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Comment l'AF Virois a convaincu les jeunes Melvin Bachelet et Killian Corenthin de rejoindre son projet ?

Killian Corenthin (à gauche) et Melvin Bachelet (à droite) arrivent tous les deux d'une réserve professionnelle. ©AF Virois

L'ancien attaquant de La Maladrerie passé par le Stade Malherbe Faress Gabriel est l'un des atouts d'expérience de l'AS Verson pour aller chercher le maintien en fin de saison. ©Aurélien Renault

Pour d'évidentes raisons, le marché estival de l'AF Virois est l'une des curiosités du moment. Parce que le club du Calvados a le vent en poupe et qu'il s'apprête surtout à faire sa toute première apparition dans le monde redoutable du National 2, beaucoup se demandent comment les Bocains vont s'en tirer alors même que leurs moyens économiques compteront parmi les plus modestes de la division. Les premières réponses sont déjà venues : c'est avec des idées - bonnes si possible - que les dirigeants virois comptent s'en sortir. Après le retour au bercail plein d'évidences de l'expérimenté Reda Lamrabette, le président Christophe Lécuyer et ses équipes ont pris cette semaine le contrepied de leur premier mouvement en annonçant les signatures du défenseur de 20 ans Melvin Bachelet et du milieu de terrain polyvalent de 22 ans Killian Corenthin.

"on croirait vraiment un club professionnel. C'est presque comme si j'allais poursuivre mon processus"
Melvin Bachelet

Si elles n'évoluent pas au même poste sur le terrain, les deux nouvelles recrues viroises ont en commun de sortir toutes les deux d'un centre de formation professionnel. Alors que Melvin Bachelet est un pur produit du Havre AC, Killian Corenthin débarque pour sa part de la réserve de Quevilly Rouen après avoir roulé sa bosse au Stade Malherbe Caen. Pour l'un comme pour l'autre, le mode opératoire du président Lécuyer aura été décisif. "L'aspect convivial et le fait que le président soit très proche des joueurs a fait une vraie différence", résume Melvin Bachelet. "Moi-même, dès le début, je me suis tout de suite bien entendu avec lui". "Le président s'est tout de suite montré accueillant avec moi", glisse Killian Corenthin en écho à son nouveau camarade. "Il m'a vite donné des conseils sans me dire de faire ceci ou de ne pas faire cela. Je me suis dit qu'il allait me mettre dans de bonnes conditions. L'accueil que m'a fait le club a aussi convaincu ma famille".

S'il reste un immense chantier à enclencher à Vire dans une grosse douzaine de mois avec la réfection totale de la tribune d'honneur du stade Pierre-Compte, l'AFV n'est pas en reste. Entre ses nombreux terrains en herbe et surtout son synthétique, le club du Calvados a des atouts qui justifient que des jeunes joueurs y voient l'environnement idéal pour poursuivre leur progression. "Dans les infrastructures, on croirait vraiment un club professionnel", n'hésite pas déclarer Melvin Bachelet. "C'est presque comme si j'allais poursuivre mon processus, il n'y a pas énormément de différences. Il y a huit terrains pour s'entraîner, j'ai aussi trouvé un appart super moderne". "Ce qui a joué pour moi, c'est que je connais déjà le coin même si je ne connaissais pas spécialement Vire", avoue Killian Corenthin. "Surtout, il y a au moins six ou sept anciens joueurs avec qui j'ai joué. Juste en voyant l'effectif, je n'ai même pas eu besoin de chercher à me faire un avis".

Des joueurs prêts à se fondre dans l'effectif

Évidemment, s'ils ont répondu aux sirènes viroises, Melvin Bachelet et Killian Corenthin l'ont aussi et surtout fait pour l'attrait que représente le championnat de National 2. "À QRM, j'ai dû laisser derrière moi un super groupe, on vient de faire une très belle saison", développe Killian Corenthin. "Si c'est dur de partir, c'est aussi parce que j'ai des regrets car je pense que j'aurais mérité ce contrat pro que je n'ai pas eu au final. Mais c'est aussi un soulagement, je vais lancer un autre tournant de ma carrière à Vire". Comme son nouveau coéquipier venu de QRM , Melvin Bachelet a dû sauter le pas cet été. Lui, en plus, n'avait connu que le HAC depuis son plus jeune âge. "J'étais en fin de contrat stagiaire, je me suis blessé en mars dernier, je n'ai pas pu bien finir la saison. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à la suite que Vire était déjà à mes côtés. J'ai déjà joué un match en Ligue 2 mais oui, je vais devoir découvrir le N2".

"je pense que j'aurais mérité ce contrat pro que je n'ai pas eu. Mais au final, c'est un soulagement" 
Killian Corenthin

Pour l'un comme pour l'autres des deux joueurs apparus très à leur aise dans le dernier championnat de National 3 normand (Killian Corenthin s'est notamment classé deuxième dans la course au meilleur espoir lors de nos Trophées), le National 2 apparaît comme la suite logique. "Ce sera un bon championnat, un bon niveau et on va tout faire pour réussir une bonne saison ensemble, il n'y a pas de raison que ça se passe mal", positive Melvin Bachelet. "Je vais découvrir quelque chose, je vais jouer une division au-dessus, c'était la priorité quand j'ai vu que je n'allais pas devenir pro avec QRM", se réjouit quant à lui Killian Corenthin. "Quand le président m'a exposé le projet, j'ai vu qu'ils n'auraient pas froid aux yeux. En plus, le coach sait déjà ce qu'il veut faire avec moi et c'est sûrement le plus important".

Alors que le club a assuré vouloir attaquer le défi de la quatrième division en reconduisant peu ou prou le groupe champion voilà quelques semaines, comment les deux jeunes nouveaux venus comptent-ils tirer leur épingle du jeu ? "Sur le terrain, je pense pouvoir apporter ma finesse technique et ma percussion", estime Killian Corenthin qui a ce précieux avantage de pouvoir évoluer partout au milieu de terrain. Surtout, concernant le désormais ex-Quevillais, il possède déjà des automatismes avec Luca Boudonnet, avec qui il a joué du côté de Malherbe. Au poste d'arrière gauche, Melvin Bachelet, lui, risque d'être en concurrence avec l'ex-Alençonnais Nathan Illand, longtemps blessé la saison dernière. Il a aussi pour lui de pouvoir jouer dans l'axe et, alors que le défenseur central Thomas Chesnel manquera au moins la phase aller, le jeune Havrais pourra apporter de vraies solutions à Cédric Hoarau. "Ce sera à moi de faire ma place, je n'y vais pas en touriste, je sais qu'il y aura du travail mais j'espère avoir ma place de titulaire. Si je ne l'ai pas, je me battrai pour l'avoir". Pour l'heure, Vire a en tout cas pleinement convaincu ces deux espoirs de la région.

4e recrue, Samuel Nkoua rejoint aussi le navire bocain

Après Reda Lamrabette, Killian Corenthin et Melvin Bachelet, l'AF Virois a officialisé ce samedi la signature de sa quatrième recrue de l'été Samuel Nkoua. Le grand défenseur central (1m91) a notamment porté les couleurs de l'USON Mondeville et le joueur de 28 ans apparaît pour l'heure comme un joker de luxe dans la rotation défensive. "Sam, c'était une volonté du coach de donner de la profondeur à l'effectif dans le secteur défensif avec un profil de central athlétique qu'on n'avait pas forcément jusque-là", réagit le président Christophe Lécuyer. "C'est un joueur qui a accepté de participer à un vrai projet club. Il est conscient que si tout le monde est là, il ne jouera sûrement pas, du moins pas au départ, et qu'il devra aller jouer en réserve en Régional 1. Il l'a tout de suite accepté, tout a été clair et il est très heureux de nous rejoindre". Très actif en l'espace de huit jours dans ses annonces, le club de Vire va désormais calmer le jeu. Si prochaine recrue il y a, ce ne sera donc pas pour tout de suite.

Aurélien Renault

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