L'entraîneur
Avec Maxime Di Liberto, un formateur à la tête des « pros »
La parenthèse Romain Djoubri sur le banc des filles du HAC n'aura duré qu'un an. Malgré un maintien acquis sans trop trembler (9e avec neuf points d'avance sur les deux derniers, relégués), l'Etat-major havrais, la manager général Laure Lepailleur en tête, a décidé d'ouvrir un nouveau chapitre. Responsable des U19 nationales depuis 2021, Maxime Di Liberto a été installé aux commandes de l'équipe première. Cette nomination s'inscrit dans une logique de promotion de nombreuses jeunes joueuses et de création, depuis le 1er juillet, d'un centre de formation spécifiquement dédié à la pratique féminine. Arrivé en provenance de Châteauroux, Romain Chevrier le dirige.
"La volonté des dirigeants était d'avoir un technicien qui connaisse le foot féminin, les jeunes et le staff en place", énumère le Ch'ti lensois. "Je remplissais ces trois critères". Sa proximité avec Laure Lepailleur a pesé lourd dans la balance au moment de ce choix. "Avec Laure, on se trouve sur la même longueur d'onde sur le plan sportif et extra-sportif. On est d'accord sur ce qu'on veut apporter à l'équipe et aux joueuses". Pour le principal intéressé, bien qu'il ait déjà fait partie de staff en D1 en étant l'adjoint de Jean-Louis Saez à Montpellier et de Frédéric Gonçalves au HAC, il s'agit d'un baptême du feu avec le costume de n°1. "Le train passait, il fallait accrocher le bon wagon".
L'effectif
Des (très) jeunes joueuses appelées à devenir des cadres
Durant le mercato, une page de la section féminine du HAC s'est tournée. Présente depuis le début du projet impulsé par le propriétaire Vincent Volpe, en 2017, en R1 (!), Deja Davis s'est engagée en faveur du Paris FC. C'est fini aussi pour Eva Sumo (FC Nantes, D1), Nadjma Ali Nadjim (Saint-Etienne, D1) et Rose Borghella (Fenerbahçe, Turquie) qui ne défendront plus les couleurs « Ciel et Marine » sans oublier Inès Benyahia, prêtée par Lyon. Créditée de huit buts pour neuf passes décisives la saison dernière, élue révélation en D1 en 2024, appelée en équipe de France cet été, son départ ne sera pas évident à combler. Si cinq recrues ont été enregistrées dont deux gardiennes (Chloé N'Gazi et Lisa Lichtfus) ; l'expérimentée Laëtitia Philippe se trouvant en congé maternité pour quelques semaines encore, la direction havraise entend surtout s'appuyer sur de jeunes éléments issus de la formation. Une véritable politique guidée également par des impératifs financiers ; les difficultés économiques du club doyen frappant aussi les filles de Laure Lepailleur.
Parmi les joueuses les plus prometteuses, on peut notamment citer les défenseures Célestine Boisard (19 ans) et Laure Kleczewski (18 ans), les milieux Noa Lambrecht (18 ans) et Emmy Lefèvre (16 ans le 23 novembre !). "Si on les a conviées, c'est parce qu'on croît en elles. Elles ont les cartes en main, elles doivent avoir faim. Quelques unes rentrent sur la pointe des pieds mais il faut qu'elles lâchent les chevaux", lance Maxime Di Liberto qui a déjà dirigé toutes ses filles de par son passé avec les U19. Avec une moyenne d'âge n'excédant pas les 22 ans pour les joueuses de champ convoquées lors de la 1re journée contre le FC Nantes, certains éléments, pas beaucoup plus âgés que leurs coéquipières précédemment nommées, sont appelés à changer de statut à l'image de Chancelle Effa Effa et Mélinda Mendy (génération 2006 toutes les deux), internationales U20 sous le maillot Bleu.
"Quand tu vois la fin du précédent championnat (quatre de ses cinq buts ont été inscrits dans les deux derniers mois de compétition), Chancelle peut devenir une de nos leaders sur le plan technique. Mélinda, si elle n'est pas embêtée par les pépins physiques, si elle se développe physiquement, si elle a envie de bosser, elle peut être une révélation en D1 au même titre qu'Inès (Benyahia) la saison passée", estime l'entraîneur du HAC. Et la relève ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez avec, entre autres, Thaïs Gallais, "une Pipo Inzaghi au féminin chez les U19", Maël Doré et Luna Laboucarie, respectivement huit et six caps en équipe de France U16. Dans ce contexte, Romane Enguehard, Christy Gavorie et Laurie Cance, du haut de leur 25, 26 et 29 ans, fera presque office de vétérantes.
L'objectif
Un maintien avant d'ambitionner d'aller voir plus haut
Lors du Fan Day, début août, le président Jean-Michel Roussier a mis un petit coup de pression à ses féminines en leur fixant comme cap de titiller les play-off promis aux équipes terminant aux quatre premières places, sachant que trois d'entre elles semblent dévolues à Lyon, au PSG et au Paris FC. Quand on lui parle d'objectif, Maxime Di Liberto se montre, lui, nettement plus mesuré. "Il faut garder les pieds sur terre, ne pas griller les étapes", avance le coach des « Ciel et Marine ». Le technicien havrais ne jure avant tout que par le maintien (les deux plus mal classés d'un championnat comprenant 12 clubs seront rétrogradés en D2). "Avec une saison de plus en D1, on aura bouclé un cycle de trois ans (le HAC a été promu en 2022). A partir de là, on pourra aller voir plus loin". A la tête de cet effectif rajeuni, Maxime Di Liberto est parfaitement conscient que sa priorité consiste "à reconstruire un groupe, à lui donner de la confiance, des repères". Toutefois, au regard des qualités de ses joueuses, les supporters « Ciel et Marine » ne sont pas à l'abri d'une agréable surprise. "Quand on regarde notre onze titulaire, il est beau". Reste à le confronter à la réalité de la compétition. A commencer par ce samedi après-midi avec la réception du FC Nantes.
> D1F. J1 - Le Havre AC / Nantes, samedi 21 septembre à 17 heures au Stade Océane.
Premier rendez-vous de la saison pour les féminines du HAC avec la réception du FC Nantes, ce samedi après-midi, au Stade Océane. ©Damien Deslandes