102 jours après leur dernière séance, Caennais comme Havrais ont respectivement réinvesti leur complexe de Venoix et de Soquence. Et sur le visage de tous les acteurs, le même sourire, le même plaisir, la même joie de se retrouver (enfin) ensemble. "Au bout de trois longs mois de confinement, ça fait plaisir de revoir du foot au Stade Malherbe", ne cache pas Fabrice Clément, le président du SMC. "On a tous envie de se faire des câlins", prolonge son capitaine Jonathan Rivierez. "La vie de groupe nous a vraiment manqués". "Même si on se soumet à quelques aménagements, il faut mesurer notre chance de pouvoir reprendre", souligne, de son côté, Paul Le Guen, le coach du HAC.
Port du masque obligatoire, prise de température, entretien individuel avec le staff médical... A Malherbe, les hommes de Pascal Dupraz ont dû respecter certaines règles sanitaires. Compte tenu de sa taille XXL (37 éléments), l'effectif « Rouge et Bleu » a été réparti dans quatre vestiaires différents. Des groupes de huit* qui ont été conservés une fois sur le terrain. "On avait imaginé les grandes lignes de ce protocole dans l'optique d'une reprise des entraînements en mai (avant l'arrêt définitif de la saison)", dévoile Fabrice Clément.
Avant de pouvoir rechausser les crampons d'ici la fin de la semaine, les « Ciel et Marine » passeront, eux, une batterie de tests médicaux jusqu'à mercredi. "Des examens qu'on faisait déjà les années précédentes (tests sérologiques, isocinétiques, échographie cardiaque...)", précise Paul Le Guen. Comme dans tous les clubs, le dépistage du Covid-19 va, bien entendu, être ajouté. Idem à Caen. Derrière, il sera temps de démarrer la « vraie » préparation. Si les joueurs ont reçu des programmes individualisés durant cette pause forcée, leurs corps vont devoir réapprendre à encaisser des charges de travail beaucoup plus conséquentes. "La coupure a été anormalement longue", rappelle Olivier Rodriguez, le préparateur athlétique havrais.
Des kits de matériels personnalisés distribués au HAC
"Il ne faut pas brusquer les organismes. Les garçons doivent tenir jusqu'au 22 août (date de la 1re journée de Ligue 2) aussi bien physiquement que mentalement. Il faut garder de la fraîcheur", prévient Olivier Rodriguez. Surtout que cette période s'étirera dans la durée. "On va la diviser en deux blocs d'un mois avec, entre les deux, un luxe non négligeable pour des footballeurs et pour leur encadrement puisqu'on bénéficiera d'une semaine de vacances en juillet", détaille Pascal Dupraz. Une reprise qui s'effectuera par étapes afin d'éviter, dans la mesure du possible, le risque de blessure. Même si celui-ci est "inévitable".
"Au début, ce seront des séances individualisées, puis par petits groupes avant de passer à des entraînements collectifs plus traditionnels", indique le préparateur physique du HAC. "On est devant une grande inconnue. On va devoir s'adapter. Dans un premier temps, il va falloir gonfler le moteur, retrouver du cardio avec des footings, un travail d'échelle, de la corde à sauter... Et puis, il va falloir réhabituer les tendons aux blocages, aux demi-tours, aux sauts, aux réceptions... On essaiera de réintroduire du ballon très rapidement car les joueurs en ont été sevrés".
Sur le plan sanitaire, des précautions seront de nouveau prises. "On fonctionnera par petits groupes afin que les joueurs évitent de se croiser. On travaillera un maximum à l'extérieur. Le matin, quand le premier prendra sa douche, le second effectuera des abdominaux et des exercices de gainage avec moi. Inversement l'après-midi", détaille Olivier Rodriguez qui va distribuer des kits de matériels personnalisés pour chaque joueur (corde à sauter, élastique de résistance, cousin de proprioception...). A Malherbe, le matériel est désinfecté après chaque utilisation. "On ne va pas non plus s'entraîner avec des masques", annonce Paul Le Guen. "On s'entraînera presque normalement". D'ailleurs, à Soquence comme à Venoix, le public pourrait rapidement avoir l'autorisation d'assister aux séances.
*Pour la reprise de l'entraînement du Stade Malherbe, Yacine Bammou (qui effectuera son retour de Turquie le 1er juillet), Erwin Zelazny (pour raisons familiales) et Jan Repas (en instance de départ) manquaient à l'appel. De retour d'une rupture du tendon d'Achille, Benjamin Jeannot a effectué un travail individuel.