jouer au Stade Océane contre Le Havre... C'est un truc dont on se souviendra toujours".
Un nouveau challenge avec l'Avant-Garde caennaise
Alors qu'il imaginait un temps faire une pause dans son activité de coach, Valentin Chaufray ne va donc pas laisser tomber le « survêt » de sitôt. "Je pensais m'arrêter une saison mais l'Avant-Garde est venue à moi via Benoit Sauveur", raconte-t-il. "Je suis hyper content car le projet est super intéressant, c'est à Caen et c'est le projet qui me convenait le mieux. J'ai l'impression qu'il est taillé pour moi". Celui qui fut formé à Putanges va donc prendre la suite de l'ex-joueur de l'équipe première de l'Avant-Garde Anthony Simon, désormais engagé avec Cormelles-le-Royal. Et il va donc pouvoir davantage trouver son point d'équilibre entre son travail, sa famille et son travail de coach d'équipe féminine. "Je n'avais pas spécialement envie de bosser chez les garçons", reconnaît-il par ailleurs. "J'ai vraiment senti que l'AG Caen me voulait. Maintenant, on va partir sur un nouveau cycle avec mon adjoint David Boutin".
L'AG Caen, ce n'est évidemment pas un saut dans l'inconnu pour Valentin Chaufray qui prend d'ailleurs "beaucoup de plaisir à découvrir le club de l'intérieur". Que ce soit avec les jeunes briouzaines ou avec les seniors dernièrement, le coach a toujours croisé la route des Caennaises, ou presque, avec une anecdote et non des moindres : "Elles nous posaient toujours de grosses difficultés", sourit-il. "On ne les a jamais battues, on a simplement réussi à faire match nul la dernière fois qu'on les a jouées".
Si ne pas perdre contre son ex-équipe s'annonce être un petit défi personnel à venir, Valentin Chaufray va évidemment passer dans un autre contexte. L'AG Caen, ex-pensionnaire de D2 rappelons-le, n'est pas dépourvue d'ambitions. "Pourquoi pas faire de belles choses ?", expose dès à présent le coach même si la Covid-19 prive tout le monde de repères. "Déjà on va bien travailler, l'effectif est de qualité. Pour espérer quelque chose, il faudra déjà être dans les quatre meilleurs de notre poule (qui comportera normalement huit équipes), c'est une nécessité pour mettre en place le projet. Ça me parait bien envisageable". S'il est parfois coutume de voir des joueurs ou des joueuses suivre un coach lorsque celui-ci s'en va, il n'est pas prévu qu'une Briouzaine s'engage à Caen. Les retrouvailles entre Valentin Chaufray et l'OCB, à coup sûr chaleureuses, auront donc lieu à l'automne. Sur le terrain.
L'OC Briouze s'active pour remplacer son coach
Valentin Chaufray va laisser une trace importante lorsqu'il aura quitté Briouze, c'est une certitude. On parle encore au futur car celui qui joue parfois gardien pour dépanner n'a pas encore fait officiellement ses adieux. "Jusqu'à une certaine date, Valentin continue à animer des séances auprès de nos joueuses", explique le président briouzain Tony Anjou. "Le nom de son remplaçant sera annoncé prochainement par le club. On travaille dessus, c'est sûrement le point premier sur lequel on bosse depuis quelques mois, il faut un peu de temps". Patience donc pour savoir qui coachera l'équipe féminine de la commune ornaise de 1 500 âmes.
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Aurélien RENAULT