Pour les U19 du HAC, le « derby » chez le voisin caennais ne revêt pas la même importance que pour son hôte. Depuis leur succès, le week-end précédent, aux dépens du Mans (1-0), les jeunes « Ciel et Marine » ont officiellement renouvelé leur bail au niveau national. Un maintien qui, de toute façon, n'a jamais fait guère de doute, tant elles paraissent un ton au-dessus de la plupart de leurs adversaires dans cette poule excellence* (5V-1N-1D), à l'exception du Paris FC. Mais pour les filles de Maxime Diliberto, cela ne représente qu'un simple lot de consolation. Au début de cet exercice 2023-2024, les coéquipières de Célestine Boisard visaient la poule élite. Mais une défaite contre Lille, à l'occasion de l'avant-dernière journée de la première phase, a eu raison de leurs ambitions.
"Quand on y a goûté une fois, on n'a qu'une seule envie, c'est d'y retourner...", lâche l'éducateur havrais dont l'équipe avait réussi la performance la saison passée de terminer 3e du championnat dans cette catégorie derrière les deux mastodontes du football féminin français que sont Lyon et le PSG. Mais cette année, le manque d'efficacité de ses troupes devant les cages leur a coûté cher. "On s'est procuré beaucoup d'occasions qu'on n'a pas su concrétiser". Comme à chaque chose malheur est bon, les responsables du HAC en ont profité pour accélérer la promotion de certaines joueuses. Dans le sillage de Chancelle Effa Effa et Mélinda Mendy (toutes les deux championnes d'Europe U17 avec la France) qui sont désormais des éléments à part entière du groupe de Romain Djoubri, de nombreuses autres U19 ont déjà goûté à la D1 Arkema.
Un centre de formation 100% féminin la saison prochaine
Lors de la victoire à Dijon il y six jours (2-1, le 13 avril), quasiment l'intégralité du banc était composée de jeunes issues de la formation. Il faut dire que dans les rangs « Ciel et Marine », ce n'est pas la qualité qui fait défaut à l'image de Thais Gallais, Talila Seika, Maël Doré et Luna Laboucarie. Les deux dernières citées ont récemment participé au Tournoi de Montaigu avec l'équipe de France U16. Et la promotion fonctionne dans toutes les catégories. Ainsi, plusieurs U16 sont progressivement intégrées à l'effectif de Maxime Diliberto. Une excellente façon de préparer le prochain exercice. "La formation, c'est la marque de fabrique du HAC. Il faut la faire perdurer dans le temps", lance celui qui est également le responsable technique de l'ensemble de la filière pour les jeunes filles. "Notre projet, c'est de copier ce qui fait l'excellence chez les garçons".
Pour atteindre cet objectif, le club doyen devrait disposer d'un nouvel outil dans les semaines à venir : un centre de formation 100% féminin. Il s'agirait du septième en France (Lyon, le PSG, le Paris FC, le FC Fleury, Montpellier et Bordeaux en sont déjà dotés d'un, Dijon pourrait suivre), le premier en Normandie. La Fédération française ayant délivré son feu vert, il ne manque plus que l'agrément des services de l'Etat. Celui-ci pourrait tomber à la mi-mai pour une ouverture programmée au 1er juillet. "Ça va nous permettre de protéger nos meilleures joueuses, de sortir les talents les plus prometteurs de la région et aussi de recruter des filles du Nord, de la région parisienne", énumère Maxime Diliberto. Visiblement, au HAC, le football féminin a de beaux jours devant lui.
> U19 nationales. Phase excellence - SM Caen (5e - 7 points) / Havre AC (2e - 16 points), samedi 20 avril à 15 heures sur le synthétique de Pompidou (complexe de Venoix).
*Réservée aux équipes s'étant classées du 3e au 6e rang au premier tour + les deux plus mauvais 2e des quatre groupes confondus.