"J'ai cru que je n'allais plus jamais marquer de ma vie". Rassoul Ndiaye a bien cru que le sort s'acharnait sur lui contre l'AJA. "Je suis passé par toutes les émotions". Coupable d'un énorme « manqué » devant les cages vides avant le repos, le milieu de terrain du HAC s'est ensuite vu refuser un but au retour des vestiaires pour une position de hors-jeu au départ de l'action de... Loïc Nego. Mais le n°19 des « Ciel et Marine » n'a pas renoncé. Cinq minutes plus tard, poussé par la foi qu'il a dans ses coéquipiers, et notamment Christopher Opéri, Rassoul Ndiaye a de nouveau tenté sa chance et ce troisième essai s'est avéré être le bon. Sa volée croisée, sur une « galette » de l'international ivoirien, a terminé sa course dans les filets de Donovan Léon (52'). "Comme je sais que Chris fait des bons centres, je suis allé dans la surface", raconte celui dont la capacité à se projeter est l'un des principaux atouts. Cette réalisation a agi telle "une libération" pour l'ex-Sochalien qui n'avait encore jamais scoré en Ligue 1.
"Les joueurs ont le droit de rater. Ça arrive. Ce que je ne veux pas, c'est qu'ils arrêtent d'essayer car dans ce cas, on n'a plus aucune chance", répète Didier Digard à propos de l'un de ses préceptes phares sur lequel est construit son projet. "Aujourd'hui (dimanche), Rassoul a raté des choses, il en a réussi d'autres mais surtout, il a essayé". Avant d'ajouter : "Je ne veux surtout pas qu'un joueur perde confiance après une première période où il aurait été un peu moins bien, où on aurait été un peu moins bien. On peut être moins bien sur un match mais mentalement, il faut répondre présent, il faut continuer d'insister jusqu'à ce que les choses tournent en notre faveur".
Presque considéré comme « un renfort de l'intérieur »
Alors que le mercato du club doyen a été extrêmement calme avec cinq arrivées dont certaines s'apparentent plus à de la post-formation qu'à de véritables recrues pour la Ligue 1 à l'instant T (Ruben Londja, Ismaïl Bouneb), Rassoul Ndiaye pourrait presque être considéré comme « un renfort de l'intérieur ». La saison dernière, dans la foulée de son transfert en provenance de Sochaux (estimé à 1,5 M€ tout de même), il avait dû se contenter de miettes avec 19 apparitions pour seulement six titularisations (517' de temps de jeu au total en championnat). "Je ne m'attendais pas à ça", reconnaît-il. Mais la nomination de Didier Digard sur le banc havrais a changé la donne. "Rassoul a une très belle maîtrise technique, il peut recevoir des ballons sous pression, il a cette faculté à se projeter et il a un bon pied devant les buts", énumère le coach normand qui a tenu un discours cash à son milieu de terrain. "J'ai été franc avec lui, je pense qu'il y a des choses pour lesquelles il est fautif. Je lui ai dit aussi qu'il avait tout du joueur que j'aime mais qu'il ne jouerait pas s'il ne réalisait pas les efforts demandés". Force est de constater qu'il a dû les accomplir.
Dans cette même catégorie de « renforts de l'intérieur » que l'international U23 sénégalais, on retrouve aussi Loïc Nego, qui affiche un visage plus séduisant en ce début de championnat par rapport à l'exercice précédent, ou encore Josué Casimir, bien qu'il lui reste l'étape la plus dure à franchir pour un attaquant : pousser la balle au fond. "Ce qui me plaît actuellement, c'est que vous avez vu pas mal de joueurs différents et le niveau ne baisse pas. Ils ont compris qu'on formait un groupe, que la saison était longue, qu'on pouvait s'adapter à différents systèmes", se félicite Didier Digard. Quand on évoque la patte qu'il a apportée à cet effectif, le technicien répond qu'il : "veut faire comprendre à tous les joueurs qu'ils sont importants, qu'ils tiendront tous un rôle important cette saison". Visiblement, Rassoul Ndiaye a bien entendu le message.