Comme on l'écrivait il y a quelques jours, le HAC entretient une longue et belle histoire avec la Coupe du Monde U-17 de la FIFA. Alors que l'édition 2023 bat actuellement son plein en Indonésie, les Normands engagés se sont tous qualifiés pour les 1/8e de finale et l'un d'entre eux a même réussi à attirer un peu plus l'attention que les autres. On parle là du Marocain Mohamed Hamony qui, avant d'affronter l'Iran pour une place en quart ce mardi, s'est déjà vu attribuer le trophée d'homme du match lors de sa grande première dans le tournoi contre le Panama (2-0, le 10 novembre) avant de marquer un but lors de la victoire ayant scellé la qualification de son pays face à l'Indonésie (3-1, le 16 novembre). "Nous sommes arrivés avec un seul objectif : finir en tête de notre groupe. Et c’est ce que nous avons fait", a confié le joueur sur le site officiel de la FIFA. "Nous n’avons pas ménagé nos efforts et, aujourd'hui, nous récoltons les fruits de notre travail".
S'il en est là aujourd'hui, le jeune homme arrivé en France en 2018 alors qu'il n'était âgé que de 12 ans le doit beaucoup au HAC. Depuis la cité portuaire, le directeur du centre de formation du club doyen François Rodrigues ne manque d'ailleurs pas de suivre les exploits indonésiens d'un jeune élément qu'il estime beaucoup. "Il fait partie des joueurs à très fort potentiel chez nous, qui sont ciblés, nous, on va l'accompagner et il n'y a pas de surprise de notre côté de le voir à ce niveau-là", confie l'entraîneur de la réserve « Ciel et Marine ». Tout n'a cependant pas toujours été simple avec un garçon qu'il a parfois fallu canaliser et même recadrer à l'occasion. "Sur le petit côté négatif, on a connu quelques petits soucis de comportement avec Mohamed, on a été obligés de resserrer la vis", reconnaît François Rodrigues. Voilà qui explique, outre quelques pépins physiques, les raisons pour lesquelles le garçon n'a pour l'heure joué qu'avec les U19 Nationaux et que ses grands débuts avec la réserve ne sont prévus qu'après le Mondial U-17
Un joueur que le Mondial U-17 va avoir transformé
L'idée n'étant évidemment pas de proposer un portrait dépréciatif, il conviendra d'ajouter que Mohamed Hamony n'est jamais qu'un adolescent comme les autres. D'ailleurs, qui n'a jamais fait de bêtises dans ses jeunes années ? Le talentueux Havrais a en tout cas un sacré parcours derrière lui, lui qui est arrivé au club à 12 ans après avoir été repéré à Rouen par le biais de Franck Sale (ex-responsable du recrutement au centre de formation) et qui ne parlait d'ailleurs pas le Français à ses débuts. "On les accompagne lui et sa maman, il est arrivé un petit peu sur le tard en France, il débarquait le petit", poursuit François Rodrigues. "On a rapidement décelé un vrai potentiel chez ce garçon [...] Il a globalement franchi les étapes les unes après les autres, notamment sur la préformation. Michaël Bunel a pu développer ses qualités intrinsèques. En formation, ça a été très vite pour lui, il a été très performant avec les U17 et, avec Mathieu Bodmer, on a décidé de rapidement le basculer dans le groupe N3".
À 12 000 kilomètres de la Normandie, Mohamed Hamony vit une aventure humaine et sportive sans pareille. Et bien qu'il défende en ce moment les couleurs marocaines, le milieu offensif s'est fendu d'un petit hommage envers le HAC. "C’est un club familial qui m’a formé, qui m’a donné beaucoup et qui m’a aidé. Je les en remercie", glisse-t-il sur FIFA.com. "Ce que j’attends, c’est comme tout le monde de jouer avec l’équipe professionnelle, et j’espère que ça va arriver". Tient-on là un digne héritier de Paul Pogba, Riyad Mahrez ou Ferland Mendy, ancien « Bézots » de la Cavée Verte devenus des stars mondiales ? Il reste évidemment beaucoup de chemin à parcourir, mais au club, Mathieu Bodmer, François Rodrigues et beaucoup d'autres croient en lui. "On connaît sa capacité à rééditer son impact offensif pour son équipe et c'est de bon augure", conclut François Rodrigues. "Il fait partie des tous meilleurs joueurs de la compétition dans la création et dans ce qu'on entend par milieu offensif". On ne peut dès lors souhaiter qu'une chose à Mohamed Hamony : briller encore contre l'Iran et rentrer en Normandie le plus tard possible.
Le HAC brille de mille feux en Indonésie
Alors que Mohamed Hamony s'éclate en Indonésie, il n'est pas le seul jeune Hacman à briller dans cette compétition. Le gardien tricolore Paul Argney va en effet lui aussi disputer mercredi un 1/8e de finale avec les Bleuets contre le Sénégal. L'ancien avranchinais a disputé deux rencontres contre le Burkina Faso (3-0, le 12 novembre) et les Etats-Unis (3-0, le 18 novembre) et il est l'un des nombreux facteurs qui font de la France la seule nation n'ayant pas encore encaissé de but lors de ce Mondial U-17. A la Cavée Verte, on est en tout cas ravi de voir la jeunesse montante s'en sortir de la sorte sur la scène internationale. "Voir que deux petits Havrais ne sont pas trop mal dans leur sélection respective et s'éclatent, c'est très bien", salue François Rodrigues. "Mathieu Bodmer (le directeur sportif) est tout à fait favorable à ce que nos jeunes joueurs soient appelés en sélection, ils y gagnent en rigueur et en maturité. Ils prennent de l'expérience, ils voient autre chose et ça les enrichit d'affronter d'autres nations. Au Havre, nous sommes très ouverts là-dessus". Vitrine de prestige, la Coupe du Monde U-17 réunit les meilleurs jeunes joueurs de la planète et il apparaît évident que ceux qui ont fait leurs classes en Normandie y ont une place légitime.