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Coupe de la Ligue : clap de fin !

Malgré l'énorme déception de la défaite en finale contre Strasbourg (2-1) en 2005, la Coupe de la Ligue aura permis au Stade Malherbe de vivre l'une des plus belles épopées de son histoire.

Après 26 éditions, 1 107 matches, 12 vainqueurs différents (en attendant peut-être un 13e), la Coupe de la Ligue refermera ses portes le 4 avril, soir de la finale au Stade de France. Depuis sa création en 1994 sous l'impulsion de Noël Le Graët, l'actuel président de la FFF, à l'époque à la tête de la LFP (Ligue de football professionnel), jamais cette compétition, réservée aux clubs professionnels, n'a acquis une réelle légitimité aux yeux des acteurs du monde du ballon rond. A commencer par les supporters.

"Les premiers tours ne généraient pas un engouement extraordinaire auprès du public. Les affluences étaient moyennes. Il n'y a que quand vous arriviez en finale, voire en demi que ça intéressait les gens", pointe Arnaud Tanguy, le directeur général du Stade Malherbe. Moquée par les spectateurs, dénigrée par les coaches n'alignant que rarement leur équipe type et désormais boudée par les TV, la Coupe de la Ligue n'avait plus d'avenir. Alors que Canal + et France Télévisions se partageaient les droits depuis 2016 contre un chèque de 29,3 M€ par an, pas une chaîne n'a formulé d'offre sur la dernière consultation, en décembre, pour la période 2020-2024.

Plus de qualification pour la Ligue Europa

Pourtant, la LFP a tenté de sauver son « bébé » en proposant deux nouvelles formules (lire encadré ci-dessous) mais aucune n'a convaincu. A défaut de révolution, Yohan Eudeline y aurait bien apporté une évolution. "Je pense qu'on aurait pu intégrer les deux premiers tours (ceux ne concernant que les clubs de L2 et quelques-uns de N1) à la fin de la préparation. Ça aurait permis d'avoir moins de décalage avec la Ligue 1 (cette saison, la L2 a repris avec deux semaines d'avance sur la L1)", estime le directeur sportif du SMC.

"Pas une voix ne s'est élévée lors du CA pour la sauver"

Mais ce combat semblait perdu d'avance. Surtout que l'intérêt de la Coupe de la Ligue était amené à encore diminuer. Alors que jusqu'à présent, la formation qui soulevait le trophée compostait son billet pour la phase préliminaire de la Ligue Europa (à l'image de Strasbourg au mois d'août), les futurs lauréats n'auraient été qualifiés que pour un barrage de UEL2, la troisième compétition continentale créée par l'UEFA, et déjà surnommée « La Coupe d'Europe des pauvres ». Une place qui reviendra, du coup, au cinquième de L1.

Disparaissant quasiment dans l'indifférence la plus totale comme l'a reconnu Nathalie Boy de la Tour, la présidente de la LFP : "Pas une voix ne s'est élevée lors du Conseil d'administration pour la sauver", la Coupe de la Ligue gardait néanmoins quelques défenseurs. Parmi eux, Paul Le Guen, triple vainqueur de l'épreuve, tout d'abord comme joueur, en 1995 et 1998, puis en tant qu'entraîneur, en 2009, à chaque fois avec le PSG. "Je trouvais cette compétition intéressante par plusieurs aspects. Déjà, ça faisait un heureux à chaque fin de saison. Ça donnait l'opportunité de venir jouer au Stade de France (si la dernière finale se déroulera bien dans l'enceinte dyonisienne, les trois précédentes ont eu lieu successivement à Lyon, Bordeaux et Lille). C'était aussi l'occasion de lancer des jeunes. Pour moi, elle n'était vraiment pas en trop dans le calendrier", argumente le coach du HAC qui ne cache pas sa déception.

Avec la réforme des Coupes d'Europe en toile de fond

Yohan Eudeline, lui, se souvient d'avoir connu l'une des plus belles émotions de sa carrière lors d'une campagne de Coupe de la Ligue. "Même si la finale me reste en travers de la gorge, on avait vécu une belle aventure avec Caen". Référence à cette défaite 2-1 face à Strasbourg en 2005. "On avait passé quatre jours à Clairefontaine. Le château des champions du Monde (ceux de 1998 bien entendu) nous appartenait. Je me rappelle que toute une région s'était déplacée, dans les trains, dans les bus… Tout un virage du Stade de France était rouge et bleu. Quand on est rentrés sur le terrain et qu'on a vu ce public, ce furent des instants magiques". Toutefois, pour le DS du club caennais, les sentiments procurés par cette compétition n'ont rien à voir avec ceux d'une montée voire d'un parcours en Coupe de France. D'ailleurs, la Coupe de la Ligue a toujours souffert de la comparaison avec sa grande sœur.

Pour Arnaud Tanguy, l'arrêt de cette épreuve s'inscrit également dans une refonte globale du calendrier. "Avec la possible réforme des Coupes d'Europe (une poignée de puissants clubs européens milite pour une Ligue des Champions semi-fermée avec une augmentation considérable du nombre de rencontres), il faudra peut-être à terme libérer des dates sur le plan national", explique le DG. "Et quelles options avez-vous ? Soit vous supprimez une coupe, soit vous réduisez votre championnat de 20 à 18 équipes comme c'est le cas en Allemagne". Alors que la Ligue 1 s'apprête à percevoir des revenus TV records (1,153 milliard d'euros par an entre 2020 et 2024*), les dirigeants du foot français ont vite fait leur calcul.

*A partir de l'exercice 2020-2021, le groupe espagnol Mediapro diffusera huit affiches sur dix par journée de L1 contre un chèque de 780 M€ annuel. Les deux autres seront retransmises par beIN Sports pour un montant de 320 M€. Free ayant, de son côté, acquis les droits VOD.

Deux nouvelles formules qui n'ont pas convaincu

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Paul Le Guen fait partie de ceux qui déplorent la suppression de la Coupe de la Ligue. "Déjà, ça faisait un heureux à chaque fin de saison. Ça donnait l'opportunité de jouer au Stade de France et c'était l'occasion de lancer des jeunes", argumente le coach du HAC.

Pour tenter de sauver la Coupe de la Ligue, la LFP avait imaginé deux nouvelles formules qui n'ont finalement pas été retenues :

> Tout d'abord, une compétition ne réunissant que les huit premiers du classement de L1 de la saison précédente avec des quarts, des demies puis une finale. Condensée sur une dizaine de jours, cette épreuve se serait déroulée pendant les fêtes de Noël, devenant ainsi une sorte de Boxing day à la Française (référence au calendrier anglais qui prévoit plusieurs journées de championnat à cette époque de l'année). S'il était prévu que tous les clubs professionnels perçoivent des revenus des recettes TV et de sponsoring, y compris ceux exclus de ce format, une place en Coupe d'Europe aurait été privatisée par une minorité. Sans compter que l'UNFP (le syndicat des joueurs) n'était absolument pas favorable pour raccourcir la trêve hivernale.

> La seconde option consistait à créer une coupe des régions comprenant quatre groupes (Nord, Sud, Est, Ouest) avant des quarts, des demies et une finale. Mais de nombreux présidents de clubs ont estimé que ceux qui se trouveraient dans la poule avec le Paris SG seraient désavantagés.

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