En constituant un nouveau staff
Pour relever ce challenge du maintien, Michaël Bunel a décidé de s'appuyer sur un staff renouvelé quasiment à 100%(1). "Je n'ai aucun problème avec le staff précédent", précise le nouveau coach des Féminines du HAC en préambule. "Mais ça permet d'amener d'autres têtes, un discours différent, d'impulser une nouvelle dynamique", justifie-t-il. "Pour les joueuses, les cartes sont aussi redistribuées". Si la partie médicale et l'emblématique entraîneur des gardiens Michel Courel ont été conservés, le technicien havrais s'est attaché les services d'Alexandre Lerond comme n°2. "Il me paraît déterminant de travailler avec des gens que je connais et qui me connaissent", lance le patron des « Ciel et Marine » guidé par une logique : gagner absolument du temps.
"Dès que je dis quelque chose ou qu'on met un exercice en place, il sait exactement ce que j'attends et moi, je sais ce qu'il va me proposer. On se comprend tout de suite. Nos trois premiers matches sont super importants (déplacement à Fleury suivi des réceptions d'Issy et de Guingamp). On doit être opérationnel immédiatement". Respectivement préparateur physique et analyste vidéo, Ewen Brigaudeau et Alexandre Bigouin ont également été laissés à disposition par François Rodrigues, le directeur du centre de formation. "Je remercie François d'avoir joué le jeu. Tout le monde s'est mis au diapason pour aider cette équipe féminine. On sent un véritable esprit club", se félicite Laure Lepailleur qui intègre également le staff (lire ci-dessous).
(1)Membre du staff précédent sous la direction de Thierry Uvenard, Samuel Fau et Jérémy Bourguet se sont vus proposer d'autres missions au sein du centre de formation. "Rien n'est acté", indique cependant Laure Lepailleur.
"Pour moi, c'est essentiel d'avoir Laure avec moi"
Particularité du nouveau staff de Michaël Bunel, la présence de Laure Lepailleur, la manager général de la section féminine, en tant qu'adjointe. "Micha a exprimé la volonté que je sois à ses côtés, que je sois un relai au quotidien pour apporter mon expérience d'ancienne joueuse. Je suis beaucoup sur l'individualisation. J'essaye de donner des conseils. J'espère que ces petits détails feront la différence pour gratter des points le week-end", indique la principale intéressée au sujet de cette double casquette pour le moins originale. Pour le coach du HAC, sa nouvelle adjointe représente "l'expertise du haut niveau". "Elle a été internationale, a remporté le championnat, a évolué au PSG et à Lyon, les deux plus grosses cylindrées de cette D1. Pour moi, c'est essentiel de l'avoir avec moi".
En s'inspirant du travail effectué à la formation
Mais le changement des hommes (ou des femmes) sur le banc ne va pas suffire pour sauver les coéquipières de Margaux Huaumé-Danet de la relégation. "On a diagnostiqué des besoins dans le jeu", prévient, d'ailleurs, Michaël Bunel qui entend, dans un premier temps, se baser sur l'assise défensive développer lors de la phase aller. "Après, on doit améliorer notre capacité à remonter le ballon. On le perd trop vite. On n'arrive pas à alimenter notre attaquante dans la surface de réparation pour se créer des occasions", analyse le coach havrais qui va pouvoir s'appuyer sur le travail réalisé à la formation.
"Ça tombe plutôt bien, c'est ce qu'on met en place au centre. On a des repères, des règles communes", ajoute-t-il. Autre axe de progression : les coups de pied arrêtés. "Ce n'est pas un secret. Ça avait déjà été évoqué précédemment (par son prédécesseur Thierry Uvenard)". Alors que sa nouvelle équipe affiche un bilan d'une victoire, un nul pour neuf défaites de rang sur la phase aller, l'entraîneur du HAC va devoir aussi redonner confiance à son groupe. "Il faut apporter un discours positif, faire comprendre aux filles qu'elles ont du potentiel".
En recrutant de nouvelles joueuses
Pour renforcer un effectif qui a éprouvé toutes les peines du monde à se mettre au niveau de la D1 lors de la phase aller, les dirigeants normands envisagent de recruter. "On a ciblé des postes prioritaires sur des profils qu'on ne possède pas dans notre équipe", dévoile Laure Lepailleur qui ne cache pas la complexité de ce mercato d'hiver, surtout en période de crise sanitaire pour une formation occupant la position de lanterne rouge. "On a envie d'apporter un peu plus de percussion dans les couloirs. C'est pourquoi on est avant tout à la recherche de milieux excentrés capables de nous apporter cette prise de profondeur qui nous a fait défaut. On aimerait aussi densifier notre milieu de terrain avec une joueuse axiale".
Si aucune porte n'est fermée, notamment à l'étranger, la priorité est accordée à des éléments aguerris aux joutes de la première division(2). "Dans la situation d'urgence dans laquelle on se trouve, il faut qu'on alimente notre équipe avec des joueuses expérimentées, qui connaissent la D1", confirme la manager général qui aspirait à concrétiser ces renforts le plus rapidement possible. "On n'a pas de temps à perdre. Il faut être opérationnel tout de suite". Sauf qu'à quatre jours de la reprise du championnat, aucun nouveau visage n'a pointé le bout de son nez à La Cavée Verte. Si elles veulent renouveler leur bail dans l'élite du football français, les Havraises ne peuvent compter, pour le moment, que sur elles-mêmes.
(2)Particularité du championnat de D1 Féminine, une joueuse qui a déjà évolué avec une équipe lors de la phase aller ne peut pas être transférée mais seulement prêtée. Chaque club a le droit à trois éléments prêtés (le HAC n'en compte aucune actuellement). Il n'y a aucune restriction concernant les joueuses évoluant à l'étranger.
> D1F. J12 - Fleury (5e - 18 points) / Le Havre (12e - 4 points), samedi 15 janvier à 14 H 30 au Stade Auguste-Gentelet.