C'est peu dire que cette saison, les féminines du HAC ont réussi une formidable métamorphose. Après avoir enregistré un seul succès et surtout huit défaites lors de leurs neuf premiers matches de championnat, les Hacwomen ont tout à coup changé de visage, au point d'être présentement sur une inattendue série qui les a vues concéder un unique revers en dix rencontres. Qui l'eut cru ? Si de l'extérieur, il est difficile de comprendre ce qui a permis aux « Ciel et Marine » de trouver soudain le déclic, il en va finalement de même au sein du vestiaire. "Franchement, je cherche aussi", s'amuse l'attaquante Madeline Roth, pas étrangère à ce renouveau. "Je pense sincèrement que c'est le fait qu'on ait trouvé un dispositif où chacune puisse s'exprimer, qu'on s'y tienne et qu'on soit dans une discipline plus plus. Avant, il y avait un peu d'entre-deux à chaque fois. Il y a aussi le fait qu'on prenne beaucoup moins de buts et qu'on arrive aussi à être dans la réussite devant le but". Alors que le redressement a été spectaculaire en D1 Arkema où les Havraises, en grand danger, comptent désormais sept points d'avance sur la zone rouge à six journées du terme, la bonne dynamique a aussi permis à l'équipe de Maxime Di Liberto de s'inviter dans le dernier carré de la Coupe de France Féminine.
Vendredi soir, dans un stade Océane qui a des chances de connaître sa meilleure affluence depuis le début de saison pour un match de la section féminine, Madeline Roth et ses partenaires accueilleront le Paris FC pour un rendez-vous et un défi inédits. "Aller en finale, ce serait vraiment une première historique pour le club et même pour nous", expose l'ancienne joueuse du Dijon FCO. "Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de joueuses dans notre effectif qui ont déjà pu vivre une finale de Coupe de France. Et ça resterait marqué à vie. On sait que nous, on jouera avec le cœur. On essaiera de tout faire pour passer encore cette étape, pour continuer à rêver. Franchement, on y croit". Alors qu'elles viennent d'éliminer Montpellier (1/8e. 2-0, le 25 janvier) et une équipe de D2, Toulouse (1/4. 2-1, le 9 février), les Havraises se retrouveront face à la seule équipe du championnat qui, jusqu'alors, les a battues à l'aller comme au retour. Lors de la première manche d'ailleurs, Gaëtane Thiney et ses coéquipières avaient infligé un sévère 8-0 à des « Ciel et Marine » qui ne jouent toutefois plus du tout le même football que celui qu'elles avaient péniblement récité au Stade Charléty.
L'un des détonateurs du groupe
Lors du début de saison qu'elles ont passé dans un épais brouillard, les Havraises n'ont aucunement laissé l'opportunité aux observateurs de jauger la qualité réelle des Madeline Roth, Eden Le Guilly et autres Lisa Lichtfus, nouvelles venues mais prises dans la nasse. Ce n'est peut-être qu'après un succès fondateur à Guingamp (J11. 1-0, le 14 décembre) que toutes ces recrues ont enfin pu montrer toute l'étendue de leurs qualités. Comme un symbole, c'est d'ailleurs Madeline Roth qui avait marqué le but libérateur au Stade de Roudoudou à la 85', une minute après avoir jailli du banc. "C'est vrai que c'est à partir de Guingamp qu'il y a eu une bascule", songe la native de Wissembourg. "On s'est dit, c'est bon, on est de nouveau dans la lancée, il faut qu'on se reprenne (...) Après, je pense que les vacances ont fait du bien, ça nous a coupé ce truc négatif". Dès lors, l'Alsacienne de 23 ans a enfin pu vivre ce qu'elle était venue chercher au HAC, à savoir un nouvel élan positif après avoir vécu une fin de parcours difficile dans son ancien club de Dijon.
Si le choix de s'orienter vers la Normandie a d'abord pu ressembler à une décision loin d'être gagnante, celle qui avait su se laisser convaincre par Laure Lepailleur ne regrette sans doute pas grand chose. De son côté, l'ex-pensionnaire de l'équipe de France est certainement très heureuse de pouvoir compter l'internationale U23 dans ses rangs. Pas plus tard que ce week-end d'ailleurs, Madeline Roth a de nouveau contribué à un succès des Hacwomen en marquant à Saint-Etienne (2-1), tout comme l'étincelante Laurie Cance. Dans le même temps, le PFC montrait quelques signes d'essoufflement en se contentant d'un nul 0-0, chez lui, contre le promu nantais. "On sait que c'est de la coupe, que tout peut arriver. Elles ne sont plus autant en confiance, puisqu'elles ont fait un nul contre Nantes. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas les surprendre ? On en a la possibilité ! C'est vrai que sur le match retour, on a perdu à domicile (J12. 2-0, le 8 janvier), mais on avait quand même eu certaines occasions pour marquer, moi, j'avais frappé sur le poteau". Avec cette équipe « Ciel et Marine », tout semble désormais possible. Et si le public répond présent en nombre à Océane pour soutenir Madeline Roth et ses partenaires vendredi, la route vers Calais où se déroulera la grande finale semblera certainement tout à coup plus courte.
> Coupe de France Féminine. Demi-finale - Havre AC (D1) / Paris FC (D1), vendredi 7 mars à 18 H 30 au Stade Océane.