Le secret avait bien été gardé. Rien n'avait filtré. Vendredi soir, le HAC, à travers une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, a officialisé le retour d'André Ayew, presque un an après sa première signature en faveur du club doyen ; l'international Ghanéen avait débarqué à l'époque début novembre à l'étonnement de tous. "L'effet de surprise fonctionne un peu moins bien", plaisante Jean-Michel Roussier nullement inquiet de la capacité d'intégration de l'ex-Marseillais qui s'est engagé jusqu'en juin 2025. "André connaît le club, on le connaît". Il est vrai qu'il n'a pas dû être spécialement dépaysé de revenir dans la cité Océane puisqu'à l'exception du coach, Didier Didard ayant succédé à Luka Elsner, parti à Reims, pas grand-chose n'a changé (effectif, staff).
Depuis la fin de l'exercice précédent, les discussions entre les deux camps n'ont jamais été rompues. D'ailleurs, à chacune de leur prise de parole devant la presse, l'Etat-major normand était sans cesse relancé à ce sujet. "On savait qu'André était intéressé. Pour cela, il fallait que les choses soient rendues possibles, elles l'ont été", avance le président havrais. Pour convaincre celui qui est devenu en l'espace de sept mois, de novembre à mai, l'un des chouchous des supporters « Ciel et Marine », il semble que les dirigeants comme le principal concerné aient accompli un pas l'un vers l'autre sur le plan financier. "L'effort, c'est surtout André qui le fait", précise Jean-Michel Roussier alors que le club doyen est toujours sous la sanction d'un encadrement de sa masse salariale de la part de la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion).
Avec ce recrutement, les dirigeants havrais envoient un message
Pour le HAC, de toute façon, le jeu en vaut largement la chandelle. Avec André Ayew, le club havrais récupère l'un des acteurs prépondérants du maintien en Ligue 1 de la saison dernière (19 apparitions dont 12 titularisations). Avec cinq buts dont quatre ont directement contribué à rapporter cinq points, il a même terminé meilleur goleador havrais, à égalité avec Mohamed Bayo et Emmanuel Sabbi, sachant qu'il a disputé la CAN avec le Ghana en janvier. "C'est une flèche supplémentaire à disposition de Didier (Digard)", confie le président. Des stats ne traduisant que trop peu l'impact du n°28 des « Ciel et Marine » en termes de football. Par ailleurs, en enrôlant de nouveau le fils aîné du grand Abedi, Jean-Michel Roussier, le directeur sportif Mathieu Bodmer et leurs collaborateurs envoient un message fort à l'environnement du HAC (fans, partenaires, observateurs), deux semaines après la prolongation, là-aussi contre toute attente, d'Étienne Youté.
Malgré des moyens économiques plus que limités qui l'on contraint à un mercato « low cost »*, l'équipe de Didier Digard n'entend pas participer à cette Ligue 1 en victime expiatoire. Il va lutter pour sa survie avec toutes les armes à sa disposition alors qu'il reste sur une série de trois défaites consécutives avant de se rendre à Brest, ce dimanche, et qu'aucun de ses attaquants n'a encore trouvé le chemin des filets cette saison. Toutefois, pas certain que la dynamique havraise tout comme le mutisme de Josué Casimir, Antoine Joujou et Issa Soumaré devant les cages adverses aient joué un rôle dans l'issue de ces négociations. Pour le vestiaire « Ciel et Marine », ce retour constitue également une excellente nouvelle. "André a beaucoup d'expérience, de maturité, de vécu", témoignait récemment le capitaine Arouna Sanganté. Lors de la dernière conférence de presse, Didier Digard a, d'ailleurs, appelé ses leaders à s'émanciper de sa tutelle. "Il y a dire les choses et dire les choses de la bonne manière, avec le bon ton. Ça s'apprend. Avoir un vestiaire un peu plus autonome fait partie de nos axes de progression". Avec André Ayew, l'entraîneur du HAC va désormais pouvoir s'appuyer sur un relai de poids.
> L1. J7 - Brest (13e - 6 points) / Le Havre AC (14e - 6 points), dimanche 6 octobre à 17 heures au Stade Francis-Le Blé.
*Yanis Zouaoui (Martigues, N1), Timothée Pembélé (Sunderland, ANG, D2, p), Ilyes Housni (Paris SG, L1, p), Ruben Londja (Lausanne, SUI), Ismaïl Bouneb (Valenciennes, L2) sont tous arrivés libres cet été sachant qu'au moins les deux derniers cités s'apparentent à une logique de post-formation.